Nuria rentre de soirée lorsqu'elle apprend le décès de sa mère. Sans grande émotion, c'est presque un soulagement qu'elle ressent. Elle était déjà morte dans sa tête, elle l'est vraiment maintenant... ça ne change rien. Vraiment ?
Nuria n'est pas rentrée seule ce soir-là et forcément, ça casse un peu l'ambiance. Ce jeune homme, Abel, semble différent, il accepte d'accompagner Nuria aux funérailles. C'est étrange pour elle de dire au revoir à cette mère à qui elle n'a jamais vraiment dit bonjour.
Alors qu'elle n'attendait rien, les funérailles vont permettre à Nuria de rencontrer les proches de sa mère, de connaitre un oncle dont elle ignorait l'existence, des amis, une marraine. Chacun va raconter l'histoire de cette mère absente si mystérieuse.
"Je ne comprends pas qu'elle ait su se faire aimer de tant de gens, et qu'elle n'ai jamais essayé de se faire aimer de moi".
Très pudique, douce et poétique, la plume de
Joséphine Tassy est remarquable. Bien souvent, j'ai voulu souligner des passages, retenir des phrases. Avec ce premier roman, Tassy nous installe dans un récit intime où cette jeune femme s'est construite seule sans vraiment connaitre son histoire. Comme la vie lui a appris à l'être, Nuria est discrète. Elle écoute beaucoup et ne s'impose pas vraiment face à ces personnes que la vie aurait du mettre sur son chemin bien plus tôt.
Alors qu'elle se croyait seule, Nuria va comprendre en quelques jours que beaucoup sont là pour elle.
La relation qu'elle noue avec Abel est à la fois timide et belle.
De nombreux passages sont émouvants mais toujours, il y a un goût d'inachevé. J'aurais souhaité Nuria avec plus de personnalité, j'aurais aimé connaitre davantage les manques dont Nuria a souffert, comment a-t-elle composé avec cette mère artiste, en dehors des cases, comment est-elle arrivée à aujourd'hui sans être trop cassée ? Nous avons des pistes, des indications, mais tout reste très flou. C'est intéressant mais on en ressort avec un manque, un peu comme Nuria au final...
Nul doute que Tassy a du talent et nul doute que l'Iconoclaste saura la mettre en lumière en cette rentrée.