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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
On se plonge directement autour d'un navire qui traque les pirates afin de rendre plus sûre la navigation en Méditerranée. Je dois dire que les premières pages sont assez terrifiantes pour nous plonger dans l'horreur.

Cette maladie qu'est la peste a fait beaucoup de morts en Europe en décimant près d'un tiers de la population soit à peu près 25 millions de personnes selon les historiens. C'est énorme surtout si on compare à l'actuelle épidémie de COVID. Il est clair qu'il n'y avait pas encore les progrès de la médecine. Pour autant, parfois la science ne permet pas de venir à bout de chaque épidémie.

On voit comment la propagation d'une maladie peut avoir lieu d'un animal qu'est le rat à l'humain puis entre les humains. L'enfer avec son cortège de morts se déplace, c'est un peu cela l'image.

On va progressivement comprendre au fil des chapitres bien séparés qu'il s'agit de suivre le destin de deux personnages à savoir Baldus et Alixe qui vont se rejoindre à la fin de ce premier tome. A noter que les auteurs ont fait dans l'originalité au niveau de la construction de ce récit fleuve.

J'ai bien aimé les explications qui sont données dans les intermèdes sur la situation de l'Europe pendant cette période assez troublée. Ainsi, on apprendra que l'âge d'or de la chasse aux sorcières n'a pas été le Moyen-Age comme on aurait pu le croire mais la Renaissance. Il y aura d'autres choses assez intéressantes à découvrir dans le même registre. Bref, cela a été assez instructif également comme lecture.

Un mot sur le graphisme pour dire qu'il m'a tout à fait convenu avec de belles planches et un souci du détail dans les décors. Cela a rendu la lecture fort agréable. On pourra relever également une excellente mise ne page et une belle colorisation de l'ensemble pour tenir compte des ambiances. Bref, sur la forme, que du bonheur.

Certes, cette lecture fait écho à ce qui se passe actuellement comme pour rappeler que les épidémies ont toujours existé dans l'histoire. Dans ce contexte, c'est toujours intéressant de voir comment ont réagit les gens il y a quelques siècles contre le fléau de la grande peste.
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1347, l'Europe s'apprête (en fait, elle n'est pas prête, commen l'être) à subir la peste. On démarre sur un navire chargé de sécuriser le commerce chrétien en Méditerranée. A son bord, des chevaliers hospitaliers. Mais lorsqu'ils accostent un navire en perdition, et c'est le 4è Cavalier de l'Apocalypse, la Mort, que Baldus va voir... Et après avoir décimé l'équipage, la Mort laisse Baldus en vie. Celui-ci entame alors un périple, remontant l'Italie au gré des chapitres. L'intérêt se trouve dans la présentation de Baldus... parfois il est un brin illuminé, parfois il apparaît sain de corps et d'esprit... cette dualité est omniprésente et c'est un twist intéressant dans le déroulement du récit. On ne sait finalement jamais à quel Baldus on est confronté.

Ensuite, on suit Alixe. Une guérisseuse, qui va être accusée d'avoir répandu la peste dans le village. Sa mère est lapidée, Alixe s'enfuit. Elle arrive dans un village où elle va se venger de la mort de sa mère. Plus largement, elle va dériver également vers la folie... en cherchant à venger toutes les femmes des hommes qui les oppressent. Elle organise alors la fête de la Saint-Jean, qui se termine en massacre (on pense à Jean Teulé) et en une danse-transe collective, sorte de danse de Saint-Gui, cathartique et endiablée.

Baldus, de son côté, a croisé des frères flagellants, illuminés, impitoyables, recrutant les âmes les plus crédules dans leurs rangs. Il arrive à Oligeri, le village où se trouve Alixe, au lendemain du massacre. Oserait-on dire qu'ils se reconnaissent un destin commun? Sans doute la folie qui les accompagne constitue-t-elle une sorte d'aimant...

Chaque chapitre est introduit par une carte d'Europe, montrant la progression de la peste et le cheminement d'Alixe et de Baldus. le tout est agrémenté d'éléments historiques sur les éléments qui seront présentés dans le chapitre. C'est érudit sans être trop lourd. Une seule double page de temps à autres. C'est suffisant et particulièrement bienvenu. Cela permet de remettre les éléments du récit dans un contexte historique. Par exemple, les procès pour sorcellerie ne sont pas très fréquents en 1347. Ils vont exploser à la Renaissance. Ces rappels historiques sont un très bel effort qui donne du corps à une BD de très belle facture. Les dessins réalistes et sombres sont de très bonne facture également.
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1347

Baldus appartient à l'Ordre Hospitalier.
À ce titre, il est embarqué en Méditerranée, avec pour mission de pacifier la mer, et d'en éradiquer tous les pirates ou autres infidèles pour rendre la navigation chrétienne plus sûre.

Mais il est aussi le seul survivant du "Buzzard", qui a malheureusement combattu le turc.
Une boucherie sans égale, et où Baldus a eu la vie sauve dans le seul but de raconter ce qu'il avait vécu pour effrayer tous les autres chrétiens qui voudrait encore en découdre avec eux.

Baldus est donc, malgré son apparence jouvencelle, un guerrier rompu au combat.
Mais dans cette nuit noire, il ne se doute pas encore de ce qui l'attend...

En abordant un navire byzantin en apparence abandonné, lui et la troupe de chevaliers Hospitaliers qui l'accompagnent, vont découvrir l'horreur dans toute sa grande puissance.
Les occupants sont tous morts et le bateau est infesté de rats qui vont bientôt exterminer les compagnons de Baldus, eux ou cette vision de la mort chevauchant son majestueux cheval qui ne le lache plus.

À Véroges dans le Dauphiné, Alixe va être le témoin de la mise à mort de sa mère, guérisseuse toute comme elle.
Les villageois, ayant pourtant profité du bienfait de leurs diverses potions ou préparations, et sous la pression du curé, les rendent responsables de l'épidémie de peste qui s'est installée dans la région, l'oeuvre du diable pour sûr, et les sorcières étant ses soldats, le sort d'Alice et de sa mère fût donc rapidement et radicalement décidé.

Mais Alixe réussit à s'enfuir, se réfugiant dans les ruines maudites du vieux château.
Alixe arrive à se débarrasser des chiens du baron de Véroges, lancés à ses trousses, et met le baron en fuite.
Mais sa rancoeur et sa soif de vengeance auront comme résultat l'incendie du village.

Tant Baldus et Alixe sont désormais marqués par la mort, la peste, et la sorcellerie, et ils sont destinés à se rencontrer... à Oligieri, qui sera également le théâtre d'événements tragiques...
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Forcément, un récit sur une épidémie dont le nom même convoqué tout un imaginaire sombre, avec des rats, des bûchers, des squelettes..., est particulier à lire alors que depuis un an et demi nous vivons nous aussi dans un contexte de pandémie.
Et les traits et les couleurs reflètent bien cette atmosphère angoissante, noir de l'Apocalypse, bleu de la nuit, flammes des incendies. Les scènes où intervient Le Cavalier sont particulièrement belles, oniriques - ou plutôt cauchemardesques. Et par contraste, le village italien d'Oligieri baigné de soleil semble d'abord idyllique.
Et comme souvent dans les récits de fin du monde, plus que la Catastrophe elle-même, ce sont les hommes qui sont dangereux pour les autres - et surtout pour les femmes. D'abord sans le savoir : avec notre regard, les flagellants qui amènent la peste avec eux sans masque, sans distanciation physique, créant des rassemblements, choquent car ne respectant pas les gestes barrière... Mais ce qui choque surtout, c'est la manipulation des masses par le contrôle de l'information, la force et la violence, et le fanatisme religieux - encore des parallèles avec aujourd'hui...
J'ai enfin particulièrement aimé les pages "éclairage historique" qui rappellent les faits.
Une belle BD, angoissante, qui donne envie de lire le tome 2 pour approfondir les situations et les personnages.
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Premier tome d'un diptyque, cet album nous plonge dans l'angoisse et l'horreur de la "grande peste".

Les auteurs alternent petite et grande histoire, en intercalant des cartes agrémentées de données historiques entre chaque chapitre.
Ceux-ci se concentrent sur deux personnages : Baldus, un hospitalier et Alixe, une femme vivant à l'écart d'un village avec sa mère.
Femmes en marge qui préparent des remèdes avec des plantes, par temps de peste : pas besoin d'avoir un doctorat pour deviner quel terme sera utilisé pour les désigner !
De son côté, l'hospitalier, qui revient des croisades, amène une touche fantastique par la crise mystique qui le frappe dès le début de l'album et qui en constituera le fil rouge.

Les cartes nous montrent la propagation de l'épidémie au fil des ans et les trajectoires des deux protagonistes.
Mais aussi les localisations historiques et fictives d'événements divers en lien avec l'histoire : procès en sorcellerie, bûchers, pogroms, présences des flagellants, danses maniaques, etc.
Autant de thèmes abordés, intégrés à la narration d'abord, puis contextualisés dans ces cartes de fins de chapitres. Autant de manifestations de la terreur bigote de ces moments au goût de fin du monde.

Rien à dire sur le dessin, si ce n'est qu'il est d'une efficacité remarquable. Il restitue l'ambiance sans en faire trop dans le sensationnel, si ce n'est en sexualisant inutilement, me semble-t-il, Alixe.

Un premier tome sans trop de surprises, mais ce n'était pas forcément le but ! À voir comment cette histoire se clôturera parce que les options sont nombreuses.
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j'ai aimé le récit,
les pages entre deux chapitres avec la carte géographique et les explications avec les périodes historiques.
le graphisme m'a moins tapé dans l'oeil et les couleurs sont trop dans des tons sombres ou chauds.
pour autant je note un 4/5 🙏
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La Peste Noire, célèbre pandémie aux 25 millions de morts entre 1347 et 1352 n'a cessé d'être racontée dans de nombreux textes, oeuvres d'art et ne termine jamais d'inspirer. En septembre 2021, Eric Stalner et Cédric Simon se sont eux aussi lancés dans le récit de l'épidémie à travers La grande Peste publiée aux éditions Les Arènes BD. Une cinquième bande dessinée issue de leur collaboration dans laquelle deux destins bien différents font fi des fatalités.

Italie, 1347. La Peste frappe le pays et le reste de l'Europe. Ses conséquences sont désastreuses et même les plus lettrés ne sont pas capables d'en définir la cause. Est-ce une punition de Dieu ? le Jugement dernier ? La faute aux païens ? Baldus, membre de l'ordre des chevaliers Hospitaliers et Alixe, guérisseuse hors pair vont chacun quitter leur quotidien pour un voyage aux confins du mal et de la folie à la recherche d'un eldorado de paix.

Difficile de ne pas trouver un écho à notre monde moderne dans la dernière bande dessinée d'Eric Stalner et Cédric Simon. Toutes proportions gardées, elle rappelle la complexité de ces situations sanitaires, l'inquiétude face aux lendemains incertains, le besoin d'accuser, de juger et parfois de douter. Bien que l'obscurantisme catholique soit un apport historique que nous connaissons et vivons beaucoup moins aujourd'hui, il a toute sa place au coeur du XIVe siècle.

Alixe et Baldus, les deux personnages principaux, font revivre avec beaucoup de charme les heures sombres du Moyen-Age à travers leur périple et leur catégorie sociale qui fait d'eux des parias de la société, des symboles de l'oppression pour ce qu'ils sont. Puis il y a cette façon, assez politisée, de dénoncer la dangerosité des sectes –les flagellants– et l'ésotérisme poussé à ses extrêmes, ces victimes que la Peste épargne pour mieux mourir sous les coups des hommes.

D'un trait réaliste et précis, Eric Stalner et Cédric Simon illustrent la gravité de l'instant, l'effroi et la haine du peuple mais aussi cette course-poursuite vers l'inconnu tout en narrant la folie du monde et la force des croyances. Son intemporalité est omniprésente et il y a, dans l'association de ces deux personnages devenus nomades, un lien qui éclaire ce paysage ravagé par la mort. Après La Curée, Pot-Bouille (Les Arènes) ou L'oiseau rare (Bamboo), les deux compères signent une nouvelle fiction historique qui ne se lâche pas.
Lien : https://troublebibliomane.fr..
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Dernièrement nous avons redécouvert le sens du mot pandémie mais notre Histoire en est parsemée. Dans cette bande dessinée, Eric Stalner et Cédric Simon nous livre avec La Grande Peste, un récit de la plus connue et la plus meurtrière d'entre elle qui eu lieu au milieu du XIVème siècle. Il s'agit ainsi de la sixième collaboration entre ces deux auteurs avec récemment Exilium et L'oiseau rare.

Dans cet ouvrage nous allons suivre la progression de cette épidémie à travers l'Europe grâce au point de vue de deux personnages : Baldus et Alixe. Baldus est un chevalier de l'ordre des Hospitaliers qui sera un des premiers à faire la rencontre de la peste, en mer Méditerranée alors en provenance de l'Orient. Il sera profondément traumatisé par cette rencontre dont il sera le seul survivant, il y verra des symboles de l'apocalypse décrit par Saint Jean. Alixe, elle devra fuir son village après l'exécution de sa mère pour sorcellerie, étant une famille de guérisseuses, elles seront les boucs émissaires pour justifier les causes de l'épidémies. Nous allons donc suivre nos deux fuyards dans leurs pérégrinations et leurs rencontres à travers l'Italie et les Alpes.

Le point le plus intéressant est les phénomènes sociétaux qui nous sont présentés dans cette oeuvre, comme la chasse aux sorcières, les mouvements des flagellants, les pogroms et les frénésies dansantes qui sont très bien dépeints et expliqués en annexes. Des périodes dures qui poussent les hommes à faire des choses plus qu'horribles pour trouver des responsables à ce qui leur arrive ou à en tirer parti. C'est ce que les auteurs ont souhaités mettre en avant.

Les deux récits se lisent bien, il est dommage d'avoir fait de Baldus un templier sans pour autant que cela serve le récit (peut-être dans le volume 2 ?). Alixe sera une femme forte et intelligente, là ou Baldus est un homme brisé ayant perdu tous ses repères. Je ne sais que dire de la partie mystique autour de Baldus, est-elle utile alors qu'une bonne partie de la population est déjà hystérique ? Elle est bien-sûr justifiée à la fin mais en avait-on besoin ? Il y a déjà tellement de récits moyenâgeux qui ajoutent une pointe de fantastique afin de se démarquer. J'ai donc, comme on peut le deviner, préféré les parties avec Alixe.

Le dessin est bien je n'ai rien à redire. Mon indécrottable curiosité et ma passion pour l'histoire médiéval me poussent quand même à vouloir lire la suite. Attention ce n'est pas une mauvaise bande dessinée pour autant mais pour l'instant elle ne s'est pas démarquée. Je ne la prendrai pas en priorité dans mon fonds.
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Cette bande dessinée qui n'est pas sans rappeler ce que nous vivons depuis plus d'un an. Des épidémies, il y a toujours eu et ce depuis des centaines d'années. Ici, Éric Stalner et Cedric Simon se concentrent sur la grande peste qui a débuté en 1347.

Ils explorent la détresse psychologique et la folie qui a prit possession de la population lors de cette pandémie à travers deux points de vue différents : celui de Baldus et celui d'Alixe.

Baldus est membre de l'ordre Hospitalier et parcours les mers pour lutter contre les pirates et les infidèles, cela pour permettre aux chrétiens de naviguer en sécurité. Il sera l'un des premiers à rencontrer la peste et va miraculeusement en réchapper. Mais cet épreuve l'a profondément marqué au point d'en devenir paranoïaque et d'être persuadé que la mort le suit.

De son côté, Alice suit les traces de guérisseuse de sa mère. Très vite, les habitants du villages vont les prendre pour des sorcières, prétendant qu'elles ont emmène la peste, et pendant que sa mère se fait limoger, elle réussit à s'enfuir jusqu'à Oligieri. Grâce à la peur des villageois vis à vis de la pandémie, elle n'a aucun mal à les endoctriner et le pire va s'y dérouler.

Ce que j'ai aimé dans cette BD c'est que l'histoire n'est pas uniquement concentrée sur l'épidémie. Il est question de sorcellerie, des flagellants, des pogroms, des folies dansantes... Il y a d'ailleurs des petits dossiers de part et d'autre de l'ouvrage sur ces thèmes, un vrai plus !

Visuellement ce roman graphique m'a charmé, les traits sont précis, les couleurs envoûtantes. En bref, une très belle BD et très intéressante qui plus est ! Je vous la conseille !
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