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Citations sur Gran Balan (35)

" Il y a ma vie prise au lasso de l'existence. Il y a ma liberté qui me renvoie à moi-même."
Franz Fanon, Peau noire, masques blancs
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Un peuple sans culture est un zèbre sans zébrure et un zèbre sans rayures, c'est un âne.
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Il s'avisa que ce qui lui manquait le plus douloureusement, c'était de ne pas être pris dans le halo d'énergie et de vibration d'un corps, d'autres corps, amis ou inconnus, de ne plus toucher personne, même dans un accrochage, ne prendre personne dans ses bras, ne plus s'attarder sur un pied nu, des orteils irréguliers, ne plus limer et couper les ongles d'une femme, ne plus croiser des yeux inquiets même lorsqu'une bouche sourit, ne plus voir sourire cette bouche, ne plus repousser
l'arrête d'un coude dans ses côtes, ne plus sentir
s'estomper le souvenir de la sensation d'une langue humide, savoir le monde peuplé de milliards de personnes et se sentir seul parce que les huit ou mille merveilles du monde, ses monuments et ses lacs, ses jardins et ses soucoupes volantes, ses tours et ses cimes, ses cités antiques et ses musées futuristes, ses pyramides et ses stations spatiales, n'enjolivent ni n'adoucissent les orphelinats, pas plus qu'elles ne vaudront l'odeur brute d'un homme, moins encore la fragrance d'une femme et qu'elles ne feront pas chanter la pierre car l'oiseau n'atteint à sa note divine que parce que s'y prête une oreille humaine.
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Un frère aussi s'était présenté à la barre. Il avait décrit un saint. Personne n'a osé lui dire qu'il n'est nul besoin d'être irréprochable pour mériter de vivre.
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_ Il ne s'agit pas de trafiquer la vérité. Il s'agit de comprendre qu'une situation peut être perçue diiféremment, selon la position ou parfois simplement selon les règles qu'on s'est données dans la vie.
__ Facile, quand même. Y a plus de raison, y a plus de tort.
C'est une autre fille qui venait à la rescousse.
_ Vous le prenez pour une facilité, asséna Hossi, ce n'est pas une facilité, c'est au contraire une difficulté. Cela remet d'abord en question vos propres vérités. Cela vous oblige à entendre que quelqu'un d'autre, que ce soit un adversaire ou un simple observateur, quelqu'un d'autre peut voir une situation autrement que vous. C'est justement cette possibilité d'un autre point de vue sur la même chose qui fait que la vie sociale est possible, que la confrontation n'empêche pas la relation.
_ Dans ce cas, on ne tranche jamais, tout le monde a raison ou ses raisons, insista la première déléguée.
_ Tout le monde peut avoir un avis, mais tout le monde ne peut avoir raison, rectifia l'éducateur.
_ Bon courage, messieurs les juges ! ironisa une troisième fille.
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Ce sont ces femmes, souvent soumises aux abus d'autorité, au harcèlement, aux violences à une époque et dans des endroits où l'on considérait toutes ces choses comme allant de soi, ce sont elles qui décident. Elles décident qui danse et qui fait tapisserie toute la nuit. Elles décident avec qui elles dansent. Lascivement ou prudemment. Voluptueusement ou sagement. Le cavalier choisi ne peut que trébucher dans l'embuscade. Elles l'appâtent à leur guise, le séduisent ou simplement l'embrasent. Elles conquièrent ou aguichent. Elles sont reines. Elles sont sorcières. Elles leur damnent l'âme. Elles peuvent faire mijoter un homme toute la nuit, en alternant une danse pour lui, une autre à l'autre bout de la piste avec un autre, avec d'autres. Ce sont elles qui réservent la dernière danse. Et la suite. Si, et seulement si, elles veulent qu'il y en ait une.
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C'est franchement dur, injuste et démoralisant de vivre sa jeunesse en Guyane.
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On l'a su bien après : cette fin-finale-fatale du maître ne serait due ni au hasard ni à son consentement, mais à l'énervement du Diable qui déteste passer pour un âne. Or, la dernière fois qu'il était venu chercher son tribut, l'enfant esclave, que le maître avait voué au sacrifice en lui remettant un livre et en l'assignant à attendre une dame imaginaire, était bien là assis sur le banc, mais il tenait, à la place du livre, un crucifix en fer qu'il brandit face à l'étrange créature qui l'approcha, en psalmodiant :
_ Baka la main, baka mon crucifix ! comme le lui avait indiqué sa maman qui avait procédé à la substitution.
C'est le seul enfant esclave qui était revenu de ces sinistres expéditions nocturnes où l'épaisse obscurité avait englouti tous les autres. Le maître ne s'en était pas rendu compte, confondant les enfants esclaves entre eux. Il n'était donc pas sur ses gardes.
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Restituant les images évoquées, il précisa que, dans le langage de l'Obiaman, la longue tirade qui avait fait œuvre de conclusion ouvrait une belle part à l'influence des esprits dans l'infortune de son peuple, les esprits étant inquiets de la déperdition des connaissances et pratiques traditionnelles : "Tu vois, si tu coupes les branches de l'arbre, elles vont repousser, plus vaillantes, mais si tu déracines l'arbre pour le replanter plus loin, il faut du temps pour qu'il reconnaisse la terre et que la terre le reconnaisse ; en attendant il maigrit, il voit sortir des tâches sur ses côtes, parmi ses branches y en a qui se tordent, ses fruits deviennent surs un temps, car quand tu n'es pas fort, tu es faible ; alors il faut changer ses habitudes, arrêter de courir après les fantômes des whiteys, les Blancs, et après leurs maladies, l'argent, l'or, la bauxite ; il faut se reprendre et attendre le moment où Dieu Masa Gadu va juger que tes repentirs sont sincères et suffisants et va décider de ramener la victoire chez toi."
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Cette ville est tricontinentale. Elle transpire des patiences amérindiennes qui bouillonnent sous l'effervescence caribéenne, des rémanences africaines qui continuent d'affleurer, des raideurs et des effarements franco-européens qui jouent des coudes.
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