Je n'irai pas par quatre chemins, D'un commun accord n'est pas le genre de roman qui m'intéresse. Je lui ai trouvé un certain nombre de défauts malgré une idée intéressante au départ.
C'est un texte court et pourtant divisé en deux parties et suivi de deux autres textes, très courts eux aussi, intitulés le Passé raccommodé et Un amant peut en cacher un autre. Un petit parfum de théâtre de boulevard, non ? D'ailleurs, je dirais volontiers que ce « roman » aurait pu être une pièce de théâtre sur des couples qui se cherchent, qui se trompent, qui cherchent autre chose …. Prenons la présentation des personnages au début ; elle est peu naturelle, figée, purement informative : qui sont-ils ? leur nom ? brève description.
Quant au style d'écriture, il manque à mon goût de relief : de nombreuses phrases indépendantes, sans mots de liaison, et pourtant pas très fluides. Cela m'a fait penser à un exercice scolaire plat.
Tout part du repas d'anniversaire (de mariage, le troisième) de Sabine et Thomas qui réunit plusieurs convives (parents, amis, maire de la ville). Tout bascule à la fin du repas lorsque les époux annoncent leur séparation. Cela va avoir des répercussions pour ceux qui les entourent.
Vu l'histoire, je m'attendais à de l'émotion, un certain rythme or je n'en ai pas trouvé. le texte est assez figé, inerte, ce ne sont que des dialogues qui se suivent, d'un couple à l'autre, sans décor ou presque, des énumérations de ce que pensent, disent ou ressentent les divers personnages.
J'ai trouvé le style pauvre, je suis désolée de le dire, avec des phrases inutiles, et là je cite l'auteur lui-même (page 59) : « Ils évitent les sujets scabreux, se contentent de banalités pour combler le silence. » C'est ce sentiment de remplissage que j'ai ressenti. Quant à la deuxième partie qui s'intitule 30 Octobre (pour garder le suspense, j'imagine), elle apporte un dénouement que je ne vous révèlerai pas mais que j'ai trouvé plaqué.
La seconde histoire le Passé Raccommodé est du même style. Les personnages (deux ex-amoureux qui se retrouvent et retombent amoureux quelques décennies plus tard) se parlent comme s'ils faisaient un résumé pour le lecteur, avec peu d'émotions, contrairement à ce que sous-entendent le texte et le sujet, encore des phrases inutiles, des détails qui n'apportent rien (« Ils achèvent leur repas, déposent leur plateau sur le chariot adapté ») ou qui manquent totalement de poésie (« C'est jour de marché. Les ménagères, cabas ou panier à la main, déambulent parmi les étals de légumes, de fruits, de vêtements, le long des camions-vitrines d'un boulanger-pâtissier, d'un boucher-charcutier, d‘un crémier, d'un rôtisseur… »). Et pour finir, pas de dénouement !
Quant au troisième texte, il est très similaire, comporte de nombreux détails sans intérêt. Parvenue à la fin de ma lecture, j'ai dit tout haut : « Déjà ? C'est tout ? » Encore une histoire qui s'arrête en plein milieu !
Vous allez peut-être me trouver la dent dure, alors que j'aime laisser sa chance à un auteur, mais là, je ne trouve pas grand-chose de positif à dire si ce n'est que les idées de départ étaient une base intéressante, mais ça ne suffit pas, le style est essentiel dans un texte, à mon avis. Ici, il est à retravailler.
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Les aiguilles de l'horloge du grand bassin font preuve d'une paresse inouïe.