Nous héritons des silences, peu importe le côté de l’histoire où nous nous plaçons
Je suis la matière, sa dissolution, son débordement. Comme tout amour je nais d’un spasme premier, d’un battement entre le manque et l’excès.
. Les glaciers fondent, relâchent des bactéries millénaires. À marée basse, on découvre les corps des noyés. Je veux écrire à marée basse.
Il est temps à présent de me soustraire à la lignée des trouées, des martyres, des mères-sacrifices, des colonisées, des anorexiques et des exilées.
Les diagnostics ne me consolent plus. Je lis, quelque part, que le vide est une chose bourgeoise. Plus tard je comprends que le vide n’a de valeur qu’à partir du moment où c’est un homme qui le parle – préférablement un humaniste mou qui a reçu une subvention pour écrire un livre de 500 pages, une épopée cosmopolite islamophobe ou un roman sur la mélancolie d’un prof de CEGEP, une idée de la littérature québécoise. Une amie me prévient : nous autres, on est privées de métaphysique.
les fenêtres sont ouvertes - bourrasques et marées traversent la maison alors que la nation ferme ses portes.