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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Bien qu'ayant peu d'appétence pour la science fiction j'avais envie depuis longtemps de découvrir l'univers de Lovecraft. Voilà qui est fait avec ce manga issu d'une trilogie revisitant les chefs-d'oeuvre de l'écrivain de Rhode Island. Je dois dire que même si cette lecture ne m'a pas transformée en une inconditionnelle du genre elle fut une très bonne expérience. D'abord par la capacité à restituer un univers aussi imaginatif qu'effrayant du mankata Gou Tanabe. Ensuite par son habilité avec des dessins exclusivement en noir et blanc, entre cauchemars et hallucinations, à faire naître un sentiment de grand malaise chez le lecteur. J'ignore si Dans l'abîme du temps de Gou Tanabe est proche de l'oeuvre de Lovecraft mais ce que je sais c'est que mêlant des thèmes qui lui sont chers, que sont le voyage dans le temps et le transfert de personnalité, c'est une immersion totale dans un univers devenu un lieu de terreur pour les humains, et c'est assez effrayant (comme si un minuscule virus, venant dont on ne sait où, menaçait la terre entière 😷🥴).
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Lorsque le dessinateur japonais Gou Tanabe revisite l'oeuvre d'Howard Phillips Lovecraft, il s'opère une fusion prometteuse entre l'un des plus talentueux maîtres du manga horrifique et celui de la littérature fantastique.
Dans l'abîme du Temps, H.P. Lovecraft nous invite à un voyage aux portes de la folie ; Un professeur d'économie titulaire d'une chaire à l'université perd connaissance lors de l'un de ses cours et subit une amnésie de plus de cinq années pendant laquelle il vit une étrange existence parallèle ponctuée de faits scientifiques étonnants. le grand écart provoqué par ce dédoublement de personnalité spectaculaire éloigne certains de ses proches et cause son divorce. Mais le plus traumatisant reste encore son récent « réveil » dans sa personnalité première ce qui le projette dans une perplexité sans limite doublée d'un effroi sous-jacent alimenté par des cauchemars insensés.
L'un de ses fils et d'éminents psychologues vont tenter l'impossible pour qu'il puisse conserver sa raison et sa santé mentale…

Les éditions Ki-Oon réalisent là une très belle série d'albums qui ont le format d'un carnet de voyage et une couverture souple incroyablement réussie qui rappelle les vieilles reliures de cuir.
Un must !
Certaines choses devraient rester cachées pour l'éternité…
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Lovecraft est un auteur dont j'ai mis longtemps à découvrir l'univers de peur que ce soit trop sombre et effrayant pour moi. du coup, chaque découverte est assez frappante. Je me rends compte du génie du monsieur disparu quand même au début du XXe siècle et qui a inspiré tant d'auteurs après lui. Ki-Oon met les petits plats dans les grands avec cette série de beaux livres mettant en image ses plus célèbres récits. Après Les montagnes hallucinées, place à Dans l'abime du temps où l'on retrouve le même très beau coup de crayon de Gou Tanabe pour nous embarquer dans une histoire abyssale.

Premier point, encore une fois, l'objet livre est de toute beauté. Même reliure souple et pourtant étonnamment solide que dans Les montagnes hallucinées mais dans un gris correspondant bien au ton et à l'ambiance de l'histoire. L'impression, tout comme la traduction sont impeccables et j'adore le petit effet "collection" que cela va donner dans ma bibliothèque.

Pour ce qui est de l'histoire, on nous replonge dans l'univers propre à Lovecraft fait d'anciennes civilisations de créatures étranges qui peuplaient la Terre à un âge inconnu et qui ont laissé des traces mystérieuses que seuls certains scientifiques peuvent reconnaitre et poursuivre. Pour ceux ayant lu Les montagnes hallucinées les points communs sont nombreux et pour autant le titre est très différent.

Cette fois, l'auteur s'intéresse à la possession et au voyage dans le temps de façon assez différente de ce que l'on peut connaitre. le héros est un économiste célèbre qui se réveille 5 ans après avoir fait un malaise et découvre que pendant ce temps-là une créature d'un autre âge habitait son corps. S'en suit une sorte de voyage à la fois en lui-même et dans les abimes du temps pour découvrir cette étrange créature, ses congénères et les mystères qui les entourent. On est à la fois dans de la SF, du récit d'aventure à la Indiana Jones mais également dans quelque chose de bien plus intime et psychologique qui fait s'interroger sur soi. C'est assez étrange voire dérangeant parfois.

J'ai beaucoup aimé suivre les méandres des pensées du héros, ses avancées et percées sur l'appréhension de cette ancienne civilisation. J'ai trouvé le récit bien construit avec une angoisse d'abord omniprésente qui saisit à la gorge et dérange profondément, puis une lente montée en tension vers un terrible mystère qui pourrait avoir des conséquences sur nous. Pour autant, je ressors un peu frustrée aussi de cette lecture qui semble d'arrêter alors qu'elle démarre et comme c'est la dernière oeuvre de Lovecraft, je doute de trouver une suite à cette trame narrative dans la suite de son oeuvre, mais après tout comme je la connais mal peut-être est-ce que je me trompe.

Les dessins participent grandement à l'immersion dans le récit. Il rendent parfaitement l'angoisse, l'horreur et la peur que ressentent tour à tour les personnages. Cependant, je regrette que leur obscurité soit telle qu'elle empêche de distinguer les créatures et l'action parfois. Je me doute que ça participe bien à l'effet voulu par Lovecraft. Je sais que dans ses récits il livre peu de description et joue plutôt sur les non-dits et l'imagination des lecteurs pour qu'ils se fassent peur eux-même. Je sais aussi qu'il n'est rien de tel qu'une créature qu'on ne montre jamais complètement pour faire bien peur (coucou Alien premier du nom), mais n'empêche ça ma frustrée.

Dernier point que je tenais à soulever et qui est peut-être un point de détail, mais j'ai été agacée de voir le mangaka (parce que ça ne peut venir que de lui) commettre un anachronisme monstrueux en faisant parler de la Seconde guerre mondiale à l'un de ses personnages à demi-mots, alors qu'il est impossible que ça vienne de Lovecraft puisqu'il est mort en 1937... Rien de mieux pour me sortir d'une histoire et titiller mon agacement...

En conclusion, Dans l'Abime du temps se révèle une nouvelle fois passionnant à suivre même si différent des montagnes hallucinées que je lui ai préféré. Ici, nous sommes dans un récit qui nous questionne encore plus et où l'horreur s'accroche à ce que nous avons de plus intime : notre corps et notre esprit. le traitement du voyage dans le temps et de la possession par l'auteur est encore une fois très surprenant que on remet l'oeuvre dans son contexte et rien que pour ça, je suis bluffée !
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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Adaptée d'une nouvelle de Lovecraft, cette histoire n'est pas qu'un voyage dans un temps révolu, mais aussi et surtout une plongée dans l'abime de l'esprit d'un homme persuadé que son mental a été envahi par une entité étrangère pendant quelques années.
Même si elle est nécessaire pour comprendre la détresse psychologique du protagoniste, la première partie du manga m'a parfois quelque peu ennuyée. Les dessins des personnages aux regards hallucinés me semblaient également un peu trop figés.
Cela change complètement dans la deuxième moitié quand Gou Tanabe, avec un style bien plus léché, déploie sous mes yeux ébahis un site conçu dans une ère immémoriale… le mangaka expose alors une quasi parfaite transcription de l'imaginaire de Lovecraft et de son récit oscillant entre horreur psychologique et science-fiction fantastique.
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Que celui qui affirme que "tout le monde doit vivre ses rêves" commence par lire Dans l'abîme du temps !

Encore une excellent texte de H.P. Lovecraft qui nous entraine cette fois — sans quitter le mythe de Cthulhu et des Grands Anciens (ici appelés Anciennes Choses) qui peuplaient la Terre bien avant que l"Homme n'y mette une nageoire — dans les méandres du temps et surtout, puisqu'il s'agit avant tout de cela, des rêves.
Car on ne sait pas, et c'est là tout le génie de l'oeuvre, si le narrateur est, ou non, sain d'esprit et s'il relate des faits avérés ou fantasmés.

Plusieurs points brillants de cette nouvelle méritent d'être explicités :
l'imbroglio psychologique dans lequel se met le narrateur pour tenter d'expliquer sa condition ;
la vision de divers futurs et des créatures terrestres ou extra-terrestres qui y vivent (mention spéciale pour Nug-Soth "magicien des conquérants de l'ombre vers l'an 16.000") ou y vivront (qui sait...) ;
le mode de vie, totalement inaccessible pour l'esprit humain, des êtres de la Grand'Race qui, lorsqu'ils sentent leur heure approcher, émigrent non dans l'espace mais dans le temps ;
le tournant de l'histoire lorsque le lecteur quelque peu initié au mythe de Cthulhu comprend la nature des créatures bâtisseuses des tours monolithiques de basalte.

Les informations supplémentaires que l'on peut trouver dans l'édition traduite et explicitée par François Bon n'apportent pas grand chose au texte ; tout au plus permettent-elles des éclaircissements — et beaucoup de questions supplémentaires — concernant l'homme Lovecraft.
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Gou Tanabe revisite les oeuvres de Lovecraft en manga. Pour ce premier tome que je lis, j'ai choisi une oeuvre que j'ai lu en roman.
J'avouerai que le livre « dans l'abîme du temps » ne pas donner envie de lire d'autres ouvrages du célèbre écrivain. Pour moi, j'avais trouvé pénible cette lecture lourde, lente avec un récit trop étrange.
C'est tout l'avantage des revisites de romans en BD ou en Manga ; on redécouvre un récit avec, peut-être, les défauts en moins qui nous avaient empêcher d'apprécier la lecture.
Ici, c'est en tout cas plutôt réussi, avec un récit dérangent, palpitant et angoissant, très bien retranscrit. Les illustrations qui accompagnent l'histoire nous plongent encore plus dans cette atmosphère étrange et étouffante qui émanent de ce récit. Gou Tanabe a en tout cas, parfaitement fait ressortir l'essence même des oeuvres de Lovecraft. du moins, pour moi, j'apprécie de découvrir cette oeuvre de façon plus appréciable que le roman qui m'avait rebuté au niveau de son écriture.
Je regrette juste une fin plutôt frustrante (comme dans le roman ?) - étant donné que les oeuvres de Lovecraft semblent liées, peut-être en sauront-nous dans un autre livre ?
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Encore une horriblement merveilleuse et fantastique adaptation d'une histoire de HP Lovecraft par Gou Tanabe !
Ce roman graphique est tout simplement fantastique. le dessin colle parfaitement, non, c,est mieux que ça : il magnifie le texte de Lovecraft.
Je ne me lasse pas de détailler chaque page.
À lire pour le frisson fantastique du texte et la beauté de l'illustration.

#DanslAbimeDuTemps #GouTanabe #HPLovecraft #horreur #Fantastique #Manga #BD #RomanGraphique #lecture #livres #chroniques

Le quatrième de couverture :

Certaines choses devraient rester cachées pour l'éternité...
En 1935, au fin fond de l'Australie, le Pr Nathaniel Peaslee recherche avec frénésie les traces d'une civilisation inconnue. Il ne comprend pas pourquoi, mais il connaît ces lieux, comme si un autre avait implanté des souvenirs en lui. Il sait que quelque chose d'aussi mystérieux que terrifiant se tapit, là, dans les profondeurs du sable du désert...

Son monde a été chamboulé près de 30 ans plus tôt. À l'époque, il enseigne à la prestigieuse université de Miskatonic. Il mène une vie paisible, entouré de sa femme et de ses enfants... jusqu'au jour où il s'effondre en plein cours. À son réveil, personne ne le reconnaît. Il a toujours la même apparence, mais semble avoir perdu la raison ! Il parle un dialecte inconnu et se comporte comme un étranger. Pire, il se prend de passion pour les sciences occultes, allant même jusqu'à se plonger dans l'étude du Necronomicon, ouvrage maudit entre tous...
Lien : http://lesbouquinsdesylvie.fr
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Les éditions Ki-oon continuent leur adaptation des manga de Gou Tanabe sur Lovecraft avec une qualité éditoriale toujours aux petits oignons: couverture simili-cuir (… que j'aurais préféré couleur cuir comme pour les Montagnes Hallucinées), cahier couleur en début d'ouvrage, titres de chapitres en anglais et français. Une courte bio de l'auteur et de Lovecraft est proposée en fin d'ouvrage. Seule remarque, qui était difficilement corrigeable par l'éditeur français (comme pour le précédent ouvrage) les bulles n'ont pas de queue, aussi il est parfois malaisé de savoir qui parle lorsque plusieurs personnages se côtoient dans une case.

Alors qu'il donne un cours d'économie à l'université, le professeur Peaslee est victime d'un malaise. Il reprends connaissance… cinq ans plus tard et découvre qu'il a été victime d'une amnésie aussi longue, pendant laquelle son esprit a eu accès à des visions monstrueuses. A l'orée de la folie, soutenu par son seul fils aîné, il entreprend de comprendre ce qui lui est arrivé et d'où lui viennent ces visions dantesques…

Étonnante série que ces adaptations de Lovecraft par un mangaka que je n'aurais sans doute pas lu sur un autre sujet… Au premier abord j'avais tiqué sur les visages lors de ma lecture de la précédente adaptation. C'est le style du dessinateur et il ne changera probablement pas, aussi soit on s'y fait soit il s'avérera compliqué de continuer. Assez statiques hormis lors des séquences de sidérations (fréquentes dans le fantastique), ces personnages étaient difficiles à identifier dans le décors antarctique. Ici c'est moins problématique car nous sommes pour l'essentiel dans des décors de la Nouvelle Angleterre, des maisons et de l'université. Surtout les personnages sont réduits à Peaslee, son fils Wingate, quelques médecins et, surprise, le professeur Dyer. Cette présence (je ne sais pas s'il est cité dans la nouvelle originale) indique donc très rapidement que nous nous situons dans la suite chronologique et le même espace-temps que les Montagnes hallucinées. C'est une très bonne idée puisque cela permet de structurer les ouvrages de Tanabe comme une série à suivre, avec la révélation progressive du Mythe de Ctulhu.

Construit en incessants aller-retour entre le voyage psychique de Peaslee dans un futur indicible (le fameux Abîme du temps) et le présent, à mesure qu'il se remémore des passages de son amnésie, l'album alterne pages classiques de l'homme ravagé par le doute, la recherche de ce qui lui est arrivé et de longues itinérances sur fonds noir dans le monde de la Grande race de Yith, laissant libre cours à la force du dessin de l'auteur sur les décors et architectures.[...]

Lire la suite sur le blog:
Lien : https://etagereimaginaire.wo..
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Howard Phillips Lovecraft fait clairement partie des auteurs absolument intouchables de l'histoire de la littérature. Des artistes dont l'oeuvre ont eu un impact tel que la fiction dans sa globalité en serait modifiée si elle n'avait pas existé. Que ce soit par l'influence exercée sur ceux qui les ont suivi, ou par des éléments mis en place qui, encore aujourd'hui semblent des sommets indépassables. Cependant, je dois avouer que je connais très peu Lovecraft, n'ayant lu que le recueil L'Appel de Cthulhu. Mais même sans connaître ses oeuvres, j'ai bien conscience de l'impact de celles-ci sur l'imaginaire collectif et sur des artistes s'exprimant dans des domaines variés. Me concernant, j'ai surtout eu à de nombreuses reprises l'occasion de constater son impact sur le cinéma, en particulier chez des cinéastes tels que Guillermo del Toro ou John Carpenter. Ainsi, je ressent pour son oeuvre une familiarité mêlée d'étrangeté, qui semble finalement très bien caractériser la lecture que fut cette adaptation de Dans l'abîme du temps, par Gou Tanabe.

Car si vous êtes féru de manga, vous n'avez sans doute pas pu passer à côté de la collection Les Chefs d'oeuvre de Lovecraft, lancée par Ki-oon avec Les Montagnes Hallucinées, du même Gou Tanabe, disponible en deux volumes (et qui va d'ailleurs connaître un coffret pour les fêtes de fin d'année, une bonne occasion pour craquer). L'histoire dont il est question dans cet article étant la deuxième proposée dans la collection, et qui sera enrichie début 2020 par une nouvelle adaptation de Tanabe avec La Couleur venue du ciel (une histoire courte figurant dans le recueil que j'ai lu). Ainsi, on peut clairement dire que Lovecraft permet à Tanabe de faire une grande oeuvre en plusieurs parties qui, au vu de la qualité de Dans l'abîme du temps, risque de valoir le détour. Je m'en vais vous expliquer pourquoi après le traditionnel résumé.

En 1935, au fin fond de l'Australie, le Pr Nathaniel Peaslee recherche avec frénésie les traces d'une civilisation inconnue. Il ne comprend pas pourquoi, mais il connaît ces lieux, comme si un autre avait implanté des souvenirs en lui. Il sait que quelque chose d'aussi mystérieux que terrifiant se tapit, là, dans les profondeurs du sable du désert…
Son monde a été chamboulé près de 30 ans plus tôt. À l'époque, il enseigne à la prestigieuse université de Miskatonic. Il mène une vie paisible, entouré de sa femme et de ses enfants… jusqu'au jour où il s'effondre en plein cours. À son réveil, personne ne le reconnaît. Il a toujours la même apparence, mais semble avoir perdu la raison ! Il parle un dialecte inconnu et se comporte comme un étranger. Pire, il se prend de passion pour les sciences occultes, allant même jusqu'à se plonger dans l'étude du Necronomicon, ouvrage maudit entre tous…

Comme je l'ai dit dans ma longue introduction, cette histoire dégage une forme de familiarité teintée d'étrangeté, en même temps qu'une sorte de fascination mêlée de répulsion. Je pense que ces émotions contradictoires viennent du travail sur le point de vue du personnage principal que l'on est amené à partagé, qui est brillamment retranscrit.

Comme l'explique le résumé, notre personnage se retrouve avec un trou d'environ cinq ans dans sa mémoire, attribué à une amnésie qui s'apparente davantage à un voyage à travers l'espace et le temps, dans le corps d'une créature étrange d'une espèce inconnue (et très probablement extra-terrestre). le retour dans son corps va déclencher chez lui un comportement obsessionnel afin de comprendre la signification des événements vus (et peut-être vécus) durant ces années, tout comme les rêves qui l'assaillent chaque nuit depuis son retour. Une obsession qui le mènera à effectuer des recherches dans des sources documentaires assez exotiques, notamment dans le Necronomicon, le fameux magnum opus fictif qui, il me semble, émaille toute l'oeuvre de Lovecraft.

Et de ce point de vue, Tanabe fait un travail remarquable. de par mon unique lecture lovecraftienne, mais aussi par le biais de conversations que j'ai pu avoir concernant son oeuvre, j'ai le sentiment que le fait d'adapter cet auteur est très compliqué, ne serait-ce que parce que les choses qu'il décrit sont assez difficiles à s'imaginer. Et dans le cas de cette histoire, un des intérêts vient du fait que le personnage principal a toutes les difficultés à comprendre ce que signifie ce qu'il voit. L'ambiguïté concernant la réalité ou non de ces visions est d'ailleurs un des ressors principaux de l'histoire, et un des éléments qui contribue grandement à l'ambiance du récit.

Ainsi, Tanabe ne va cesser tout au long du récit d'alterner entre les visions et la réalité, offrant un travail visuel saisissant parfaitement mis en valeur par une édition de grande qualité. Que ce soit le format plus grand, la couverture avec un effet cuir et l'impression de qualité, tout met parfaitement en valeur le travail visuel de l'auteur, et contribue à donner à cette oeuvre une véritable singularité jusque dans la place qu'elle occupe au sein d'une mangathèque. Car le volume se démarquera sans peine parmi les formats plus classiques avec des jaquettes toutes simples. C'était déjà le cas avec Les Montagnes Hallucinées, et on peut supposer qu'il en sera de même avec La Couleur tombée du ciel, l'édition que propose Ki-oon est à saluer !

Cet aspect étant évoqué, nous pouvons revenir sur le récit en lui-même. Comme je l'ai dit, l'esthétique est particulièrement importante, tant le travail de transcription visuel de l'imaginaire lovecraftien est un exercice casse-gueule, dans lequel Tanabe arrive pourtant à exceller. Les créatures ainsi que les environnements peuplant les rêves du professeur Peaslee ont cet aspect à la fois fascinant et dérangeant, contribuant à nous faire épouser le point de vue du héros. de plus, le mystère est parfaitement entretenu durant l'intégralité de l'histoire, et la résolution nous invite à l'interprétation mais surtout, à la réflexion, nous demandant si ce voyage nous amène dans l'abîme du temps, ou bien dans l'abîme de la folie. La folie étant un élément majeur de l'oeuvre de l'auteur. Ainsi, on referme le volume avec un sentiment étrange et fort, de même que son personnage principal une fois arrivé au terme de son entreprise…

En résumé, Dans l'abîme du temps est un manga vraiment puissant, nous faisant partager une vision d'auteur originale tout en ayant une forme de familiarité. Un travail esthétique, d'écriture et d'ambiance de qualité parfaitement mis en valeur par un travail éditorial à saluer. Il s'agit de mon premier essai dans la collection Les chefs d'oeuvre de Lovecraft, et il me donne clairement envie de poursuivre la découverte !
Lien : https://apprentiotaku.wordpr..
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Encore une superbe adaptation de Gou Tanabe sur l'un des récit de Lovecraft. Il y a une certaine constance chez Gou Tanabe. Après avoir lu toutes les adaptations du mangaka, son travail est sublime. Les décors, l'ambiance et l'horreur sont parfaitement maîtrisé et l'histoire de Lovecraft est encore merveilleusement adapté. Gou Tanabe sait quelles scènes dessiné et arrive à discerner les monstruosité qui hantait Lovecraft. Bref, je suis super fan de ces adaptations. le seul reproche que je ferai, et on le sentait dans Les Montagnes Hallucinées où l'on avait affaire à plusieurs personnages, c'est son travail sur les visages qui, je trouve, se ressemble beaucoup trop. Parfois aussi un peu trop lisse à mon goût. Mais vraiment c'est pour chipoter !
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