Bien, pourquoi n'ai-je pas aimé ?
Les maîtres du printemps était pour moi une promesse superbe : roman choral traversant les classes sociales, soudainement rassemblées autour du même événement - la fermeture d'une usine.
Eh bien non, une fois de plus, c'est raté. Une fois de plus sur ce thème, ce qui aurait pu être un grand roman social laisse place à une caricature lourde de prévisibilité.
Max est un bourgeois artiste (vivant dans un univers bien sûr stratosphérique et éloigné de toute réalité, mais il est gentil quand même), Daniel un fils d'ouvrier devenu député (évidemment écartelé entre ses ambitions et ses origines), Pierre un brave ouvrier qui aime son travail et se trouve, du jour au lendemain, dépouillé de sa vie (par les affreux capitalistes qui ne se soucient pas de l'Humain).
Bon.
On ne croit à aucun de ces personnages : leur ton est surjoué, le jeu des registres de langages attendu et superficiel, et leur histoire, à chacun, tout juste esquissée et parsemée d'images d'Epinal.
Désolée, j'aurais aimé écrire une critique dithyrambique sur ce livre, et l'avais acheté en espérant fortement que ce serait le cas...
Mais le sujet social demande un talent rare. Surtout quand on décide de le traiter à plusieurs voix...