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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce roman choral de science-fiction suit principalement le point de vue de Rex, un chien de guerre biomorphe dans ses missions secrètes pour Redmark dans le Campeche. Il est accompagné de ses acolytes biomorphes Miel, Dragon et Abeilles. Rex et sa meute multiformes obéissent au Maître, quoiqu'il arrive. Leur système de hiérarchie fonctionne ainsi et les ordres ne sont jamais remis en question. Toutefois les agissements du Maître sont-ils justifiés ? L'arrivée d'une femme va tout changer et Rex va découvrir le libre-arbitre. Mais à quel prix ? le monde est terrorisé par les biomorphes. Pourtant leur potentiel dépasse de loin les fonctions militaires implantées par les entreprises telle que Redmark. Mais l'opinion publique peut-elle changer à leur égard ?
Ce roman aborde et dénonce de nombreux phénomènes de société. J'ai trouvé le roman bien rythmé entre scènes d'action et scènes plus chargées en émotion. La multiplicité de points de vue permet une vision globale de ce monde futuriste et si semblable au nôtre. On s'attache petit à petit aux biomorphes et on leur souhaite d'obtenir des droits, de se libérer de leurs chaînes. J'ai trouvé ce roman ingénieux, complexe et abouti. Sans qu'il s'agisse d'un coup de coeur, je recommande chaudement ce livre et cet auteur de façon générale !
Lien : https://www.paracosme.com
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Dans un futur proche, les hommes utilisent des animaux génétiquement modifiés comme armes de guerre, dont Rex, qui est un bon chien.

Ça commence comme de la SF militaire. Une escouade de biomorphes dirigée par un colonel taré est envoyée en pleine jungle d'Amérique centrale pour lutter contre des guérilleros. On est pas loin du début de Predator, mâtiné d'Apocalypse Now (référence d'ailleurs citée et assumée par l'auteur). le livre quitte toutefois rapidement les champs de bataille et se montre plus subtil que cette entrée en matière virile et velue ne le laisse croire.
Fuite, procès, prison...nous suivons le questionnement existentiel de Rex au gré de son parcours. L'animal prend peu à peu conscience de sa liberté de mouvement et de penser. Est-il un bon chien oui ou non ?

Chiens de Guerre explore et interroge sur de nombreux sujets tels que l'utilisation des nouvelles technologies, le transhumanisme, la cohabitation entre espèces, les rapports hiérarchiques et la soumission aux figures d'autorité, les droits des autres (IA, animaux, non-humains,...) et leur intégration dans la société...

Toutes ses pistes de réflexion sont très intéressantes tout en restant hyper accessible, Chiens de Guerre ne sombrant pas dans la Hard SF nébuleuse. L'écriture est fluide et ça se dévore rapidement. Je regrette toutefois que le langage lors des chapitres centrés sur Rex soit souvent simpliste et répétitif, le chien étant plutôt (Pluto ?) limité intellectuellement, pour rester poli.

Chiens de Guerre ne révolutionnera pas le genre. La faute à une histoire assez classique peut-être ? On en retiendra les thématiques, mais pas forcément l'intrigue ou les personnages. Cependant cette première lecture d'Adrian Tchaikovsky était passionnante, m'a fait réfléchir et me donne envie de lire ses autres livres.
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Après les araignées, (demain) les chiens ! Enfin, pas que… On se rendra rapidement compte que si Rex, le bon chien, est le héros de ce roman, ce n'est en fait qu'un des animaux génétiquement et cybernétiquement modifiés qui peuplent ce récit situé dans un futur proche. Plutôt que de perdre des soldats, avec tous les traumatismes que cela engendre (et on le voit régulièrement dans les actualités), plutôt que d'utiliser des robots toujours prêts à buguer ou se faire pirater, pourquoi ne pas utiliser des animaux que personne ne pleurera ? C'est ce que ce sont dit les armées du monde et leurs sous-traitants, travaillant chacune plus ou moins officiellement sur le sujet et testant leur « armement » sur des conflits un peu éloignés et moins médiatisés.

Rex, tout dévoué à son maître, est un bon chien, énorme, à la voix trafiquée pour effrayer et pourtant toujours soucieux de plaire. Et peu importe qu'il faille massacrer, démembrer ou mitrailler puisque son module de rétroaction le flatte et que ses coéquipiers, Miel l'ourse, Abeilles la nuée de drones ou Dragon le snipper, comptent sur lui pour mener à bien leur mission. Jusqu'au jour où la voix de son maître est coupée. Rex et les autres doivent alors improviser et découvrir qu'il y a un monde complexe au delà de leurs missions guerrières.

Adrian Tchaikovsky rend très crédible les motivations et les errements de ces animaux asservis, conditionnés pour obéir sans se poser de questions (et heureux comme ça !), tout en étant redoutablement efficaces. Il dénonce vertement les actions des gouvernements et des sociétés d'armement privées, mais aussi de l'opinion publique au comportement pour le moins ambiguë. Mais surtout, il dépeint des êtres réalistes, sur le chemin entre l'animal et une intelligence supérieure (voire plus), et interroge sur les manipulations ou l'évolutions que l'humanité peut (ou doit ?) leur apporter. Mais aussi sur la place à leur laisser ensuite aux côtés des humains et à la nature des interactions entre les espèces conscientes. Sommes-nous prêts à assumer nos actes et à partager ? Avons-nous vraiment le choix ?

Après un récit guerrier bourré de cyborgs animaux, Chiens de Guerre se tourne donc avec réussite vers une interrogation concernant les manipulations génétique et l'évolution. Dans un style direct mais efficace, Tchaikovsky rend passionnante cette saga et Rex devient un personnage particulièrement attachant. Malgré sa brutalité et sa dépendance à son maître dans un premier temps, puis grâce à sa prise de conscience et à son évolution.
Lien : https://bibliosff.wordpress...
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Rex est un bon chien. Un chien génétiquement modifié de 2m40, qui parle avec une voix d'outre-tombe, peut marcher sur deux pattes, possède des griffes rétractibles, sait utiliser des fusils d'assaut et se connecter aux réseaux informatiques plus sûrement qu'une connexion 5G chez Free, alors, il pourrait manger ma voiture ou me pisser sur la jambe, c'est un bon chien. Accompagné des membres de son escouade multiforme - Dragon, Miel et Abeilles -, il est en première ligne sur les champs de bataille quand gouvernements, milices ou compagnies privées n'envoient plus de soldats humains, et obéit aveuglément à son Maître, qui lui désigne les ennemis à éliminer. Jusqu'au jour où la bête est libérée…

Adrian Tchaikovsky m'avait déjà fait forte impression avec son précédent Dans la toile du temps, dans lequel il explorait le développement d'une civilisation arachnide intelligente et sa coexistence avec l'humanité. Dans Chiens de guerre, l'auteur poursuit ses réflexions sur le rapport de l'humain aux autres intelligences, et y ajoute quelques questions contemporaines liées à la bioéthique, au développement des technologies ou au pouvoir, que celui-ci soit politique, ou étudié à un niveau plus individuel (nous parlerons ici davantage d'emprise).

Ainsi, quelques années dans le futur, Tchaikovsky imagine un monde dans lequel la guerre robotique a eu lieu… mais n'a pas fonctionné, la faute au manque de fiabilité des armes de guerre mécatroniques. Une nouvelle piste a été étudiée, consistant dans un premier temps à modifier, améliorer et conditionner de jeunes chiens pour en faire des armes ultimes de combat : obéissants, infatigables, non piratables… et dont la mort au combat est moins choquante pour l'opinion publique que des pertes humaines. Progressivement, les recherches et applications militaires sont étendues à d'autres espèces animales (mais pas les chats… sales bêtes !)

A partir de ce postulat, Tchaikovsky pose la question des limites de la bioéthique, constatant les dérives possibles de ces technologies sur un terrain militaire, mais aussi dans un cadre civil. Dans la première partie, il interroge sur la question de l'exploitation animale et l'utilisation d'autres espèces intelligentes en tant qu'armes dans la résolution des conflits de ce monde.
Il est également question de pouvoir. Ou plutôt, avec un regard désabusé sur l'humanité, de rapport de domination. Dans la toile du temps explorait déjà la confrontation entre l'humanité et une civilisation fondamentalement différente et dénonçait la propension humaine à vouloir écraser l'autre plutôt qu'à rechercher des synergies bénéfiques à tous. Son constat n'est pas différent dans Chiens de guerre, au détail près que le rapport entre humains et autres espèces est dès le départ biaisé par un rapport de domination entre les "maîtres" humains et leurs soldats animaux. Il interroge sur la toxicité de l'humanité, sur la responsabilité des actes de leurs "armes" biomorphiques, ainsi que sur la question des droits de ces êtres au statut indéterminé : animaux ? Machines ? Humains ?
Les dérives politiques, capitalistes et leurs conséquences militaires sur les populations civiles sont également dénoncées dans un propos toujours intelligemment amené.

Les réflexions sont toujours passionnantes, suffisamment développées sans que cela ne ralentissement le rythme soutenu d'une oeuvre aux indéniables qualités cinématographiques. En effet, à une époque où l'on peut regretter le manque d'ambition narrative des blockbusters au cinéma, nous avons avec Chiens de guerre un récit à la fois spectaculaire, extrêmement visuel, tout en conservant du fond et un propos intelligent. Si un producteur me lit…

Enfin, ajoutons à ces multiples qualités une narration "protéiforme" très réussie, Tchaikovsky alternant avec un talent certain entre le point de vue de Rex, dont les qualités intellectuelles se développent au fil des pages en même temps que la richesse du vocabulaire, et celui d'autres intervenants du livre, humains, animaux ou artificiels.

Il n'en faudrait pas plus pour que la photo soit parfaite, pourtant deux points nuancent un peu l'impression finale : premièrement une fin légèrement en-deçà en termes d'intensité et d'enjeux, et un manque indéfinissable, l'absence de ce "petit truc en plus", peut-être en termes d'émotions ou d'originalité, je ne sais pas, qui aurait permis au livre de marquer davantage son lecteur.

Reste une excellente lecture, tout à fait recommandable, et qui a le mérite de proposer, entre deux scènes d'action parfaitement menées, de vraies réflexions sur l'humanité et son rapport au monde qui l'entoure. Sujet toujours plus d'actualité…

Chiens de guerre est fait pour toi si… tu aimes la SF militaire, les livres simples et efficaces mais qui n'oublient pas l'intelligence du propos et les bons chienchiens

J'ai aimé :
- Réflexions passionnantes (bioéthique, rapport aux autres intelligences, pouvoir…)
- Narration protéiforme
- Style "cinématographique"

J'ai moins aimé :
- La fin en-deçà du reste du roman
- Manque du petit "truc en plus"
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Mon premier rendez-vous avec Adrian Tchaïkovsky est une réussite, avec un léger bémol qui probablement résulte de mon humeur au moment où je l'ai lu.
Chiens de guerre raconte l'histoire de Rex, un biomorphe militarisé. C'est-à-dire un hybride de chien, d'homme et d'électronique, optimisé pour le combat. Rex est franchement effrayant, mais également fidèle et avide de plaire au "Maître". Il ne comprend pas tout, mais il est heureux d'être un bon chien. Jusqu'au jour où la connexion avec le Maître est rompue et où Rex doit se poser des questions, faire des choix, évoluer. L'histoire commence dans l'atmosphère enfumée d'une contre-guérilla en Amérique centrale, puis prend de l'ampleur dans les couloirs de la Cour Pénale Internationale.
J'ai été facilement accrochée par l'histoire de Rex, mais j'en ressors finalement un peu démoralisée. En essayant de ne pas trop "spoiler", le roman porte l'idée qu'une lutte n'en débouchera jamais que sur une autre, parce qu'il y aura toujours dans l'ombre des saligauds irresponsables poussés par l'ambition, addicts au pouvoir et à l'enrichissement personnel. Et que la majorité qui leur fait face est aveugle, passive ou menée par ses émotions. L'ambiance est douce-amère, avec un dosage juste assez déséquilibré pour m'empêcher de l'apprécier pleinement.
Pour moi, "Chiens de guerre" est donc un roman SF bien mené, mais un peu démoralisant pour ce qu'il dit des mécanismes à l'oeuvre au second plan des actualités. C'est peut-être justement ce qui fait tout son intérêt.
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Rex est un immense biomorphe mi-homme/mi-chien, utilisé pour des opérations militaires avec son équipe composée d'autres biomorphes : Miel une ourse, Abeilles ben un essaim d'abeilles et Dragon un reptile. Chacun sa spécificité et sa conscience programmée et dirigée par le Maître, un humain. Jusqu'au jour où tout dérape. La laisse se brise et Rex se trouve sans contrôle, juste son libre arbitre pour prendre des décisions.

On suit principalement le point de vue de Rex avec aussi d'autres protagonistes. A travers ses yeux et ses pensées d'être biomorphe, créé par l'Homme, nous découvrons notre monde en guerre. Tel un épisode de Black Mirror, l'intrigue dénonce les dérives d'une technologie, les personnes qui pourraient l'utiliser à mauvais escient et le sujet de la place des technologie doué d'intelligence dans notre vie.

L'histoire est assez basique dans l'ensemble avec un antagoniste que je souhaitais moins caricatural et évident. Cependant l'originalité et l'intérêt du livre réside dans la narration de Rex où passe toutes les émotions et les réflexions. C'est un personnage à qui je me suis attachée grâce à sa conscience qui s'éveille et grandit au fur et à mesure des expériences. Cependant, j'espérai être plus émue, la faute à l'écriture de l'auteur ou la traduction qui ne m'a pas transcendée totalement. le début, même si je pense que c'est volontaire par sa conscience robotique, il y a plusieurs répétitions de mots qui alourdissent pas mal le texte.

En bref, J'espérai une approche plus poussée du héros et ses dilemmes, mais ces quelques défauts ne m'ont pas empêché de passer de très bons moments de lecture. le livre est bon, les propos intelligents et riches. A lire pour tout fan de SF à l'univers pas trop compliqué et aux thèmes qui mènent à une certaine réflexion.
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J'avais vraiment apprécié "Dans la toile du Temps" d'Adrian Tchaikovsky pour son questionnement sur l'évolution des espèces et comment les moyens de percevoir et d'interagir avec l'environnement sont consubstantiels aux modèles de société possibles.

J'ai été bluffé par Chien de Guerre pour sa faculté à resserrer son propos et ainsi défier les notions de déterminisme, de liberté, d'identité et de libre arbitre dans un environnement transhumaniste.

Ce livre est un plaisir aux genres multiples, au rythme parfaitement maîtrisé de part en part et aux personnages véritablement attachants. Les complexités de la conscience, de l'intelligence, de la morale ou des concepts de responsabilité et d'engagement ainsi projetées sur nos protagonistes biomorphes permettent de grandir et souffrir à leurs côtés.

Une lecture vraiment surprenante, dans les pas d'une grande science-fiction interrogatrice des modèles de sociétés que nous souhaitons.

Rex est un bon chien, n'en doutez point.
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Une belle découverte !
J'ai apprécié l'histoire de ce chien insolite (qui finit par être attachant) et de ses compagnons,
j'ai apprécié le contexte militaro-politico-guerilla-Amérique latine crédible,
j'ai apprécié la dystopie cybernétique là aussi, me semble-t-il, viable,
j'ai apprécié le style de l'auteur, vif, percutant, sans fioritures.
Un tantinet déçu par l'épilogue d'où 4 étoiles.
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