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Citations sur Tout, tout de suite (24)

Elie, sur les portraits mortuaires qu'a pris de lui l'identité judiciaire, semble avoir trente ans de plus. Rien n'y demeure de ce jeune homme souriant, naïf, bronzé, en tee-shirt et bermuda de vacances, figurant sur les photos publiées dans les médias du monde entier après son assassinat. C'est le visage d'un adulte. Mais pas de n'importe quel adulte : d'un être qui, en quelques jours, a pu faire le tour de ce que d'autres mettent une vie à cerner : l'horreur humaine. Les ans ne l'ont pas marqué, mais la bassesse d'autrui. Il a passé trois semaines à l'école du mal. Ses yeux clos nous regardent. Ils nous voient sans doute mieux que grands ouverts. Ils nous radiographient. Ces ultimes photos d'Elie ont été montrées aux membres de ce qu'on a appelé, sensationnellement, le "gang des barbares" lors de leur arrestation. Peut-être eût-il fallu les afficher dans la presse, afin que, de son regard mort fixé sur nous, il nous apprît à nous regarder nous-même.
A part Yacef, leur chef, aucun des autres ne revendique ce meurtre ni les tortures qui l'ont précédé: "On a agi pour l'argent, affirment-ils, il n'était pas question de tuer".
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De quoi veut-elle se venger ? Des hommes en général, mais en particulier de ceux qui l'ont violée quand elle avait 13 ans, et plus encore, peut-être, des policiers français qui, l'accusant d'être une provocatrice, avaient dissuadé sa mère de porter plainte.
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"Sans père, disent de lui les psychiatres, son surmoi s'est mal mis en place." L'ensemble des membres de la bande paraît avoir quelque dysfonctionnement du côté du surmoi en effet...
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Yacef se lance alors dans un grand numéro. C'est Al Pacino dans Scarface. Il se cogne et recogne la tête contre un mur, rageusement, une fois, deux fois, dix fois. L'appartement résonne de ces coups : sourds.- Qu'est-ce que je... je... je vais faire ? hurle-t-il, se remettant à bégayer. Qu'est-ce que je... je... je vais leur raconter, à ces... ces types (il étouffe un sanglot). Faut que je les paie, sinon ils vont me ni... niquer. Vont me flinguer.
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Il vit entre haine de soi et narcissisme. Il veut dominer les autres, les manipuler : régner. Il n'a pas le sens des limites : "Mieux vaut mourir comme un lion que de vivre comme un chien."
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"A partir d'un certain tour de poitrine les hommes perdent leur bon sens" me confiera plus tard madame Corine X juge d'instruction.
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Que devient Elie dans cette affaire ? Une chose. Un objet de négoce. Entre l'Etat et un petit voyou. Une sorte de fétiche aussi, sur lequel Yacef, pour passer sa rage, frappe et s'acharne. Une poupée de magie noire qu'on crible d'épingles. Un trésor encore, enterré au fond d'une cave. Un capital dont le récent "propriétaire" enrage de ne pouvoir tirer profit. Cette "marchandise", en effet, ne trouve pas à se "vendre". Sa cote baisse donc. Mais, avec cette cote, c'est la cote même de Yacef qui s'écroule : à ses yeux à lui, comme à ceux des types de sa bande. Lui, le caïd, ne serait-il qu'un charlot ? Ceux de Bobigny, déjà, le laissent choir. (...) Yacef est un général sans armée, ou presque. Il avait suscité toutes sortes de rêves. Ces rêves s'écroulent, comme ceux de la Perrette du pot au lait : le pot au lait en l'occurrence est un jeune homme de 23 ans, crevant de froid, pieds et poings liés, nu, au fond d'une cave obscure.
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Élie, sur les portraits mortuaires qu'a pris de lui l'identité judiciaire, semble avoir trente ans de plus. Rien n'y demeure de ce jeune homme souriant, naïf, bronzé, en tee-shirt et bermuda de vacances, figurant sur les photos publiées dans mes médias du monde entier après son assassinat. C'est le visage d'un adulte. Mais pas de n'importe quel adulte : d'un être qui, en quelques jours, a pu faire le tour de ce que d'autres mettent une vie à cerner : l'horreur humaine. Les ans ne l'ont pas marqué, mais la bassesse d'autrui. Il a passé trois semaines à l'école du mal. Ses yeux clos nous regardent. Ils nous voient sans doute mieux que grands ouverts. Ils nous radiographient
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Selon Adorno, l'idéal de l'industrie culturelle serait "d'abaisser le niveau mental des adultes à celui des enfants de onze ans". Anselm Jappe, l'Avant-Garde inacceptable.
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« Dès ma plus tendre enfance, raconterait-il plus tard aux psychiatres de l'institution judiciaire, je savais que je deviendrai un bandit. » Cependant, au début, il a hésité entre la carrière de bandit et celle de « baveux » (avocat) : un avocat qui défendrait la cause des pauvres, des petits, des opprimés. Le gangstérisme de Yacef est mêlé de revendications politiques : « Des centaines de gamins meurent tous les jours en Afrique et tout le monde s'en fout ! » Seulement avant d'être avocat ; il faut faire des études. Et l’École, pour lui, comme pour ceux de sa bande, c'est dès le départ une catastrophe.
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