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Les saisons d'Ohgishima tome 1 sur 4
EAN : 9782344053843
224 pages
Glénat Manga (26/10/2022)
3.9/5   25 notes
Résumé :
La dernière partie de la “trilogie de Nagasaki”

1866, Nagasaki, à la veille de la révolution de Meiji. Dans cet estuaire où les influences étrangères se mêlent à la culture japonaise, Tamao, enfant du quartier des plaisirs, part travailler avec la courtisane dont elle est l’apprentie chez un commerçant hollandais de Dejima, le quartier occidental. Au fil des saisons et des rencontres avec une foule de personnages bigarrés, elle entrevoit le vaste mond... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
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Je découvre ce manga tard dans l'année, mais je me réjouit de trouver une nouvelle série qui s'articule sur des évènements et des faits historiques, à l'instar de certaines autres séries qui ont un fort fond historique, comme la série Arte, Brides Stories ou encore Les Carnets de l'apothicaire.


Pour ce que j'en comprend en faisant quelques recherches. "Les saisons d'Ohgishima constitue la troisième partie d'une sage en trois actes, avec "Le dernier envol du papillon" en première partie, mettant en scène la courtisane Kicho dont on entends parler dans le présent manga.La série en format manga de "La Lanterne de Nyx" qui prend le relais, avec Miyo, une orpheline japonaise qui est appelée à connaitre la culture française de très près. La série se déroule à partir de 1878, donc après le présent roman.


Nagasaki, 1866, à la veille de la révolution de Meiji et de la fin de l'ère Ed. Tamao a 14 ans et elle est apprentie pour une courtisane. C'est également le sort qui l'attend quand elle sera en âge. Avec Taki, une femme d'expérience du milieu et Sakunosuke, la courtisane en question, Tama part pour Dejima, un quartier de la ville de Nagasaki bâtit sur une île artificielle, où résidaient les étrangers occidentaux, notamment les Néerlandais et les Français. C'est un lieu où les influences étrangères se mêlent à la culture japonaise, véritable mosaïque de personnages de divers groupes sociaux et de groupes ethniques. Tama et les deux femmes vont vivre chez Hartman, un hollandais au tempérament doux.Au rythme des saisons, elles feront la connaissance de divers personnages. En outre, les temps semblent vouloir changer: Nous sommes à la veille d'une révolution sociale et certains groupes sociaux pourraient sortir de leur aninymat, alors que d'autres risquent de tout perdre. Surtout, pour les femmes, les options sont peu nombreuses. C'est une véritable incursion dans un Japon encore très méfiant envers les étrangers, mais qui possède une culture fascinante.


Il y a plusieurs aspect du Japon du 19e siècle que je ne connaissais pas. J'ai été plutôt surprise d'apprendre que des japonais chrétiens avaient vécus dans le secret de leur confession religieux durant cette période. Si je connaissais la culture artistique des Geishas, je ne connaissais pas les kamuros. Vendues par leur famille pauvre, les kamuros étaient de jeunes filles destinées à la prostitution dans le quartier des plaisirs. C'était un système plus complexe qu'il n'y parait, avec des contrats notamment. Comme elles ne pouvaient prendre de clients avant l'âge de 14-16 ans, elles servaient de domestiques à leur aînées, à titre "d'apprenties". Il y aura, au cours du manga, des petites notes de l'autrice sur fond blanc appelées "La Boîte à secrets de Dejima", dans lesquelles nous allons en apprendre sur la politique, la société et même le commerce de l'époque. de nombreuses annotation en bas de page ponctuent aussi le récit, et ces précisions sont fort appréciées pour en apprendre sur le contexte et la culture d'alors. Surtout, les précisions sur les termes spécifiques sont appréciées.


Tama est une kamuro, on peut donc imaginer à titre d'adultes que son avenir n'est pas réjouissant. Même si, à première vue, les femmes des quartiers des plaisirs ne semblent pas maltraitées, reste de ne pas avoir le choix de vendre son corps est injuste. Une décision d'autant plus triste que Tama sait à quoi elle fera face, sans connaitre les détails non plus. Pour les personnages occidentaux, la situation de Tama les émeut beaucoup et la plupart cherchent à rendre sa vie plus douce. Il faut dire que Tama détonne des autres personnages avec sa gentillesse sincère, sa joie de vivre, son émerveillement facile et son tempérament tranquille. Une jeune fille adorable et serviable, qui a un contact facile avec les autres. Elle a une broche en forme d'oiseau avec laquelle elle converse parfois.


Entre autres personnages notables, nous avons le cuistot Ganji, qui a l'air un peu bourru avec ses sourcils froncés, mais qui est très gentil , au fond. Il adopta Momo, enfant illégitime d'une amie prostituée. Aussi, Ganji est de confession chrétienne, un "kirishitan", un secret qu'il se doit de garder, puisque cette religion est illégale au Japon à ce moment là. Néanmoins, sa rencontre avec Yasuke, un jeune kirishitan qui rêve de devenir prêtre, va bousculer quelque peu ses perceptions.


Le docteur Thorn est aussi au compte des personnages qui apprécie Tama. On comprend qu'elle le connaissait déjà, mais comme je n'ai pas lu les deux séries précédentes de l'auteur, je ne sais pas si j'ai raté quelque chose de leur relation. Il voit en Tama une curiosité intellectuelle qui mérite d'être nourrie et se désole du sort qui l'attend. C'est lui qui lui a offert le tablier pour enfant en dentelle que Tama porte sur la couverture du manga.


Slamet est issu d'une colonie des pays-bas, il est donc noir de peau et n'a pas les contraintes des autres africains, car l'esclavage y a été abolit. C'est un gentil bonhomme jovial fait le commerce de perles précieuses avec des commerçants du quartier. Slamet forme un trio avec deux autres jeunes personnages: Victor, jeune français malheureux dans son milieu, dans lequel son père a de grandes attentes et sa marâtre est dure avec lui, ainsi que Momo, métis japonais-occidental adopté par Ganji. Les trois rêvent de se partir en affaires. C'est vraiment intéressant et touchant de voir un trio aussi disparate que le leur. Momo cherche a s'élever au dessus de sa condition et a comme Slamet l'avantage de parler les deux langues courantes. Pour Victor, c'est pas encore tout-à-fait ça, mais il semble progresser sur son japonais parler. Aussi, il a le béguin pour Tama, avec qui le premier contact a été chaleureux.


Kojiro Shimada est un samouraï, mais aucunement snob ni condescendant. Au contraire, il traite chacun chacune avec respect et préfère parler de la beauté des lames que de leur potentiel mortel.


Enfin, il y a "Dame Kei" ( qui aimerait se faire appeler ainsi par Ganji) qui est une mystérieuse femme semblant doté d'un féroce caractère, d'une intelligence vive et qui semble être la mère biologique de Momo. Je dit "mystérieuse" car on ne devine pas facilement ses pensées et elle semble plus que simple fille de joie. Kei a peut être été vue dans la série précédente, mais ce sera son avenir et non son passé. Comme "La lanterne de Nyx implique Momo, j'imagine que ce serait logique d'entendre parler de Kei.


Pour avoir déjà lu "L'amant" de la même autrice, adaptation du roman éponyme de Marguerite Duras, je retrouve donc la plume particulière que j'y avait découvert. C'est étonnant comment ces personnages si gentils et doux ont des faciès si durs et anguleux, avec des yeux souvent tombants et surmontés de généreux sourcils. Madame Taki a particulièrement l'air fatiguée et les femmes en général ne ressemble aucunement aux filles de shojo aux yeux complètement disproportionnés, au nez quasi absent, au corps de poupée barbie et aux cheveux beaucoup trop "plaqués" que j'ai souvent vu ( trop souvent). Honnêtement, je préfère le genre Seinen, avec ces plumes plus réalistes comme celle de Madame Takahama, ne serait-ce que pour la fraicheur et le sérieux que ça amène au récit.


Puisqu'on parle du graphisme, je trouve le tout vraiment beau. Les textures sont variées, les effets de clair-obscur maitrisées et on reconnait facilement chaque personnage, puisque leur visage varie suffisamment de l'un à l'autre. Ce sont des cases bien remplies et des décors omniprésents que nous avons ici. Il semble y avoir beaucoup de recherche dans l'élaboration des décors, surtout compte tenu de l'époque et de la particularité du manga à se tenir dans un quartier cosmopolite.


Quand à l'action, il y en a pas mal, malgré un rythme relativement tranquille. Chaque personnage jongle avec ses enjeux et comme ils sont nombreux et interconnectés, on a l'impression que ça foisonne de vie. le tout se déroule sur quelques mois, cependant. Autre particularité, les marges sont noires, ça confère au manga un air de vieux recueil de photos.


À travers cette histoire, c'est tout un monde qu'on découvre, dans ses nuances et ses contradictions. Je remarque aussi que les hommes avaient toute sorte d'alternatives dans la vie, mais les femmes, très peu. Les classes sociales sont également plutôt étanches. En outre, on arrive à un moment charnière de l'Histoire japonaise, et malgré cela, le quotidien du quartier de Dejima semble relativement tranquille. On ne sent pas que tout va imploser sous peu, sauf sur la question de l'ostracisation des croyants chrétiens japonais. Peut-être en sauront-nous davantage dans le tome 2? Enfin, Tama évoque à quelque reprise que son temps est compté. Au début, je pensais que cela relevait de son "temps en tant qu'enfant", mais je pense qu'il y a une autre raison à ce compte à rebours.


J'ai bien hâte de lire les autres séries qui ont précéder ce tome-ci et bien sur, j'attends la suite avec impatience également.


Pour un lectorat adulte ( seinen), mais qui peut convenir aux ados, surtout si l'Histoire de ce pays les intéresse.


Pour les profs et les biblios: Mit à part quelques femmes en partie dénudées, il n'y a aucune violence outrancière, pas plus que de gros mots ou scènes sensibles. Si la condition des femmes peut être choquantes, le tout est amené de manière très délicate et sans violence.
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"Les saisons d'Ohgishima" est une nouvelle proposition intéressante, forte, qui nous cultive en même temps. Nous sommes en 1866 à Nagasaki, une période pas toujours facile, mais au fond chacune a ses difficultés. Les influences étrangères qui se mêlent au Japon, ce qui donne lieu à des moments fort intéressant.
Nous allons suivre la vie de différentes personnes, dans différentes situations et statuts sociaux. Nous faisons même un lien avec "la lanterne de Nyx" (6 tomes, disponible sur Izneo, fortement conseillé), nous retrouvons certains personnages, ce n'est en rien dérangeant, vu que cette histoire se passe avant niveau période. La série est également lié au oneshot "le dernier envol du papillon". Les trois forment un triptyque.
C'est un plaisir de retrouver la mangaka TAKAHAMA Kan qui a un trait graphique qui dégage force et beauté, et nous fait découvrir cette période et son Histoire. C'est aussi dense à lire mais très intéressant, il vaut mieux se prendre le temps. Il y a des jours beaux, et d'autres bien cruels.
Tamao surnommée par moment Tama, jeune femme, c'est elle qui fait cette couverture sous forme de carte postale, est au service d'une courtisane, son apprentie plus exactement. Elle a toutes les corvées à faire. Elle sert Sakunosuke, mais cela n'a pas toujours été elle, un élément qui nous intrigue tout de suite. Elle connaît déjà d'autres personnes par la courtisane qu'elle servait avant, certains elle va les retrouver. A cause de son lieu de naissance, elle est destinée travailler plus tard au quartier des plaisir, à devenir prostituée, tout ce qu'elle pourrait espérer serait d'obtenir un haut rang et/ou un bon client. Tama est énergique, tête en l'air, pleine de bonnes volontés, elle garde le sourire, elle parle très facilement aux gens, ainsi tant de gens entrent dans sa vie, des liens se tissent. Certains sont touchés par elle, mais également par son inéluctable destin.
Elle va suivre Sakunosuke qui part travailler à Dejima, chez un Hollandais du nom de Hartmans.
De manière générale, les barrières de la langue et culturelles sont très bien rendues. Celle du langage notamment par le travail de traduction, par exemple le hollandais chez qui elles vont travailler ne forme pas des phrases complètes plus un agencement de mots, un texte écrit avec une police d'écriture différente où nous dit que c'est en fait du français, etc.
Nous avons le droit à plein de bonus explicatifs sur la page elle-même ce qui évite de tout tourner pour pouvoir les lire, et un plus grand pour une meilleurs immersion, juste entre les chapitres s'appelant la boîte à secret de Dejima, c'est donc très bien pensé.
Le dernier bonus, une sorte de preview mais très simple avec quelques phrases qui parle de l'époque et de fait que Tamao grandira inexorablement.
C'est riche et passionnant à lire, comme sait si bien le faire la mangaka, en nous incluant la touche historique, en suivant autant Tamao dans plusieurs aspects de sa vie que d'autres personnes, une galerie qui enrichit l'oeuvre. Les difficultés de la période sont retracée, ex. quand on demande des choses auxquels il est interdit de se dérober, il faut savoir que c'est une époque où le christianisme était mal vue. Tama a encore l'innocence d'une jeune fille et ne comprend pas tout ce qui se passe.
La série sera en 4 tomes, elle sort chez Glénat, le tome fait un peu plus de 200 pages (220 environ).
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Voici Kan Takahama de retour pour l'une de ses histoires douces-amères qu'on lui connaît si bien. Entre le douloureux Dernier envol du papillon et l'émouvant Lanterne de Nyx, place à la série qui fera le lien entre ces deux époques.

Depuis que je l'ai découverte avec La Lanterne de Nyx et surtout que j'ai entendu l'une de ses interviews, l'autrice m'intéresse énormément. Elle a une sensibilité à la fois moderne et traditionnelle en ce qui concerne l'Histoire de son pays que j'adore la façon dont elle transmet cela dans ses propres histoires. Celles-ci tournent toujours autour des transformations du Japon, de la société japonaise et des femmes.

Dans Les saisons d'Ohgishima, elle nous propose de suivre l'évolution de la jeune Tamao, apprentie appelée à devenir à son tour courtisane si elle a de la chance, simple prostituée plus probablement. Avec elle, nous allons assister au fil des saisons aux transformations de son statut mais aussi à celles des gens qui l'entourent et de sa ville, Nagasaki, à l'époque charnière de la fin de l'ère Edo.

Comme dans ses précédentes histoires, l'autrice marie à merveille petite et grande histoire, avec en prime le plaisir de retrouver les personnages croisés précédemment dont on découvre soit le passé (Momo, Ganji, Victor, "Mademoiselle"), soit le devenir (Tamao, Kicho...). On se retrouve ainsi avec un mélange singulier au rythme lent et bizarrement émouvant, où noter jeune héroïne assiste en témoin au temps qui passe pour les autres tandis que le sien semble figé.

A travers cette parabole, c'est le devenir des jeunes filles pauvres que l'autrice pointe et c'est assez dramatique comme on nous le fait remarquer. Ces jeunes filles, parce qu'elles sont nées du mauvais côté de la fille, se retrouve embringuées dès leur plus jeune âge dans un circuit qui les conduira à la prostitution. C'est terrifiant. Pour autant, l'autrice a fait le choix de ne pas en faire une raison pour que ce soit larmoyant. Son héroïne, Tamao, comme ses précédentes, est pleine de courage, de joie de vivre et lutte pour tirer de sa vie le meilleur parti possible.

Dans cet esprit, nous allons également suivre les jeunes Momo et Victor dans leur désir d'évasion et de modernité pour se défaire d'un modèle patriarcal dépassé, ainsi que Ganji, qui est la gentillesse même, et qui va, lui, tenter de garder la tête hors de l'eau et de ne pas succomber. L'autrice fait ainsi plaisir aux lecteurs, assez nombreux, de sa série à succès La Lanterne de Nyx, mais elle s'éloigne parfois par trop de sa nouvelle héroïne, la rendant presque anecdotique, ce que j'ai trouvé dommage.

Kan Takahama semble, en effet, avoir de nombreux sujets de préoccupation ici. Elle souhaite parler de la vie des prostituées et de leurs apprenties, ce qu'elle fait avec beaucoup de mélancolie. Elle évoque également le statut des métis et des étrangers, comme Momo, tout comme celui des chrétiens, qu'ils soient étrangers ou japonais, dans les deux cas, ils sont pourchassés. Puis elle met en lumière la période trouble que ces années-là sont, avec l'agitation qui couve à tous les coins de rue et la nature qui s'en mêle comme lors de l'inondation qu'elle met en scène et qui a vraiment eu lieu en 1867 à Nagazaki.

Tout cela sous son trait toujours aussi reconnaissable qui me séduit car il a une vraie patte et confère une ambiance éthérée et mélancolique assez particulière à son oeuvre alors que celle-ci se veut réaliste dans sa mise en forme. J'adore ce mélange de bouille ronde à l'européenne et de la précision des décors et tenues japonaises. C'est très singulier.

Oeuvre faisant le trait d'union entre deux autres titres majeurs de l'autrice, Les saisons d'Ohgishima se présente comme l'ultime volet de la trilogie de Nagasaki de Kan Takahama. On y retrouve donc les thèmes chers à la mangaka, traités toujours avec la même sensibilité. Il faut juste qu'elle essaie de ne pas trop se disperser dans tout ce qu'elle souhaite raconter.
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Voilà une nouvelle sortie de chez Glénat qui me faisait de l'oeil! J'étais très curieuse de cette histoire et j'avais vraiment très envie de la découvrir et me plonger dedans. Ma lecture a été absolument merveilleuse. Je suis tombée sous le charme de ce manga, mais vraiment, presque un coup de foudre. Je ne regrette vraiment pas de m'être intéressée à ce premier tome. C'est un seinen vraiment prenant qui nous offre une histoire touchante, pleine d'émotions. Graphiquement parlant, j'ai pris plaisir à découvrir le coup de crayon du mangaka, les planches sont toutes plus belles les unes que les autres. Une très jolie découverte!

Dans ce premier tome, on se retrouve à Nagasaki, en 1866. On se situe à la veille de la révolution de Meiji. Dans cet estuaire où les influences étrangères se mêlent à la culture japonaise, on va suivre la jeune Tamao. C'est une enfant du quartier des plaisirs. Elle part travailler avec la courtisane dont elle est l'apprentie chez un commerçant hollandais de Dejima, le quartier occidental. Au fil des saisons et des rencontres avec une foule de personnages, elle finit par entrevoir le vaste monde au-delà de sa cage. Mais la marche du temps la rappelle inexorablement au destin qui l'attend, tout comme la société qui l'entoure..

Dans ce manga, la chose que j'ai le plus aimé, c'est bien le personnage de Tamao. Cette petite je la trouve tellement merveilleuse et touchante. Quand on pense qu'elle est destiné à devenir une fille de joie, ça me brise le coeur de découvrir ça… D'ailleurs plusieurs personnages ressentent vraiment une injustice par rapport à ça. C'est une jeune fille curieuse, pleine de vie, pleine de joie, qui veut découvrir le monde et ses secrets et elle a surtout soif d'apprendre. Elle pourrait tellement s'épanouir ailleurs. Cette petite mérite vraiment le bonheur du monde. J'ai beaucoup aimé la relation qu'elle a avec le Docteur, il la prise un peu sous son aile et j'aime beaucoup la façon dont il s'occupe d'elle, c'est vraiment adorable. J'aime beaucoup aussi le personnage de Ganji. Dans ce manga, c'est plutôt une ambiance agréable qui se dégage. On découvre les différents personnages, la vie qu'ils mènent au sein de cette ville etc. On se laisse transporter au fil des pages, au fil des saisons. Une lecture vraiment agréable.

Ce premier tome m'a totalement envoûtée. C'était une lecture plaisante, agréable mais avec pas mal d'émotions je trouve. Surtout sur le cas de Tamao, j'avoue que ça m'a vraiment fait mal au coeur de voir la vie qui l'attend.. Gros coup de coeur pour ce personnage, elle est tellement attachante. Les différents personnages ont tous quelque chose de particulier. J'ai aimé les découvrir les uns après les autres. Je suis plutôt impatiente de découvrir la suite de cette histoire, je me demande ce que le second tome nous réserve mais en tout cas j'ai déjà vraiment hâte!
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Après « Le Dernier Envol du Papillon » et bien avant « La Lanterne de Nyx », « Les Saisons d'Ohgishima » prennent place à Nagasaki avec Tamao en premier plan. Cette adolescente, que nous avons connue petite fille dans la première partie de cette trilogie, a 14 ans bien qu'elle soit encore assez petite pour son âge. Un personnage déjà bien connu pour ceux qui ont suivi les récits de Kan Takahama, ce qui pourrait un peu perturber les lecteurs n'ayant pas lu les titres en début de chronique.

En effet, les lecteurs aguerris ne manqueront pas de reconnaître certains protagonistes de l'un ou l'autre, tantôt plus vieux, tantôt plus jeunes, mais toujours facilement reconnaissables grâce au soin que l'autrice a mis dans la description des personnages afin que leurs traits spécifiques nous permettent de les reconnaître du premier coup d'oeil. Mais pas de panique pour les néophytes : ce premier tome se lit aisément car c'est bien une nouvelle aventure qui se profile pour Tama et Momotoshi, l'une continuant son apprentissage, l'autre découvrant sa vocation pour l'import-export avec la France.

Tout commence dans le quartier des étrangers de Nagasaki où la jeune Tama accompagne son aînée et sa maîtresse dans la demeure d'un riche marchant néerlandais. Il semble courant, en cette fin du XIXe siècle, de prendre une concubine japonaise et d'engager sa suite pour les travaux ménagers. D'ailleurs, un des voisins de Monsieur Hartmans est carrément marié à une nippone avec qui il a eu deux enfants… une façon de s'intégrer sans doute ?!

Quoiqu'il en soit, nous voilà plonger dans la vie quotidienne de ce petit monde. Grâce à la facilité de contact de la jeune Tama, le lecteur se retrouve face à divers personnages rencontrés de-ci, de-là pour ensuite les suivre avec plus de minuties pour encore mieux s'imprégner du courant de penser de l'époque. Une vraie immersion enrichissante, agrémenté de notes de l'autrice pour parfaire notre approche. Et comme pour « Le dernier envol du Papillon », c'est un régal dont j'ai hâte de lire la suite !
Lien : https://sambabd.net/2023/01/..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Euh… Ces gamines qui accompagnent les filles de joie, ce sont leurs servantes ? J’en ai vu une à Dejima…
- Ah, les Kamuro… Ce sont plutôt des apprenties que des servantes ! À dix-sept ou dix-huit ans, elles prennent leurs premiers clients… Avant ça, elles assistent leurs aînées.
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Si tu es assez déterminé pour mourir, alors choisis de vivre… Tu déplaceras des montagnes !
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Vidéo de Kan Takahama
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Le Glénat Manga Live est une émission bimensuelle présenté par Caroline Segarra qui présente l'actualité des mangas des éditions Glénat.
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