J’avais adoré La Guerrière Fantôme, tome 1 des Chroniques de Siwès, si bien que j’avais aussi acheté Au Sortir de l’ombre (à lire bientôt j’espère !), lu Curiosité malsaine et plus récemment Subliminale, le tome 1 de la nouvelle saga jeunesse de Lise Syven (ou Syven tout court, moi ça ne me perturbe pas outre mesure !) intitulée La Balance Brisée. J’ai réussi à le lire avant d’aller aux Halliennales et de rencontrer la très charmante Syven (je comprends pourquoi elle est amie avec Silène Edgar, elles se ressemblent toutes les deux).
Rien ne va plus pour Élie depuis la mort de ses parents dans un accident de voiture. Son frère aîné et sa tante, qui s’occupe d’eux à présent, se comportent bizarrement. En les espionnant, Élie entend des choses encore plus étranges, qui sont peut-être en lien avec la mort de ses parents.
J’ai dévoré en trois jours ce roman jeunesse fantastique qui réussit brillamment à reprendre les codes du genre tout en mettant en avant sa propre originalité. La narration est faite à la première personne, ce qui fait que très vite, on entre dans la vie d’Élie et on s’attache à elle facilement. C’est une collégienne curieuse, qui va être dépassée par les événements, faire quelques bourdes, utiliser son intelligence, et avancer quoi qu’il arrive. Parfois têtue, parfois ado en crise mais jamais exaspérante. Elle m’a fait rire (enfin, l’auteure à travers elle) plus d’une fois avec le regard qu’elle porte sur les autres et sur les situations qu’elle vit, mais reconnaît rapidement le sérieux d’un problème qui se pose. Ses réactions m’ont toujours paru plausibles, voire très matures pour une jeune fille de son âge orpheline depuis peu. Cependant on ne tombe pas dans le larmoyant ; au contraire, on se rend compte très rapidement qu’Élie est bien entourée et peut compter sur ses proches. Leur amour les uns pour les autres lui donne du courage et réchauffe au passage le cœur du lecteur.
J’ai aussi beaucoup apprécié nombre de personnages secondaires, notamment Fatou et Mag. Syven a créé des personnages hauts en couleur, qui dynamisent le récit et ne s’oublient pas facilement, en exploitant la diversité qui existe aujourd’hui dans notre pays, tant dans les origines que dans les modes de vie. Mag m’a vraiment plu avec ses petites manies tellement humaines (la cigarette quand elle est stressée, le verre de vin quand elle a besoin de se poser pour réfléchir tranquillement) et ses efforts pour faire face à tout ce qui tombe sur cette petite famille amputée de deux de ses membres principaux. Et puis il y a Mirza, qui retranscrit une idée absolument super ! (Il vous faudra attendre la fin du roman pour comprendre de qui il s’agit !)
À propos de l’intrigue, elle est bien construite, sans grande surprise mais suffisamment développée pour m’avoir donné envie de continuer ma lecture sans me poser la question. Elle est plutôt classique ; je dirais que c’est l’univers créé qui fait la force du roman. Syven nous offre des petits bouts de magie succulents, dont il me tarde de voir les développements dans le tome 2. Découvrir tout cela en même temps qu’Élie était très agréable. Je ne doute pas que des enfants vont avoir envie de s’essayer à la magie en singeant l’héroïne, tout comme j’ai imité Harry Potter, Guillemot ou les petites sorcières de la trilogie des Charmettes.
La fin n’offre pas de cliffhanger, et pourtant j’aurais voulu l’avoir déjà sous la main. C’est tout dire, non ?
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