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4,17

sur 551 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
"La tristesse des anges" fait suite à "Entre ciel et terre". Nous retrouvons le Gamin là où nous l'avions laissé, auprès de Geirþrúður, de Helga et du capitaine Kolbeinn. Voilà trois semaines qu'il est hébergé à l'auberge contre quelques menus services. Alors que le printemps se fait attendre, Jens le Postier arrive enfin, en plein milieu d'une tempête de neige. À peine remis de son périple (et à peine réchauffé), il doit repartir vers le Nord. Parce qu'il est un habitué de la mer, le Gamin est désigné pour l'accompagner. C'est une longue épopée qui les attend, dans laquelle ils devront faire face au vent violent, à la neige ténébreuse, au froid, à la fatigue, à la faim, à la soif...

C'est un véritable plaisir que d'avoir retrouvé la jolie plume de Jón Kalman Stefánsson : une plume tout en poésie, envoûtante, quelque peu lancinante, un peu hors du temps. Elle nous entraîne dans de grands espaces enneigés, nous isole, nous coupe du monde, au même titre que les protagonistes. Nous voyons du blanc partout, nous controns les vents violents, nous avons extrêmement froid, faim, soif. Nous luttons contre cet environnement hostile, non plus pour mener à bien notre mission, mais tout simplement pour rester en vie. Tout est extrêmement bien dépeint : la tempête incessante, les montagnes, le ressac de la Mer Glaciale que l'on entend au loin, les silences entre les flocons de neige, le blanc qui englobe tout à perte de vue. C'est à la fois beau et terrifiant, d'autant qu'on s'y croit réellement.

Le duo que forment le Gamin et Jens est lui aussi adroitement brossé. C'est d'abord timidement que nous assistons à la relation qui s'installe entre eux. Tout les oppose : leur âge, leur condition physique, leur personnalité. Pendant que le Gamin se demande encore s'il a le droit de vivre alors que tous ceux qu'il aime sont morts, pendant qu'il se pose beaucoup de questions et qu'il en pose beaucoup autour de lui, Jens quant à lui a besoin du silence pour avancer, réfléchir, marcher, vivre. Tous deux devront s'habituer à l'autre, au silence de l'un, au besoin de parler de l'autre. Leurs relations seront ponctuées tour à tour de colère, de mutisme autant que de confidence, de soutien autant que de renoncement. Mais le lien se crée, tout doucement, et s'il est fragile au début, on le voit se fortifier au fil de leur avancée. Cette relation complexe nous permet de les apprivoiser, de nous attacher à l'un comme à l'autre.

Mais je n'ai pu apprécier tout ça dans son entièreté. Comme avec "Entre ciel et terre", bien qu'en pire ici, mon plus gros problème se situe au niveau de la mise en forme, et plus précisément de l'absence de typographie dans les dialogues. Ils sont ici mélangés au reste de la narration, et sont bien plus nombreux que dans le tome précédent. Il arrive quelquefois qu'ils soient annoncés comme dans une pièce de théâtre (avec le nom du personnage indiqué avant la réplique), notamment lors de longues conversations impliquant plusieurs protagonistes, mais c'est assez rare. le plus souvent, les personnages se donnent la réplique dans un même paragraphe, on passe sans cesse d'une phrase à l'autre en changeant à chaque fois de personnages, et ce n'est pas toujours évident. Parfois même, on a deux personnages qui se répondent dans une seule même phrase... C'est brouillon, totalement désordonné, et c'est aussi très fatiguant. Je ne comprendrais jamais en quoi c'est si compliqué d'utiliser des guillemets et des tirets...

Un très beau roman tout de même, grâce à sa belle et périlleuse intrigue, grâce à la magnifique plume de l'auteur (et de son traducteur), et dans lequel la (non)fin ne peut que me motiver à ouvrir rapidement "Le coeur de l'homme", dernier tome de la trilogie.
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J'ai lu le premier volume de cette trilogie lors de sa sortie et j'ai le souvenir de l'avoir bien apprécié. Malheureusement ce n'est pas le cas de celui-ci !

La première partie, jusqu'au départ de Jens et du Gamin pour les rives de l'Hiver m'a fascinée et accrochée mais ensuite petit à petit mon intérêt a disparu. Les mots ont perdu de leur poésie et l'ennui s'est insidieusement installé tandis que la neige et le froid engloutissaient les hommes et le paysage.

Les anges et leur tristesse m'ont perdue en route, mon esprit étant parti vagabonder bien loin de l'Islande. Je n'imagine pas lire le suivant !

CHALLENGE MULTI-DEFIS 2020
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Rien que le titre prévient : ce livre est triste. La tristesse des anges représente en fait la neige : « Voilà les larmes des anges, disent les Indiens au nord du Canada quand la neige tombe. » car la neige est le personnage principal.

Le deuxième personnage est le Gamin qui poursuit son aventure suite à la mort de son ami Barour. Recueilli par Helga, il bénéficie de quelques jours de calme avant de se voir confier une mission : accompagner Jens le facteur pour porter une lettre – soi disant importante. le lecteur sait (mais pas le gamin) que cette lettre est en fait un piège pour éliminer le facteur.
Ce monde est encore plus âpre et plus froid que dans le premier tome. Les scènes dans les tempêtes de neige sont impressionnantes. La folie du facteur ne l'est pas moins (folie suicidaire ou inconsciente?)
Le gamin croisera des familles repliées sur elles-mêmes et sur l'hiver qui n'en finit pas, familles qui le renverront à ses souvenirs d'enfance du temps où il avait une mère, un père, une soeur et un frère (seul encore vivant mais dont il a perdu la trace à la mort des parents).
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Les 100 premières pages de la tristesse des anges sont dans la continuité d'Entre ciel et terre. le style de Stefannsson, pure poésie pour les uns, emphase ridicule pour les autres, s'y déploie dans les menus événements qui se déroulent dans un petit village islandais au coeur de l'hiver. Tombe la neige sur des pages presque blanches. L'ennui guette. Et puis, c'est le départ, une traversée à pied, dans un blizzard constant, vers les inhospitalières contrées du nord, quelque chose comme la fin du monde, et de la vie des créatures qui ont l'outrecuidance de défier ces immensités sans visibilité. Ce voyage est entrepris par Jens, un postier fruste, et le "gamin", le même que celui du roman précédent de Stefansson, qui s'éveille au désir des femmes et se rassasie toujours de poèmes et de sagas. Cet attelage est étonnant et donne lieu à des prises de bec, des réconciliations, à un drôle de trouble aussi, causée par la promiscuité, en pleine tempête. Plus resserrée, moins ampoulée, l'écriture du romancier se fond avec la nature et l'instabilité des conditions météorologiques : puissante, douce, lyrique. Dans ce périple dantesque, nos deux héros croisent des familles de fermiers au bord de la famine et des revenants qui les guident vers le salut ou la mort, qui sait ? Les scènes finales sont haletantes, une course vertigineuse vers l'abîme. le livre, qui était imprégné par la lenteur, s'emballe soudain. Plus rien ne pourra l'arrêter. Les ultimes mots de Stefansson laissent planer un doute, un mystère qui augure peut-être d'une suite. En attendant, même ceux qui ont souffert à la lecture d'Entre ciel et terre peuvent tenter l'expérience de ce nouveau livre : ils auront du mal, certainement, mais seront récompensés, in fine.
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A la fin d'Entre ciel et terre, nous avions laissé le gamin éreinté aux mains de cette trinité profane des terres reculées de l'Islande : La mystérieuse et indépendante Geirprudur, la franche Helga et le capitaine aveugle, féru de livres et de café noir.
Nous le retrouvons quelques semaines plus tard, dans un printemps qui ressemble en tous points au terrible hiver. Toujours avec la présence vivace de la poésie à son côté, parmi ces compagnons d'infortune, ces sauveurs malgré eux, il continue à vivre chaque jour. Il est là.
Et puis, on lui attribue une mission : accompagner le facteur Jens pour livrer le courrier dans des territoires encore plus hostiles que l'on ne peut atteindre que par la mer ; le rassurer car cette étendue le terrifie. Les voilà donc partis pour un périple d'une implacable dureté, où seules la fatigue et quelques apparitions fantomatiques ponctuent la dangereuse uniformité de la neige, cette tristesse que les anges pleurent les longs mois d'hiver.

Passionnée par la langue et le propos de Stefansson dans son premier roman, lire le deuxième était une évidence. Et de fait, les premières pages m'ont hâppée immédiatement, j'ai retrouvé cet indicible plaisir, ce mélange de parfaitement ancré et de divin dans ses mots au plus près de la vie.
Et puis, les pages se sont tournées et ma joie s'est muée progressivement en attente, en interrogation jusqu'à devenir ennui. Dans le périple périlleux des deux personnages, rien ne se passe, tout est sensé être dans l'écriture - jusque là, rien pour me rebuter, après tout, je suis grande fan d'auteurs ayant eu le même objectif en d'autres temps et d'autres lieux. Mais cela tient dès lors que l'écriture est impeccable et ce n'est, à mon sens, pas le cas ici. Jon Kalman Stefansson s'est perdu dans des phrases à virgule bancales qui s'étirent parfois jusqu'à la confusion. Certaines pages sont indigestes et ennuyeuses, tandis que d'autres sont toujours aussi exceptionnelles. Malgré ces dernières qui m'ont fait poursuivre l'ouvrage aussi longtemps que possible, l'inégalité du style et l'absence de propos - ou plutôt sa redondance par rapport au premier roman - ont fini par avoir raison de mon assiduité de lecture. Quel dommage car quel merveilleux potentiel a cet auteur !
Quoiqu'il en soit, cette lecture a beau être en demi-teinte (punaise, quand est-ce-que je vais ravoir un coup de coeur littéraire, moi ?! Ca commence à me manquer!), j'attendrai avec plaisir son prochain roman!
Lien : http://lapetitemarchandedepr..
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Très belle couverture pour ce roman islandais et critique vraiment difficile à faire tant ce livre laisse un sentiment mitigé. Il ne se passe rien outre 2 hommes qui affrontent une tempête permanente.
Tout est blanc : le ciel, le sol, l'horizon, l'espace environnant et ce blanc est comme un linceul : on sent que ces hommes ne pourront jamais s'en sortir. Et nous aussi on est comme emprisonné dans ce blanc. Il ne se passe rien et la seule lutte à laquelle on assiste est celle pour survivre. Bien entendu, cette sorte de huis-clos permet de réfléchir, de parler... mais Jens le postier est un taciturne.
Bilan : indescriptible quand on vient juste de refermer ce livre et que l'on est forcé de s'avouer que l'on a été comme envoûté.
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On se plaint souvent du froid et de la neige dans nos contrées. Mais que représentent ces quelques centimètres de poudreuse en regard de l'univers dans lequel nous entraîne Jon Kalman Stefansson? Jens, le postier, arrive en pleine tempête, collé à sa monture par la glace. Quelques jours de repos à peine, et le voilà reparti dans cet enfer blanc pour livrer le courrier. Mais Jens est un homme de la terre et il lui faut traverser un bras de mer. le Gamin l'accompagnera donc dans ce rude périple où leur vie est mise en danger à chaque instant.
Ce deuxième volet de la trilogie de Jon Kalman Stefansson nous entraîne pendant près de quatre cents pages dans un monde hostile, inhumain, où le blizzard, le froid, la glace sont tellement bien décrits que nous les sentons nous pénétrer jusqu'aux os. Pourtant, il m'a fallu au moins cent cinquante pages pour entrer dans ce roman où il n'y a pas réellement d'histoire, seulement une longue et pénible progression dans un univers dangereux, entrecoupée de quelques haltes qui nous permettent de rencontrer d'autres personnages dont l'auteur nous dresse un portrait précis, souvent sympathique et chaleureux, malgré la pauvreté, en opposition avec le monde extérieur.
J'ai eu de la peine avec les interminables descriptions de la marche à travers la tempête. En revanche, je me suis attachée au Gamin, ses doutes amoureux, son désir de s'instruire, son goût de la lecture.
Mon avis est donc mitigé.
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Le premier ouvrage "Entre ciel et terre" ne m'avait pas emportée, du moins pas autant que certains critiques. C'est encore le cas pour celui-ci : on retrouve le "gamin" inconsolable de la perte de son ami Barour qui lui a fait découvrir et aimer la poésie et les livres. Près de 400 pages pour affronter de terribles tempêtes successives et quelques accalmies, c'est beaucoup, malgré le talent et la plume de l'auteur.
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Si vous aimez la solitude des grands espaces, la froideur et l'inaccessibilité des grandes plaines enneigées, alors ce roman est fait pour vous. Nous sommes en Islande, à la fin du XIXè siècle. Jens le postier doit faire sa tournée et pour cela doit traverser de dangereux fjords. Mais Jens a peur de la mer, aussi le gamin l'accompagne. Tout le long de leur périple, les dangers qu'ils rencontrent les amènent à réfléchir sur la vie et la mort. Et la nature et son manteau blanc alourdissent leur tâche et menacent de les engloutir à tout moment.

C'est avec beaucoup de poésie que Jon Kalman Stefansson nous relate l'histoire de Jens le postier. Poésie dont le gamin est féru mais qui rebute Jens. Tout au long du chemin le premier va tenter de persuader le deuxième de la beauté de la poésie . Plus dans le contemplatif que dans l'action, ce roman est un très bel hommage à la nature et à sa terrible loi.
Lien : http://elfique2.canalblog.co..
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