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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Homme au foyer, Yaichi élève seul sa fille Kana. Leur quotidien paisible est chamboulé le jour où le canadien Mike Flanagan vient frapper à leur porte. Ce géant poilu n'est autre que le mari de Ryôji, le frère jumeau de Yaichi avec qui il n'avait plus de contact depuis son installation au Canada dix ans plus tôt. Or Ryôji vient de mourir et Mike est venu faire son deuil au Japon, sur les traces du passé de celui qui partageait sa vie. Enthousiaste à l'idée de mieux connaître son oncle, Kana incite son père à héberger ce beau-frère gay dont il ne sait rien.

Le mari de mon frère ou l'improbable rencontre entre un japonais à tendance homophobe et un canadien gay décomplexé. le lien entre les préjugés du premier et la méconnaissance du second se fait par une fillette innocente et joyeuse qui pose les questions gênantes avec le plus grand des naturels et acceptent les réponses de la même façon. Au fil des jours et de sa cohabitation avec ce beau-frère qui le met mal à l'aise, Yaichi revoit son jugement sur les homosexuels et se rend compte de son ignorance. Mike, quant à lui, débarque avec sa personnalité d'occidental peu au fait des moeurs et traditions des japonais et peut sembler par moment trop familier avec un hôte tout en retenue et en pudeur. le fossé entre les deux hommes se comble peu à peu grâce à la pétillante Kana, ravie d'accueillir un nouveau membre dans la famille, mais aussi grâce à Ryôji, dont ils partagent le souvenir.
Ce manga est une excellente surprise ! le thème de l'homosexualité, souvent abordé dans ce genre d'ouvrages par le biais d'une hyper sexualité plus ou moins perverse, est ici transposé en milieu ''naturel'' dans un cadre familial, sans érotisme ni pornographie. En cela, il marque son originalité et son désir de présenter la culture gay sans stéréotypes ni fantasmes. Loin des caricatures androgynes, voire efféminées, les dessins de Gengoroh Tagame présentent des hommes virils et musclés qui sortent de l'ordinaire. Mais l'homosexualité n'est pas le seul thème évoqué. le mari de mon frère parle aussi des liens familiaux qui parfois se défont en raison d'une orientation sexuelle mal acceptée et des regrets que cela peut engendrer. La famille elle-même est au coeur du sujet. Ici, elle est monoparentale et le rôle de l'homme sort des poncifs. Yaichi cuisine, fait le ménage et coiffe sa petite fille tous les matins. Quand il affirme ne pas travailler, Mike lui fait remarquer que tenir une maison et élever un enfant est un travail à part entière...
Profondément humain, ce manga est une belle réussite qui présente des personnages attachants et sensibles. Yaichi se remet en question et évolue très rapidement vers plus de tolérance et de compréhension et Mike émeut par sa tristesse après la mort de son mari, mêlée à la joie de rencontrer sa famille et de découvrir les lieux qu'il a parcouru enfant. Et Kana est le petit soleil qui illumine l'histoire par sa joie de vivre et sa facilité à accepter l'homosexualité comme allant de soi. Un magnifique premier tome, doux, mélancolique et joyeux à la fois.
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« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, je viens vous parler du tome 2 de Fruits Bas…

-Nan.

-Quoi, nan ?

-Nan, j'en veux pas. J'en ai marre des lycéens. J'en ai marre des uniformes et surtout, surtout, j'en ai marre de ces chara design* tous identiques, avec des persos fichus en fil de fer ! J'en ai assez ! Je veux des vraies gens ! Donnez-moi de la chair !

-Ah ? D'accord. Alors je te propose Le mari de mon frère, de Gengoroh Tagame.

Or donc, Yaichi élève seul Kana, sa fille. Un beau jour, surprise ! Un étranger sonne à sa porte : c'est Mike, l'époux de son jumeau décédé, qui vient lui rendre visite.

Tu voulais des personnages à forte présence physique ? Tu en as pour ton argent : Yaichi et Mike possèdent des os et des cartilages plausibles sous leur visage : mâchoire carrée, menton solide, sourcils fournis, rien à voir avec les évanescentes créatures de shôjo. Mike m'amuse beaucoup d'ailleurs : à côté de Yaichi, c'est un géant dodu, trapu, velu et ventru.

Bref, du poil, du muscle et du gras dès les premières pages : de quoi me mettre en appétit.

-Et l'histoire, elle est bien ? Si c'est le festival de l'homophobie, je laisse tomber…

-Festival, non, homophobie, oui. Cependant, M. Tagame ne représente pas une discrimination extrêmement agressive dans ce tome (ça viendra peut-être plus tard… ou pas, je ne sais pas, ne me spoilez pas). Ladite homophobie vient davantage de l'ignorance sans méchanceté de Yaichi que d'un jugement sans appel de sa part.

Yaichi n'éprouve pas de mépris, il ne manifeste pas vraiment de violence, il vit dans l'incompréhension et dans un embarras nourri par celle-ci. L'auteur représente souvent le décalage entre ses pensées et ce qu'il manifeste plus ou moins ouvertement : ce genre de procédé apporte une touche d'humour bienvenue dans un contexte quelque peu triste.

Kana, la fillette, apporte quant à elle beaucoup de fraîcheur dans ce manga. Elle n'a pas de préjugés, se montre gentiment curieuse. Elle me fait penser à l'enfant dans Priscilla folle du désert : tous les deux vivent les choses avec naturel et spontanéité, sans gêne ni méchanceté. L'intolérance n'est pas innée.

-Les petites leçons de culture gay, c'est ennuyeux, non ?

-Non, pas en ce qui me concerne. Elles ne sont pas rédigées dans un style lourd ni agressif, et à vrai dire, je les pense nécessaires : l'ouvrage suit clairement une ligne pédagogique. L'homophobie a tué et continue de le faire encore aujourd'hui.

L'oeuvre aborde également la thématique du deuil de l'être aimé, avec pudeur et délicatesse. Mike ne s'apitoie pas, il souffre, bien sûr, toutefois, il met un point d'honneur à présenter un joyeux visage.

Peut-être d'ailleurs que c'est la raison principale de mon attachement à ce manga : il propose une nouvelle représentation de la virilité, faite de courage, de tendresse, d'amour et d'attentions. Yaichi comme Mike sont des personnes qui partagent ce qu'elles ont, qui prennent soin de leurs proches, même si cela ne va pas sans difficultés pour Yaichi.

Je suis curieuse de voir ce que les tomes suivants contiennent. »

*Chara design : abréviation de « character design ». Grosso modo, façon de représenter les persos : on choisit un style de dessin bien précis et on s’y tient tout le long de la série.

Challenge multi-défis 2018.
Modifié pour ajout de la note oubliée, damned!
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On m'a conseillé ce manga et c'est une bonne surprise ! Yaichi, qui élève seul sa fille, voit un jour sonner à sa porte le mari de son frère jumeaux décédé. Un canadien qui va s'installer chez eux le temps de son séjour au Japon, politesse oblige. C'est très déconcertant pour Yaichi qui se pose beaucoup de questions et semble mal à l'aise. Seule Kana est ravie et s'accroche très vite à cet oncle d'Amérique.
J'ai vraiment aimé ce premier tome qui est d'une justesse incroyable. Les dessins, les expressions si bien décrites, et l'histoire, tout y est pour passer un bon moment. J'ai hâte de voir si Yaichi va s'ouvrir un peu au contact de Mike.
Challenge BD 2021
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Le manga que j'ai reçu grâce à la Masse Critique de Babelio a été ma toute première expérience du genre et elle s'est avérée très positive. Passé les premières pages et la sensation bizarre de commencer par la fin du livre, j'ai poursuivi la découverte de ce petit album familial avec beaucoup de plaisir.

La question de l'homosexualité et du mariage entre deux personnes du même sexe est abordée avec beaucoup de simplicité et de naturel. Tout est tellement moins compliqué dans les yeux d'un enfant innocent.

J'ai apprécié le graphisme fin et soigné ainsi que les petits rappels entre les chapitres sur les droits des homosexuels dans les différents pays.

Un sympathique manga dont j'ai bien envie de connaître la suite.
Lien : http://edytalectures.blogspo..
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Un manga très intéressant. En partie pour l'histoire mais surtout pour ce qu'il révèle de la société Japonaise. Société oú l'homosexualité est toujours très peu tolérée.

J'ai lu que l'auteur (Gengoroh Tagame) est connu principalement pour des manga plus hard tant en violence que sexe mais ce manga n'est pas du tout de cette veine. Les dessins sont tout doux et l'histoire n'est pas niaise, de vraies questions sont posées.

Un papa, Yaichi, élevant seul sa fille, Kana, phénomène très rare au Japon. Seul 10% des familles monoparenrales au Japon sont dans ce cas. Dans ce premier tome, on ne sait pas pourquoi la maman est absente.

Arrive Mike, un Canadien, sorte de bûcheron Irlandais ou de gros nounours (grand, roux, costaud, poilu), tout ce qui dénote au Japon. Surprise, surprise... Cet homme est le mari du frère jumeau du papa. Frère décédé dont on sait rien.

Autant Kana accueille son nouvel oncle avec enthousiasme, autant Yaichi est plus réservé. Il ne sait pas comment se comporter avec cet homme qu'il ne connaît pas. le mariage homosexuel n'existe pas au Japon.

Cette visite va faire remonter des souvenirs à la surface et Yaichi va devoir se poser des questions sur son attitude vis-à-vis de son frère et de son homosexualité.

Kana de son côté, en posant des questions "naives" va mettre en avant les contradictions de son père et de la société Japonaise.

Entre deux chapitres, il y a une page sur la culture homosexuelle. J'ai ainsi appris que me triangle rose, utilisé lors de la seconde guerre mondiale, inversé est devenu un symbole de la culture LBGT dans le monde.

Pris à la médiathèque de la ville voisine, j'ai hâte de continuer cette découverte. Il me reste 3 tomes.

Je vous le conseille si vous voulez découvrir le Japon et surtout si c'est votre première lecture d'un manga.
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J'ai découvert ce manga dans le challenge Bande dessinée 2021, grâce à la critique de Erik_.
La couverture m'a attirée ainsi que le titre et donc la thématique.
Au départ, je ne savais pas que c'était un manga.
J'ai donc lu mon premier manga et appris les codes de lecture.
Yachi élève seul sa fille Kana au Japon. Il accueille le mari de son frère Mike qui, lui, est canadien.
On apprend que le frère de Yachi est mort.
Kana, curieuse avec ce nouveau tonton si différent, l'interroge avec toute la naïveté et l'insouciance qui caractérise son âge.
Yachi semble alors porter un autre regard sur la sexualité de son frère et de son mari.
Ce beau frère qui finalement connait mieux ce frère jumeau que Yachi n'a plus revu depuis longtemps.
J'ai beaucoup aimé la présentation des "pensées négatives" de Yachi que j'ai trouvé très drôle, les questions innocentes de Kana qui brisent les tabous et les non dits et favorisent la communication, la partie explication de la culture gay by Mike.
Gengoroh Tagame est un auteur phare du manga gay au Japon et ce manga est dans le genre Seinen qui signifie "jeune homme" au Japon (destiné à de jeunes garçons adultes hommes). Les images dénudées des protagonistes qui sortent de la douche sont ciblées: corps bodybuildés et pilosité abondante pour Mike.
J'ai apprécié l'approche pédagogique tout en douceur et légèreté sur des thématiques fortes, les préjugés du frère hétérosexuel sur l'homosexualité de son frère qu'il ne peut nier puisqu'il s'est marié, la séparation et le deuil, la résilience et la tolérance, le genre et la sexualité.
C'est un univers que je découvre et j'avoue que j'ai apprécié.
Je vais bien sur lire les suites...
Une belle découverte.
Merci les babeliotes et les challenges de lecteurs.
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J'ai encore du mal à trouver les mots pour parler de ce manga tant j'ai aimé ma lecture.

J'ai trouvé ce manga touchant de la première à la dernière page, de part ses personnages mais aussi l'histoire globale.
On parle ici de deuil, de sexualité, de jeunesse et d'apprentissage des cultures. Si parfois j'ai trouvé parfois les réactions de Yohishi un peu trop exagérées c'est peut-être car j'ai mon regard d'Occidental et que l'histoire de Mike me touche énormément.
J'ai beaucoup apprécié l'apprentissage des personnages les uns envers les autres mais surtout celui de Yohishi vis à vis de Mike.

Je n'ai qu'une envie continuer cette lecture.
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La vie calme et ordinaire de Yaichi va être bousculée lorsqu'il apprend que son frère jumeau est mort et qu'il était marié à un homme. Ce dernier, Mike, un canadien aux allures d'énorme et adorable nounours va débarquer dans la vie du Japonais et bousculer beaucoup de préjugés.

Avec le mari de mon frère, Gengoroh Tagame signe un titre surprenant et engagé. Surprenant, car l'auteur est connu pour ses oeuvres érotiques gays destinées plutôt aux hommes (appelées "bara" ou "men's love" dans le jargon), que je ne lis pas, bien qu'étant férue de boy's love destiné plutôt aux femmes. Bref, je n'aurais pas pensé un jour acheter l'une de ses oeuvres et encore moins la conseiller à ma fille de 12 ans !

En effet, ce manga est tout public. Ici nul érotisme, pas même l'ombre d'une romance, qu'elle soit gay ou hétéro, ce qui ne l'empêche pas de parler d'amour. Car c'est ici ce dont il est question : l'amour entre deux personnes, quel que soit leur sexe, un concept que Yaichi a du mal à saisir alors que sa fille Kana prend tout avec le naturel propres aux enfants. Elle bombarde de question Mike, mettant souvent les pieds dans le plat, obligeant son père à remettre en cause ses préconceptions, mettant aussi en lumière l'aspect ridicule parfois de celles-ci. le parallèle entre les monologues internes de Yaichi et l'attitude que lui dicte les convenances (il est tout de même Japonais, surtout ne pas paraître impoli !) renforce encore ce processus.

C'est en cela que le mari de mon frère est engagé. À travers les réactions d'un Japonais moyen, l'homophobie ordinaire est ainsi mise en avant, démontée point par point. Pour autant, à aucun moment je n'ai eu l'impression que l'auteur donnait des leçons au lecteur, plutôt que son histoire et ses personnages permettent tout simplement de mieux comprendre une minorité. La personnalité extrêmement sympathique de Mike y est pour beaucoup, ainsi que sa façon de répondre aux questions sans gêne, d'interroger aussi Yaichi sans accuser.

Mais ce serait une erreur de penser que ce manga ne parle que d'homosexualité : c'est la famille au sens large qui est traitée ici. de la relation entre frères jumeaux, en passant par le rôle de père solo, Gengoroh Tagame déconstruit plusieurs clichés sur ce qui constitue une famille "normale". Par ailleurs, le deuil des deux hommes est ce qui les réunit, et ce sentiment est encore renforcé par la ressemblance entre Yaichi et son défunt frère. le choc des cultures entre le Canadien et le Japonais, s'il est au départ source d'incompréhensions supplémentaires, permet aussi à Yaichi d'évoluer au contact de son beau-frère.

En résumé, le mari de mon frère est un manga intelligent, drôle et touchant, une lecture à la fois belle et d'utilité publique.

Lien : http://opaledefeu.jimdo.com/..
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Une très belle lecture que ce premier tome du "mari de mon frère". Une histoire plutôt simple, avec des personnages réalistes et attachants.

Mike a perdu son mari, et il se rend au Japon pour rencontrer le frère jumeau, Yaichi, de celui-ci, qui élève seul sa fille Kana. Yaichi est mal à l'aise, maladroit et a plein de préjugés sur Mike, qu'il ne connait pas.

Petit à petit, et avec l'aide de Kana, bien plus innocente que son père et tolérante par nature, Yaichi et Mike vont peu à peu se découvrir et apprendre à se connaître. On devine aisément que sous les apparences, Yaichi n'est pas l'homme froid qu'il paraît, et qu'il a de nombreux regrets, notamment vis à vis de feu son frère jumeaux.

En définitive une très belle découverte et j'ai hâte de lire la suite.

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Voici une lecture fraîche et intelligente que ce petit manga !

Yaichi est divorcé et élève seul sa fille, Kana. Son frère jumeau parti au Canada et avec qui il avait perdu contact, vient malheureusement de mourir.

Sa petite vie bien tranquille va être quelque peu secouée quand il va voir débarquer un grand gaillard canadien taillé comme un bûcheron.
Mike Flanagan, géant mais doux comme un ours en peluche, est en fait le mari de son frère venu découvrir le pays de son défunt mari.

Dans un pays qui ne reconnaît pas les unions de personnes du même sexe et avec un Yaichi bourré de préjugés, on peut dire que la situation se présente mal. Heureusement la petite Kana va mettre son grain de sel...

Il se dégage de ce manga une grande délicatesse, traitant un sujet aussi compliqué avec humanité et bienveillance sans pour autant tomber dans la sensiblerie. L'humour est bien présent mais ne dénature pas les réflexions de fond présentes dans ce petit livre. Je me suis immédiatement attaché aux personnages, bien aidé par un dessin très agréable.

Une des forces de ce livre est qu'il ne se contente pas de divertir. Il veut nous faire découvrir et nous faire réfléchir sur notre perception de l'homosexualité et notre attitude face aux différences culturelles ou sociétales.

Une belle réussite et une lecture positive, mais surtout un livre à mettre entre toute les mains !
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