Le Journal de mon père, tome 3 : L'Apaisement

La première fois que j'ai le cette BD, je devais avoir une vingtaine d'années. Elle m'avais touchée mais je pense que cette émotion n'est rien par rapport à celle qui m'étreint maintenant que je la relis en étant moi-même devenue un parent.
Je trouve cette narration admirable dans son analyse et dans sa psychologie tant du point de vue de l'enfant que du parent. Les personnages sont profonds et même si la dynamique familiale et conjugale n'est pas la même au Japon et ici, la culpabilité et la distance que peuvent prendre les êtres sont des sujets universels que Taniguchi analyse ici avec finesse et émotions.
Si on peut regretter de nombreuses répétitions, la narration est fluide et nous emporte dans cette salle mortuaire sans pour autant abuser du pathos.
Le dessin est très beau, dans le plus pur style de l'auteur.

Ce volume est vraiment crucial car il permet au narrateur de se réconcilier, post-mortem, avec son père, grâce à l'éclairage que les autres membres de la famille, au cours de la veillée funèbre, apportent. Yoichi s'aperçoit qu'il a été injuste et en a voulu à son père, oubliant tous les sacrifices que ce dernier a faits pour lui.
Yoichi retrouve finalement sa place dans la famille dont il s'était éloigné mais qui l'a toujours gardé dans son coeur.
Une très belle histoire, triste, mais universelle.

Suite et fin de cette trilogie. le héros semble apaisé mais reste la question de la culpabilité. Inspiré de sa propre vie, l'auteur explique dans une postface les raisons de son silence et son besoin de demander pardon à ses parents. Belle réflexion sur le temps qui passe.

Voilà, après les deux tomes doux et calmes des souvenirs d'enfance, le personnage principal doit maintenant entendre une vérité qu'il voulait ignoré. Et c'est donc l'occasion d'une énorme autocritique
Mais ça reste plein de bons sentiments. Et finalement je suis peut être un peu déçue par cet épilogue. Un tel aveuglement est il possible ?
C'est aussi un beau témoignage des transformations du Japon après guerre jusque dans les années 80. C'est pas évident, ça ne saute pas aux yeux, mais il y a plein de petites informations.
Une belle lecture tout de même.

La disparition récente de Taniguchi m'a enfin décidée à le lire et j'ai choisi le titre le plus connu je pense, "Le journal de mon père".

C'est l'histoire de Yoichi, qui revient dans sa ville natale, Tottori, au décès de son père. Yoichi ne l'avait pas vu depuis de nombreuses années et l'on comprend que leurs relations n'ont jamais été aisées. Yoichi s'est volontairement éloigné de sa famille en allant vivre à Tokyo, où il s'est marié.

Les trois tomes vont nous permettre de remonter le passé et de comprendre ce qui peut expliquer cet éloignement de Yoichi et comment il s'est forgé une certaine vision de son père. le premier tome fait référence à l'incendie qui a ravagé une grande partie de la ville de Tottori et a fait exploser le couple parental. le père de Yoichi, coiffeur, va tout perdre et être obligé de travailler double pour rembourser le prêt accepté à contrecoeur de sa belle-famille.

La mère de Yoichi, délaissée et fatiguée de ne jamais voir son mari autrement qu'au travail, finira par le quitter, en abandonnant les deux enfants. Séparation qui n'est pas expliquée à Yoichi et qui provoquera le malentendu de départ. Sa grande soeur s'occupe de lui, mais il ne pense qu'à retrouver sa mère.

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