Quel dommage que cette histoire soit rendue insupportable par la jouissance de l'auteur à nous abreuver de redondances de style ! Au début, les jeux de mots assortis à une écriture un peu ampoulée et désuète a son charme, ça s'accorde assez bien à l'ambiance de ce village du Nord de la France encore enquillé dans ses traditions, mais ensuite, quand le drame prend corps, ça devient franchement saoulant et déplacé. Impression de me retrouver coincée dans une salle de classe à subir les bons mots du vétéran invité par l'instituteur. Ces répétitions de mots consonants se veulent peut-être poétiques, mais ne font qu'irriter l'oreille, on pense aux vocalises en boucle d'un enfant s'amusant à répéter une tournure qui a fait son succèsdevant les grands mais qui s'enlise parce que incapable de sortir de sa ritournelle, ce qui finit par devenir assommant pour l'entourage. Ça nuit à un certain talent à développer un récit plutôt bien démêlé sur les travers ignobles de la période de guerre durant laquelle les braves gens se lâchent et les mauvais se révèlent. Ça aurait pu être poignant, c'est juste attristant. Comprenant les fondements authentiques de ce récit, je l'ai terminé jusqu'au bout mais en sautant quelques pages où l'auteur s'embourbe dans ses superfétations. Ceci dit, cette histoire restera dans ma mémoire comme un exemple typique de ce qui peut arriver encore en cas de conflit, de chaos, car en fait, les résistants, les engagés politiques sont peu nombreux, et vaste est le peuple qui en profitera pour régler ses comptes.
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