Le FMI est une institution publique qui fonctionne avec l'argent que versent les contribuables du monde entier.Il faut s'en souvenir,parce qu 'il ne rend de comptes personnellement ni aux citoyens qui le financent ni à ceux dont il change la vie.
On prétend aider les pays en développement alors qu'on les force à ouvrir leurs marchés aux produits des pays industriels avancés qui eux- même continuent à protéger leurs propres marchés.Ces politiques sont de nature à rendre les riches encore plus riches et les pauvres encore plus pauvres - et plus furieux.
L'austérité budgétaire appliquée aveuglement dans une situation inadaptée peut faire monter le chômage et rompre le contrat social.
Pour la majorité des habitants de l'ex-Union soviétique, la vie économique sous le capitalisme a été encore pire que les anciens dirigeants communistes ne l'avaient prédit.
[D]ans bien des régions touchées par la crise, comment les habitants – et de nombreux dirigeants politiques et économiques – appellent-ils encore aujourd'hui l'ouragan économique et social qui a frappé leur pays ? « Le FMI », tout simplement, comme on dirait « la peste » ou « la Grande Dépression ». C'est ainsi qu'ils datent les événements: d'« avant » ou d'« après » le FMI, exactement comme les pays ravagés par un séisme ont un « avant » et un « après » le tremblement de terre.
Mais, même si la formation du macroéconomiste moyen du FMI avait été mieux adaptée aux problème du monde en développement, il est peu probable qu'une mission de trois semaines dans la capitale de l'Ethiopie, Addis-Abeba, ou dans toute autre, aurait peu réellement élaborer les mesures appropriées pour un pays.
Les adversaires de la mondialisation accusent les pays occidentaux d'hypocrisie. Et ils ont raison. Les états d'Occident ont poussé les pays pauvres à démanteler leurs barrières douanières, mais ils ont conservé les leurs, empêchant ainsi les pays en développement d'exporter leurs produits agricoles et les privant d'un revenu à l'exportation dont ils avaient désespérément besoin. Les Etats-Unis bien sur ont été l'un des grands coupables, et c'est une question qui me tient à cœur.
Dans le modèle standard de la concurrence – celui qui sous-tend le fanatisme du libre marché cher au FMI –, la demande est toujours égale à l'offre. Si la demande de travail est égale à l'offre, il n'y a jamais de chômage involontaire. Celui qui ne travaille pas a, de toute évidence, choisi de ne pas travailler. Vu sous cet angle, le chômage de la grande crise des années trente, quand une personne sur quatre était sans emploi, a dû résulter d'un désir irrépressible de loisirs. Chercher les raisons de cette soudaine aspiration au temps libre, et découvrir pourquoi ceux qui en jouissaient avaient l'air si tristes, voilà un beau sujet pour les psychologues, mais, selon le modèle standard, ces questions ne relèvent pas du champ de l'économie.
Tout banquier pose ses conditions à l'emprunteur pour être plus sûr de se faire rembourser.
[A]ujourd'hui, ce sont les fanatiques du marché qui dominent le FMI. Ils sont persuadés que le marché, très généralement, ça marche, et que l'État, très généralement, ça ne marche pas. Nous avons de toute évidence un problème : une institution publique créée pour remédier à des échecs de marché est à présent dirigée par des économistes qui font très largement confiance aux marchés et très peu aux institutions publiques.