Espoir, non : je n'en garderai pas. Cela me tuerait. Je veux bien fixer une ligne d'horizon, mais que cette ligne ne soit pas un mirage.
Ecrire ce soir m'a permis de finir la journée dignement : sans tomber, sans céder à la tentation d'en finir. Cette fois encore, l'écriture m'a sauvée.
Comment la vie peut-elle basculer à ce point ? Qui peut être assez fort pour ne pas tomber ? Avoir tout, être heureux, se sentir aimé, entouré, et le jour d'après tout perdre. Et, dès lors, entrer dans la solitude : se voir s'éloigner de ceux qu'on aime sans pouvoir rien faire pour l'empêcher. Devenir seul au monde, seul à soi.
Certains déserts ne se traversent que dans un sens.
Je ne savais pas que la douleur éloignait tant des autres.
Debout ou couché il fallait choisir, mais, pour moi, l'alternative était claire : j'étais soit couchée dans une tombe, soit debout dans la vie. Une autre vie sans doute, mais la vie.
On reste à jamais inconsolable de la mort d'une mère
Ce soir je regarde le ciel immense. La nuit est noire et vaste. J'ai le sentiment qu'à tout instant je pourrais disparaître. Et que restera-t-il de moi ?
Je ne peux pas dépasser ma petite vie, son calvaire, je ne peux pas aller au-delà, être touchée par ce qui se passe à l'extérieur
Le mal vient de nulle part, il peut frapper n'importe qui, pour ça nous sommes tous égaux, aussi fragiles les uns que les autres : n jour on est heureux, le lendemain, notre vie vole en éclats. On avait pourtant vu les autres tomber autour de soi, mais on se croyait épargné, protégé, jusqu'au jour où c'est notre tour : le sol soudain s'effondre. C'est alors qu'on comprend : on est aussi vulnérable, aussi éphémère que les autres. Notre vie n'a pas davantage de valeur.