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EAN : 9782873863661
228 pages
Racine Lannoo (28/09/2004)
4.3/5   28 notes
Résumé :
(Re)découvrez le premier titre de la « Toinade » : des images d'une étonnante poésie et un vocabulaire riche et sans pédanterie se mettent au service d'une histoire simple et drôle, pimentée de jovialité wallonne où Toine, jeune campagnard des Ardennes belges, découvre la vie et l'amour.
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
J'ai connu Arthur Masson adolescent : étant un (rare) lecteur assidu, on m'en avait fait l'éloge en tant que grand écrivain local. Je me rappelle avoir apprécié, mais les souvenirs s'estompaient. Il m'a été donné l'occasion d'ouvrir un de ses livres à nouveau, et je l'ai fait avec une nostalgie mêlée de crainte : après tant d'années et de lectures différentes, de science-fiction américaine aux contes africains, n'allais-je pas le trouver quelque peu poussiéreux et ringard ?

Et bien, pas du tout ! La magie opère toujours après quelques pages. Certes, c'est plus facile quand on vient soi-même du coin : on reconnaît les lieux, on reconnaît les gens, on reconnaît les phrases en wallon prononcées par les grands-parents. Mais le ton est léger, le récit est drôle. Chaque personnage est très bien croqué, un brin naïf mais attachant, et on a l'impression très vite de vivre soi-même dans ce petit village où tout le monde se connaît, et où tout le monde s'est toujours connu.

Je pense que l'oeuvre peut également plaire aux non-Ardennais. Déjà car le texte est déjà empreint de poésie et d'amour de la terre, mais l'auteur sait également jouer avec la langue français, en un savant mélange de français pur et de patois, et n'hésite pas à créer des mots quand la sonorité du vocabulaire officiel ne lui convient pas.

Conclusion : ne jamais snober ses souvenirs et ses jugements de jeunesse !
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Nous sommes dans la fin des années 1880 en pleine campagne Ardennaise dans un petit village de Wallonie, perdu dans les arbres à trois jets de pierre de la France.
Son nom, Trignolles. Un micro-univers vivant en autarcie au milieu des bois.
Pour entrer à Trignolles, oubliez tout ce que vous connaissez de la vie actuelle et de la vie en ville. Là-bas, on parle de « Charlerwé » et de « Bruxelles » comme d'un univers lointain et incompréhensible.
Là-bas, tout le monde se connaît et… tout le monde connaît les secrets de tout le monde.
On vit au ralenti ou au rythme des saisons. On s'arrête pour parler, s'installe, le plus souvent possible ensemble devant une tasse de café (du cru) et on prend le temps de vivre.
Là-bas, on trouve toujours un cordonnier, un sabotier, un forgeron, un marchand de graine. On cultive le Wallon comme on oublie le Français.
Là-bas, enfin, vit le gros Choumaque, cordonnier de son état, un quadragénaire dont la femme donnera bientôt naissance à un garçon.
Vous allez me dire. Comment à l'époque savait-on dire si on allait avoir une fille ou un garçon ? A dire vrai, lui et sa femme Phanie, n'avait tout simplement pas envisagé l'autre possibilité en attendant la venue au monde de leur héritier.
Ils auraient pu se tromper mais les statistiques étaient en leur faveur puisqu'après tout, une telle prédiction se réalise un peu moins d'une fois sur deux.
Le Choumaque aura un fils, compensation qu'il juge bien méritée au regard d'une belle-mère à supporter. Ce fils, il s'appellera Antoine, Toine Culot.
Un petit bout de paradis wallon, bien à l'abri du monde, des parents attentionnés, une famille aimantes, le cousin T. Déome et un bon repas trois fois par jour que demandé de plus pour grandir. de la chance peut-être ? Car c'est vrai que Toine Culot n'a pas de chance et c'est peut-être pour ça qu'il va vivre autant d'aventures.

Lisez Toine Culot, c'est l'odeur de la Terre d'Ardenne, de notre passé et de notre patrimoine, un moment qui se savoure comme un bain de jouvence après une fatigante journée de travail.
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J'ai découvert la série des Toine Culot vers 16 ou 17 ans, lorsque mon grand-oncle me les a léguer. J'étais peu motivée à l'idée de lire ces livres qui "sentaient le vieux". J'ai donc ouvert la premier page avec beaucoup d'appréhension. J'ai été conquise avant de finir le premier chapitre. Arthur Masson écrit divinement bien. Chaque livre est un régal, une bouffée d'oxygène. Ses tournures de phrases recherchées et écrites dans un français délicat se marient subtilement avec le wallon de certaines répliques. Les personnages sont attachants et correspondent bien à ce qu'on imagine trouver dans les campagnes Ardennaises. A découvrir assurément!
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Vous n'avez pas le moral pour le moment, lisser les aventures de Toine culot dans son joli village Wallon. Livre pour adolescent mais j'adore , ça ma fait bien rire.
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Atypique, vieillot un peu, tendre et simple sans doute,voila un livre qui remonte de loin et qui vient témoigner de la vie dans un village du nord au debut du siecle dernier ...et on voit la vie de dérouler....
raffraichissant et bien écrit!
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
« La vieille », c’était une cousine, une sous-institutrice en retraite, qui vivait avec une servante aux confins du village, dans une coquette maison qu’elle s’était faite bâtir. Vieille fille jaunâtre, ornée, vingt heures sur vingt-quatre, de bigoudis et de papillotes de gazette dans ses cheveux sauris par la teinture, elle portait un lorgnon à cordonnet sur un nez d’usurière et, dans la bouche, un râtelier mal adapté qui mordait dans la réputation d’autrui avec un drôle de petit bruit, tac-tac-tac, comme celui du claquet métallique d’un moulinet de canne à pêche. Avec ça, susceptible, autoritaire, lunatique, grande liseuse de coquecigrues savantasses, elle se croyait femme de haute sapience, déclarant que le wallon n’était fait que pour les rustres, les mal embouchés et les imbéciles. Elle ne parlait donc que le français, mais un français périphrasique et puriste qui, dans ce village sapide où le langage avait l’odeur du sol et l’accent de la rivière, détonnait et crispait comme le soliloque d’un cacatoès égaré dans une basse-cour.

Les subjonctifs compliqués avaient sa faveur. Un jour, en verve exceptionnelle, elle avait fignolé, devant ses collègues réunis en conférence, cette apostrophe historique :
« Faudrait-il, pour plaire à nos béotiens d’édiles, que les maîtresses d’école ramonassent elles-mêmes les cheminées des bâtiments scolaires ? »

Ce « ramonassent » était sorti si simplement, si plein, si rond, si lisse, si lubrifié, qu’il évoquait une ponte.

Mais à partir de ce jour, l’auteur de l’apostrophe ne s’était plus appelée que « mam’zelle Ramonasse » autant et aussi bien qu’elle avait été jusqu’alors Mademoiselle Sylvie Fripiat.
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