Le Roman de Bergen s'étire mollement, il prend le temps de s'imaginer grandiose -ce qu'il deviendra sans doute- et de déployer chacun de ses membres, un par un, vaguement attirés par la puissance d'un crime, celui du consul Frimann devant sa maison de Bergen, le 1er janvier 1900.
La séance d'étirement passée, il faudra être patient et se demander jusqu'à quel point le lecteur pourra-t-il l'être ? Chaque membre va ainsi s'étendre jusqu'à Bergen sans qu'on y saisisse vraiment grand chose. Sagement assis, on assiste un peu contraint à un spectacle qu'on aurait imaginé tout autre. C'est là sans doute la limite de la scène de crime inaugurale : comme prétexte, et seulement comme tel elle ne vaut pas grand chose tandis qu'on se délecte des premiers chapitres où elle est exclusivement traitée.
On comprend alors que l'ambition de
Staalesen est tout autre, que l'envergure de son idée s'étend à
L Histoire elle-même. Bêtement, et sans avoir lu les tomes suivants, je me demande si la résolution de ce premier crime ne suffisait pas à faire un très bon livre.