AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,08

sur 2022 notes
Je viens d'achever ma lecture de ce roman, les émotions sont encore fraîches et les idées se bousculent dans ma tête. « Une vie entre deux océans » n'est pas un roman que l'on lit pour se détendre après une dure journée, ni lorsque la gaieté nous manque. C'est un roman à la fois d'une beauté saisissante, mais d'une tristesse intense et qui ne laisse pas de marbre une fois la dernière page tournée.
Pour résumer, Tom Sherbourne, un vétéran de guerre, accepte un travail de gardien de phare sur l'île de Janus, aux alentours de l'Australie. Après avoir rencontré Isabel dans la petite ville de Partageuse, ils se marient, et cette dernière le rejoint alors sur son île isolée, où ils coulent des jours heureux et complices. Pour autant, le bonheur est rapidement tourmenté par les tentatives ratées et répétées des deux amants d'avoir un enfant. D'abord un, puis deux, puis trois échecs se suivent. le moral d'Isabel est au plus bas ; lorsqu'un jour un canot échoue sur l'île, avec à son bord un homme décédé et un bébé qui, bien qu'apeuré, se trouve être en bonne santé. Voyant cet événement comme une intervention Divine, un miracle après tant de souffrances, Isabel supplie Tom de ne pas déclarer le sauvetage de l'enfant, et ainsi de garder 'clandestinement' ce dernier ; ce qui a des conséquences malheureusement dramatiques...

Ce livre m'a profondément touché, et je me sens tout ému de l'histoire que je viens de terminer, et rares sont les livres qui me procurent telle sensation. M.L. Stedman était une écrivaine inconnue pour moi, et je crois d'ailleurs que cet ouvrage est son premier, et pourtant quelle maîtrise, son style est réellement agréable à lire, les différentes situations, personnages, caractères, sont décrits avec talent et richesse, mais sans excès, de sorte à ce que l'on puisse facilement se visualiser ces divers éléments, en laissant pour autant une place à l'imagination.
L'intrigue est menée avec brio, le début se construit dans la gaieté et le bonheur : la guerre touche à sa fin, et l'un de ses héros recommence une vie calme, loin de ses souvenirs, et trouve même un amour pour rallumer ses sentiments et son coeur, alors endurcis par les années tragiques de la Grande Guerre. On se prend d'affection pour les personnages qui se plaisent, qui nous plaisent, qui mènent une vie heureuse et se complètent et s'adaptent, tout semble alors parfait. On est troublé par les difficultés qui touchent Tom et Isabel, finalement essuyées par l'arrivée du jeune bébé, Lucy... On suit alors la tendre vie de la nouvelle famille, l'évolution de Lucy, la joie d'Isabel. Puis de nouveaux événements viennent ternir cette ambiance lumineuse, et les personnages commencent à sentir le poids de leurs décisions, leur conscience est écrasée sous le lourd sentiment de la culpabilité ...

Le livre nous fait passer au travers de tellement d'émotions : de la joie à la mélancolie, du rire à la peur, de la compassion à la culpabilité... Il est difficile de reste neutre face à une telle démonstration d'amour et des tournures que peuvent prendre les événements, la vie joue avec nos sentiments et nous fait faire des choix qui ne sont jamais sans conséquences notables, ce livre est une parfaite illustration de ce qui peut arriver de plus beau dans l'existence d'un homme, d'une femme, ou de leur union, mais également du poids que nos décisions peuvent avoir sur nous comme sur les autres.

Commenter  J’apprécie          200
J'ai successivement ressenti plusieurs sentiments distincts à la lecture de « Une vie entre deux océans ».
Le scepticisme tout d'abord, au cours des toutes premières pages : l'histoire de ce canot accostant sur l'île de Janus, au Sud-Ouest de l'Australie, avec à son bord un homme mort et un bébé bien vivant, île qui n'est occupée que par un gardien de phare et sa femme, Tom et Isabel, qui n'arrivent justement pas à avoir d'enfant, me paraissait en effet peu crédible. Mais ce premier sentiment s'est effacé relativement vite à la lecture des pages suivantes, dans lesquelles Isabel va convaincre son mari de faire passer cet enfant pour le leur, et donc de taire les circonstances de son arrivée. Cette décision, Tom va la prendre par amour pour sa femme, malgré ses scrupules : cette décision heurte en effet ses principes, son honnêteté, lui dont la vie est régie de façon draconienne par les règles qui s'imposent à un gardien de phare, où tout évènement doit être noté, consigné. Lui qui a aussi connu les champs de bataille de la première guerre mondiale (l'histoire se déroule dans les années 30), et qui a choisi de s'isoler du reste du monde pour ne plus à avoir à faire de mal à quiconque. Cette première partie s'avère au final assez plaisante en raison de personnages plutôt attachants, et de leur bonheur familial assez communicatif.
J'ai ensuite ressenti en milieu de livre une certaine curiosité quant à la façon dont l'histoire pourrait évoluer, car l'on se doute bien que le bonheur de Tom, d'Isabel et de cet enfant venu de nulle part, prénommé Lucy, ne va pas durer. La décision de Tom et Isabel va en effet les conduire à se retrouver pris dans un terrible engrenage, lorsque l'on va découvrir les véritables origines de Lucy. C'est ainsi que j'ai éprouvé un vrai sentiment d'injustice par rapport à la façon dont Tom était traité, lui un homme intègre et de bien, qui ne fuit pas ses responsabilités, que l'on va prendre pour un criminel pour avoir pris une décision dont ni lui, ni Isabel ne mesuraient les conséquences. Ce sentiment d'injustice, voire de tristesse, se justifie aussi en constatant toutes ces vies gâchées, pas seulement celles de Lucy et ses parents d'adoption.
Toutefois, c'est enfin avec un relatif soulagement que j'ai lu la conclusion de cette histoire. Ce n'est pas à proprement parler un « happy end », mais la morale me semble en définitive sauve.
Commenter  J’apprécie          201
Quelle belle histoire que voilà et que d'émotions en la lisant !
Au lendemain de la grande guerre, Tom revient au pays, rencontre sa femme et tous deux partent vivre sur un phare au large de l'Australie. Paysage idyllique mais Isabel ne peut malheureusement mener ses grossesses à leur terme. Et voilà que le destin met sur leur chemin un joli bébé et son papa décédé qui arrivent dans une embarcation échouée sur la plage. Isabel voit là un signe de dieu, et ils gardent l'enfant. Mais bien sur ce serait trop simple, une femme restée sur le continent cherche sa famille.
J'ai beaucoup apprécié la sensiblerie qui émane de ce livre, toutes les émotions sont décrites avec beaucoup de réalisme, la colère, l'amour infini, le pardon... On peut penser ce qu'on veut sur le fait de s'accaparer l'enfant d'une autre, il n'empêche que les humains restent des humains avec leurs beaux et mauvais cotés, et que ce thème a été traité avec brio.
Commenter  J’apprécie          190
Vu le succès de ce roman, je m'attendais à ce que ce soit bien. Pourtant, quelle surprise ! Je n'étais pas préparée pour ce tourbillon d'émotions à chaque page et ce dénouement si poignant. J'ai rarement été si profondément plongée au coeur des personnages. Même pour les personnages secondaires, on connaît juste ce qu'il faut de leur vie, de leur passé, de leurs failles, de leurs désirs pour que leurs réactions actuelles soient éclairées et sonnent vraies. J'ai tout vécu avec eux : l'amour tout d'abord dont déborde ce roman mais qui ne suffit pas et met des oeillères ; puis la tristesse intense qui mène au bord de la folie ; le déchirement et les tourments intérieurs ; et la culpabilité, le ressentiment, le pardon… Comme les personnages, j'ai été prise dans cette tempête émotionnelle, tiraillée par mon désir que tous voient leur souhait se réaliser.

Le style est limpide, tout en délicatesse. L'alternance entre la description grandiose des paysages, les questionnements intérieurs et les dialogues est parfaitement équilibrée. Dès la première page, la tension est présente et même dans le bonheur, on sent que le drame plane. L'auteur décrit merveilleusement l'impalpable au sein du couple principal. La distance qui s'installe entre eux est invisible, insidieuse et pourtant elle devient de plus en plus tangible, grandissant et se comblant de non-dits, d'incompréhensions, de dilemmes intérieurs, de jalousie, de peur et de haine. Elle éloigne ceux qui s'aiment mais qui, enfermés dans leur profonde douleur distordant la réalité, ne se comprennent plus.

En un mot : bouleversant.

(Ah oui, j'oubliais : j'ai pleuré comme une madeleine).

Commenter  J’apprécie          192
« On peut tout fuir, sauf sa conscience. » Cette citation de Stefan ZWEIG m'est revenue en mémoire alors que je lisais Une vie entre deux océans.

Jusqu'où peut-on aller par amour ? Et quand on sait avoir commis une erreur, même pour faire le bien, comment faire taire sa conscience ? le peut-on seulement ?

C'est une belle réflexion sur ce thème que nous propose Margot L. Stedman, dans son roman et avec beaucoup de poésie. Son style est simple mais elle parvient à évoquer avec beaucoup de délicatesse les tourments de ses personnages. Je me suis sentie captivée par l'histoire, par les descriptions de cette île esseulée et de l'Australie. J'ai vraiment apprécié la lecture de ce roman qui m'a fait m'évader avec bonheur dans des contrées lointaines mais qui m'a aussi fait venir les larmes aux yeux à plus d'une reprise.
Commenter  J’apprécie          190
Deux images se détachent de ce roman bouleversant : deux images contrastées.

L'une, un ilot baigné de soleil, pourrait symboliser l'Eden. Une maison aux murs blancs se tient au bord de prairies fleuries qui descendent doucement jusqu'à un petit lagon. Les animaux y sont inoffensifs, les gens qui y accostent toujours joyeux. Tom, irréprochable gardien de phare, est sous le charme de l'espiègle Isabel dont la joie de vivre agit comme un baume sur les blessures de son passé. Tous deux pourraient être Adam et Eve. Et comme dans l'histoire originelle, Isabel tend la pomme à Tom. Et comme dans l'histoire originelle, celui-ci, après quelques réticences, va la croquer. L'ile ressemble plus que jamais à un Paradis, jusqu'à ce que la conscience de Tom le tourmente pour ne plus le lâcher.

L'autre image est sombre. C'est la pointe du continent australien, face à l'ilot. Après une courte lune de miel, on ne la voit que de nuit, et battu par les vents ou châtiée par des pluies torrentielles. Elle est marquée par la violence de ses habitants ou leur détresse. Quelques-uns, plutôt bons, se démènent pour apaiser les tensions. Quand tombe l'obscurité le serpent-tigre et les scorpions sont en maraude. le danger est omniprésent. Un endroit inhospitalier, pas loin de l'enfer, finalement. Et pourtant les gens peuvent y vivre et parfois, bien y vivre.

Le roman de M.LStedman emmène le lecteur, dans ces deux mondes, qui s'opposent et se complètent, d'abord timidement, puis sur un rythme plus enlevé dès lors qu'Isabel apparaît. Bien vite le lecteur oublie tout, le voilà sur l'ile à rire avec Tom et Isabelle, à s'émerveiller aux premiers pas de Lucy, à ses premiers mots, à se réjouir de leur bonheur, si communicatif... Et puis aussi à s'insurger contre les scrupules de Tom pour enfin les comprendre.... A partager peut-être, aussi, le désespoir d'Hannah. le voilà partie prenante, inquiet pour les personnages, désireux d'une fin qui conviendrait à tous. Tantôt plein d'espoir et tantôt attristé par l'enchaînement implacable des évènements. Balloté par les courants contraires des deux océans. Immergé.

C'est là, la grande force de ce beau roman.

A lire.

(Et merci à Babelio pour ce conseil)
Commenter  J’apprécie          193
"Si tu veux le lire, il est bien et les collègues l'ont aimé". L'environnement du roman m'attirant (une île battue par les vents, dominée par un phare, une histoire un peu mystérieuse), je me suis laissée tenter. Je ne l'ai pas regretté !
Tom a connu les horreurs de la guerre et sa rencontre avec Isabel lui promet des jours bien meilleurs sur l'île de Janus où il est gardien de phare. L'amour avec un grand A sur ce bout de terre perdu.
S'ensuivent des échecs répétés et éprouvants pour avoir un enfant jusqu'au jour où leur sont livrés par l'océan le cadavre d'un homme et un bébé bel et bien vivant. Aveuglée par l'amour qu'elle a dû refouler et qui la submerge, Isabel demande à Tom de transgresser les règles et de garder l'enfant.
Ils nous embarquent alors dans leur histoire où la tension va crescendo (eh oui, la conscience de Tom lui laisse peu de répit et les événements s'enchaînent).
Comment assumer les conséquences d'une telle décision ? Jusqu'où pouvons nous aller par amour ?
Un beau roman qui m'a chamboulée.
Commenter  J’apprécie          190
Inutile d'en rajouter. Je suis entièrement d'accord avec les critiques enthousiastes déjà postées, en particulier celle de andman qui m'a convaincue.
Les grands succès éditoriaux sont rarement ma tasse de thé ; ce roman est donc une exception.
Il s'agit d'une belle histoire qui explore avec délicatesse les thèmes sensibles du désir d'enfant, de l'amour parental, des liens du sang et de l'engrenage du mensonge.
Le sort de l'enfant Lucy-Grace est à la fois miraculeux et dramatique. Les émotions sont analysées avec justesse et magnifiées par le décor marin sauvage et magique. J'ai craint parfois le pathos mais l'auteure l'a habilement évité. Une réussite et une auteure à suivre.
Commenter  J’apprécie          190
Attention aux larmes !
J'ai été bouleversée grâce au talent de l'auteure pour (d)écrire ses héros, qui sont profondément humains, dans leurs choix, leurs regrets, leur désespoir...
J'ai dévoré ce livre avec angoisse, appréhendant toujours plus la suite, et ressentant le poids qui pesait sur tous les personnages.
Certains passages peuvent être un peu longs mais, je pense, nécessaires pour connaitre le passé de chacun, s'attacher à eux et mieux les comprendre.
Un livre que j'ai douloureusement adoré et que je trouve parfaitement juste dans l'écriture !
Commenter  J’apprécie          181
Tom revient de la première guerre mondiale, vivant et pas trop cabossé physiquement par cette tragédie. Il décide de chercher un emploi : Gardien de phare et trouve l'amour grâce à Isabelle. Trois années à passer sur une île australienne où tout serait parfait si Isabelle réussissait à leur donner un enfant…. Cette vie routinière et rythmée par les passages d'un bateau ravitailleur convient parfaitement à Tom, le respect des règles et la certitude d'être utile aux marins, tout serait presque parfait sans la douleur d'Isabelle de ne pas arriver à terme de ses grossesses mais voilà qu'un jour, Isabelle entend les pleurs d'un enfant échoué au creux des bras d'un homme décédé, vraisemblablement son père. Isabelle décide qu'elle est orpheline et demande à Tom de ne pas signaler de suite cet événement….. Tom avait-il le choix de briser le coeur d'Izzy ou non ? Etait-il juste de donner de l'amour à Lucy au lieu de la ramener à « terre » ? Tom se pose ces questions bien sûr, mais le bonheur de sa femme et l'amour donné à cet enfant sont plus fort, jusqu'au jour où tout bascule à Pointe Partageuse et que le remord le ronge…. Ce roman m'a étreint le coeur et fait verser des larmes sur la douleur d'Isabelle et celle d'Hanna, sur l'amour si fort de Tom pour Izzy, d'Hanna pour son mari. Un livre bouleversant sur le thème de la maternité et de l'amour !
Commenter  J’apprécie          181



Lecteurs (4041) Voir plus



Quiz Voir plus

Une vie entre deux océans - M.L. Stedman

Dans quel pays se déroule ce récit ?

Etats-Unis
Canada
Australie
Nouvelle-Zélande

10 questions
28 lecteurs ont répondu
Thème : Une vie entre deux océans de M. L. StedmanCréer un quiz sur ce livre

{* *}