Sorti en même temps que le centenaire, mais surtout pas en honneur du centenaire – il y tient absolument –, voici le dernier assaut de
Tardi contre cette putain de guerre.
Comme à son habitude, il n'y va pas avec le dos de la cuillère, et fait preuve d'un pacifisme et d'un antimilitarisme plus intransigeants que jamais.
"Comme à son habitude", oui, et c'est bien là qu'est tout le problème.
Parce qu' à l'ouest il n'y a pas grand chose de nouveau après l'uppercut "C'était la guerre des tranchées" (qui restera pour moi un must), et le plus didactique "Putain de guerre" qui gagnait en couleurs ce qu'il perdait en puissance évocatrice.
Là, on a toujours les couleurs, mais c'est plus didactique et démonstratif que jamais. Clairement, le brancardier Augustin n'est qu'un prétexte à une visite qui s'apparente à une tournée générale du musée des horreurs de toutes les ignominies de cette guerre, et elles furent nombreuses en effet.
Le ton est le même, le dessin se renouvelle peu, il a juste fait en sorte d'aller chercher quelques nouvelles anecdotes (les Bantam, les baïonnettes crantées, le tir dans le pied à travers la huche de pain...) au milieu d'autres qu'il répète presque mot à mot.
Pour autant, je n'ai pas envie d'être trop sévère, car quelqu'un qui découvrirait l'oeuvre de
Tardi sur la guerre 14 par cet album en prendrait quand même plein la figure.
En fait, il est juste largement dispensable pour ceux qui ont déjà lu les deux autres, ce qui est mon cas comme vous l'avez compris.