AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782378803735
400 pages
L' Iconoclaste (24/08/2023)
3.34/5   146 notes
Résumé :
Qui se cache derrière le seul premier roman, que nous élisons chaque année à l’Iconoclaste, pour représenter la jeune génération d’écrivains, lors de la rentrée littéraire ? Lorsqu’il nous est parvenu, le manuscrit de Joséphine Tassy affichait déjà ce titre surprenant, L’indésir, et d’emblée nous avons été séduit.e.s par l’audace de son écriture et de son sujet. Et puis nous l’avons rencontrée. À 25 ans, parisienne d’origine marseillaise et martiniquaise, elle voyag... >Voir plus
Que lire après L'IndésirVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (47) Voir plus Ajouter une critique
3,34

sur 146 notes
°°° Rentrée littéraire 2023 # 43 °°°

Nuria, c'est quelqu'un qui se réveille avec des impressions d'hier, qui ne sais jamais pourquoi elle fait l'amour avec un homme sans pour autant regretter, qui fuit sa vie et qui apprend en plein milieu de la nuit, à peine rentrée de boîte de nuit, que les funérailles de sa mère qu'elle n'a pas vu depuis huit ans sont le lendemain. Elle y va flanquée d'Abel, le jeune homme rencontré la veille. Elle reste de marbre puis va à la rencontre de ceux qui ont aimé sa mère et vont lui raconter.

J'ai été immédiatement emballée par ce singulier deuil d'une mère traitée comme un drame non dramatique. D'autant que le manque d'émotions de Nuria n'empêche pas Joséphine Tassy de développer un récit vibrant de partout à travers le magnifique portrait de femme qu'elle dresse en parallèle d'un poignant tout sur ma mère.

Nuria ne sait comment surmonter le deuil de sa mère car elle ne sait pas quoi ressentir : de la tristesse pour avoir été abandonnée ? du soulagement pour ne plus avoir à affronter ce désamour maternel ? de la colère pour être privée de réponses. le mal de mère l'a éteinte et a éteint son désir, cette « force qui nous projette au-delà de nous-mêmes. Une chose irrésistible qui donne des rêves. C'est ce truc qui fait pleurer de rage parce qu'on n'est pas encore ce qu'on aimerait être. (...) Il inspire tout. Il inspire nos déceptions, de l'avoir trahi, nos douleurs, de l'avoir oublié, et surtout le désir qu'on écoute, il inspire notre amour. de l'autre, et de soi. » Elle a tué le désir pour tuer la douleur, sans s'en rendre compte.

C'était périlleux de mêler à une histoire de deuil une histoire d'amour naissante. Mais ça fonctionne magnifiquement et souligne avec intensité la possibilité d'une renaissance possible pour Nuria. Que cette idylle soit éphémère ou s'avère durable, Nuria va apprendre à attiser son désir pour s'y réchauffer sans s'y brûler et retrouver le chemin de la vie. Dans le moment, Abel est le compagnon parfait : parce qu'il ne la connait pas, ni sa mère, et que cette extranéité à son passé le rend solide pour accompagner Nuria dans l'archéologie de sa vie. Les mots de l'autrice captent tout avec justesse et finesse.

Et puis il y a cette écriture. Une écriture inventive qui ose. Qui suspend les silences en respirations en laissant des espaces entre certains mots. Qui les fait claquer dans des dialogues directement inclues dans la narration à la 1ère personne. Qui joue avec la ponctuation. Qui sait dire des scènes de sexe d'une sensualité torride tout en étant au plus près de l'intime et jamais dans l'impudeur.

Un premier roman intense et solaire même si je regrette qu'il ne laisse une empreinte aussi forte que sa lecture immédiate.


Commenter  J’apprécie          11030
Nuria vient de recevoir un message laconique de Maja sa grand mère. Pour lui dire que sa mère est morte. Mais la jeune femme ne semble pas affectée.

« j'oublie que ma mère est morte et je suis de bonne humeur. On l'enterre tout à l'heure. C'est pour ça que Jeanne, qui se couche avec les poules, m'a prévenu si tard. Elle venait elle-même de l'apprendre. C'est terrible de se sentir bien le jour de l'enterrement de sa mère. »

Consciente de l'inadéquation de son ressenti émotionnel, elle se cherche des raisons. Les trouvera-t-elle lors de la cérémonie de crémation ? Les personnes présentes, plus nombreuses qu'elle ne l'aurait imaginé, pourront-elles lui donner les clés de compréhension de cette mère lointaine et évanescente ?

Dans cette quête, Abel sera à ses côtés. Rencontré la veille lors d'une soirée festive, il semble s'accrocher à les jeune femme, conscient pourtant de la distance affective dont Nuria fait part dans toutes ses relations. Comme sa mère ?

Le sujet du roman prend la contre-partie d'un thème beaucoup plus fréquemment traité : la dépendance affective est à mille lieues de ce que peut ressentir cette héroïne démunie d'émotions.

Mais c'est aussi une quête des origines et une interrogation sur une malédiction qui a tendance à se propager selon les critères d'un raisonnement panglossien, argumentation à rebours vers une cause possible parmi d'autres.

Dans un style moderne et vivant, L'indésir est un premier roman et une belle découverte

390 pages Iconoclaste 17 Août 2023

Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          500
Joséphine Tassy - "L'indésir" - 400 pages - L'Iconoclaste (24/08/2023);
Opening un peu "sexy" (je salue l'effort! Ça faisait longtemps!).
"Il faut pleurer, le jour de l'enterrement de sa mère". Nous assène on comme une vérité inflexible.
"C'est un beau Samedi d'été. Je suis avec un beau garçon. Moi aussi, je pourrais être gaie, si je me laissais oublier qu'elle est morte..."
Quand même c'est assez spécial, en tant que Lecteur, d'être place devant le deuil d'un personnage que l'on ne connait pas.
Au moins la plume est pas mal, et ce n'est pas le pire livre que j'ai lu aujourd'hui.
C'est le contraire d'un feel good, sous certains aspects.
"Je pleure parce que il y a cent raisons de crever et une seul de vivre. le désir."
Phoenix
++
Lien : https://linktr.ee/phoenixtcg
Commenter  J’apprécie          302
Un premier roman étonnant par sa forme d'écriture, tantôt extrêmement épurée et directe (par exemple, les trois premières pages qui plantent le décor) , tantôt élaborée, sophistiquée, presque bavarde et parfois poétique. D'une police d'impression standard traduisant le discours narratif principal émerge une impression en italique matérialisant l'expression directe des protagonistes qui aide à l'appropriation des scènes par le lecteur. Nuria, apprend la mort de sa mère et part à sa recherche via les personnes qui l'ont côtoyée, car elle ne l'a pas connue elle-même ! Cette quête sur l'identité de sa mère est aussi une quête sur elle même, une interrogation sur le passé qui peut-être éclairera le présent. Une galerie de personnages inconnus lui sont révélés dés la cérémonie funéraire et assemblent les morceaux d'un puzzle bien difficile à reconstituer. J'ai beaucoup aimé ce roman, et en particulier la scène de l'église, où les amis, amants, parents discutent et s'invectivent sous le regard médusé du curé qui les exclue de sa paroisse.
Commenter  J’apprécie          180
Qui est cette mère qui, selon toutes les apparences était incapable d'aimer son enfant, et qui vient de mourir ?
Sa fille Nuria ne l'a pas revu depuis des années. En effet, Nuria un jour a décidé de ne plus voir sa mère mais, comme elle nous le confie, sans vouloir ne jamais la revoir. Cette jeune femme a tué le désir en elle, car fatalement incapable de tuer sa souffrance.

Abel, une rencontre d'un soir en boîte de nuit, va l'accompagner à l'incinération de sa mère et vers toutes ces personnes présentes qui ont été proches de cette femme, cette femme artiste, cette soeur, cette amante qui a décidé de mettre fin à sa vie.

C'est un roman intense qui nous parle de désamour et puis d'amour.. Qu'est ce qu'aimer d'ailleurs ? Et qu'est ce que le désir ? Est-il seulement une source du plaisir ?
Je suis stupéfaite de la maturité de cette jeune plume, fort prometteuse ! J'ai ressenti un immense plaisir à la lecture de ce tout premier roman.
Lien : https://www.instagram.com/un..
Commenter  J’apprécie          212


critiques presse (1)
LesInrocks
28 août 2023
La jeune autrice de 26 ans choisit une narration à la première personne qui explore avec une précision et une sensibilité rares les questions d’héritage et déconstruit le mythe d’un amour filial inconditionnel.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
𝑳𝒆 𝒅𝒆́𝒔𝒊𝒓 𝒓𝒆𝒇𝒖𝒔𝒆́ 𝒑𝒂𝒓 𝒆𝒍𝒍𝒆, 𝒍𝒆 𝒅𝒆́𝒔𝒊𝒓 𝒇𝒓𝒂𝒑𝒑𝒆́ 𝒂𝒖 𝒗𝒊𝒔𝒂𝒈𝒆 𝒑𝒂𝒓 𝒔𝒐𝒏 𝒂𝒃𝒔𝒆𝒏𝒄𝒆, 𝒄𝒆𝒏𝒕 𝒇𝒐𝒊𝒔 𝒉𝒖𝒎𝒊𝒍𝒊𝒆́ 𝒑𝒂𝒓 𝒔𝒐𝒏 𝒊𝒏𝒅𝒊𝒇𝒇𝒆́𝒓𝒆𝒏𝒄𝒆. 𝑳𝒂 𝒃𝒍𝒆𝒔𝒔𝒖𝒓𝒆 𝒇𝒐𝒏𝒅𝒂𝒎𝒆𝒏𝒕𝒂𝒍𝒆, 𝒍𝒂𝒄𝒆́𝒓𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒑𝒓𝒆𝒎𝒊𝒆̀𝒓𝒆 𝒅’𝒖𝒏𝒆 𝒎𝒆̀𝒓𝒆 𝒒𝒖𝒊 𝒏’𝒂𝒊𝒎𝒆 𝒑𝒂𝒔 𝒔𝒂 𝒇𝒊𝒍𝒍𝒆. 𝑳𝒂 𝒅𝒐𝒖𝒍𝒆𝒖𝒓, 𝒑𝒍𝒖𝒔 𝒈𝒓𝒂𝒏𝒅𝒆 𝒒𝒖𝒆 𝒕𝒐𝒖𝒕𝒆𝒔 𝒍𝒆𝒔 𝒂𝒖𝒕𝒓𝒆𝒔, 𝒔𝒊 𝒂𝒏𝒄𝒊𝒆𝒏𝒏𝒆 𝒒𝒖’𝒆𝒍𝒍𝒆 𝒆𝒔𝒕 𝒅𝒆𝒗𝒆𝒏𝒖𝒆 𝒔𝒐𝒖𝒓𝒅𝒆, 𝒆𝒕 𝒋’𝒂𝒊 𝒑𝒓𝒆́𝒕𝒆𝒏𝒅𝒖 𝒏𝒆 𝒑𝒍𝒖𝒔 𝒍’𝒆𝒏𝒕𝒆𝒏𝒅𝒓𝒆. 𝑴𝒂𝒊𝒔 𝒆𝒍𝒍𝒆 𝒈𝒍𝒂𝒑𝒊𝒔𝒔𝒂𝒊𝒕 𝒆𝒏𝒄𝒐𝒓𝒆 𝒒𝒖𝒆𝒍𝒒𝒖𝒆 𝒑𝒂𝒓𝒕 𝒂𝒖 𝒇𝒐𝒏𝒅. 𝑳𝒂 𝒅𝒐𝒖𝒍𝒆𝒖𝒓, 𝒐𝒏 𝒏𝒆 𝒍’𝒂 𝒕𝒖𝒆 𝒋𝒂𝒎𝒂𝒊𝒔. 𝑶𝒏 𝒇𝒂𝒊𝒕 𝒂𝒗𝒆𝒄.
Commenter  J’apprécie          10
Je souris de réapprendre en regardant ces deux couillons qu’ être enfant, être parent, ce n'est pas une histoire de goûters en rentrant de l'école, de souvenirs à la plage en été, de mots d'amour, ce n'est même pas une histoire de claques qui échappent, de devoirs pas finis, de déjeuners trop longs où tout le monde s'ennuie. Je souris d'eux qui m'apprennent par accident qu'aimer c'est s'en vouloir, et encore en vouloir
Commenter  J’apprécie          90
Autant de monde que ce matin au Père-Lachaise. Indescriptible parce qu'incroyable, cette foule. Tous ces gens. Des dizaines. Comment ? Comment tous ces gens ont pu l'aimer? Je suis pas jalouse, sidérée seulement. Je ne comprends pas qu'elle ait su se faire aimer de tant de gens, et qu'elle n'ait jamais essayé de se faire aimer de moi.
Commenter  J’apprécie          110
Ce matin, je me suis réveillée, et j'ai vu mes vêtements éparpillés, au bout de mon lit, la fenêtre où hier le téléphone a sonné, c'était en pleine nuit, je regardais les lampadaires et je ne les voyais pas, j'étais nue, mais les voisins ne le savaient pas, j'avais éteint la lumière.

J'avais la peau chaude et moite d'avoir dansé, j'ai répondu au téléphone et Jeanne m'a dit Maman est morte.
Commenter  J’apprécie          50
C est pas l envie qui est partie, pas exactement. C'est le désir .Elle a perdu le désir . Et sans le désir, on n’est plus rien .
Mais le désir de quoi?
Le désir tout court. C'est une force re qui nous projette au-delà de nous-mêmes .Une chose irrésistible qui donne des rêves. C’est ce truc qui nous fait pleurer de rage parce qu’ on n’est pas encore ce qu’ on aimerait être .C’est le désir.Le désir tout court.Il inspire tout.Il inspire nos déceptions de l’avoir trahi, nos douleurs, de l’avoir oublié, et surtout, le désir qu’on écoute,il inspire notre amour.De l’autre, et de soi.
Commenter  J’apprécie          30

Videos de Joséphine Tassy (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Joséphine Tassy
Josephine Tassy vous présente son ouvrage "L'indésir" aux éditions L'Iconoclaste. Rentrée littéraire automne 2023.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2886329/josephine-tassy-l-indesir
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
+ Lire la suite
autres livres classés : deuilVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (315) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1429 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..