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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Passionnant.


Rex est un chien de guerre, avec ses comparses biomorphes, Miel, dragon et abeilles,  ils sont aux ordres d'une multinationale paramilitaire pour contrer un mouvement révolutionnaire en Amérique du Sud. Mais quand le contrôle, technologique et affectif, se brise ou est brisé, que vont faire ces machines biologiques de guerre livrées à elle-même. La société est-elle prête à laisser en vie ces armes de destruction massive ?


Après une première partie très "primaire" où l'action est omniprésente, dans un style très simple, puisque le conteur est Rex, on aborde ensuite de façon plus complexe, la place des intelligences artificielles et celles des biomorphes dans la société. Avec procès, opinion publique et médias à l'appui (mais sans négliger la part d'ombre de ces êtres créés pour le combat).

Beaucoup plus abordable stylistiquement que "dans la toile du temps" du même auteur, j'ai particulièrement bien aimé ma lecture. le sujet est abordé intelligemment, mais sans excès, la lecture est fluide, attractive. C'est original, sans excès, on ne verse pas dans le pathos ou le veganisme.


Après, si cela reste une lecture appréciée, elle ne laissera pas, pour moi, non plus un souvenir impérissable. Il est des livres, qu'on lit, qu'on relit et qu'on adore reprendre, des années plus tard. (Les Dune de Herbert, les Vorkosigan de Bujold, les H.H de Weber ect puisqu'on est dans la sf militaire), lui ne rentrera pas dans mon cercle restreint des bouquins portés au panthéons des oeuvres cultes en la matière.
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Voilà un livre bien plus complexe qu'il n'y parait initialement. D'abord parce que l'histoire elle-même est à géométrie variable. Les cinq parties s'articulent naturellement entre elles, mais elles sont en partie indépendantes, et constituent en tout cas une facette spécifique du récit d'ensemble.

Chaque partie décrit une « époque » : dans la première, on découvre Rex et ses camarades biomorphes, dirigés par le Maître. Ils sont sous son contrôle, et, si les premières brèches apparaissent, ils sont d'abord et avant tout des armes entre ses mains.

Dans la deuxième partie, les communications sont coupées. Les quatre biomorphes, livrés à eux-mêmes, doivent faire leurs propres choix. Miel se révèle être la plus intelligente du groupe, et, si Rex a pris naturellement la tête du groupe, elle oriente clairement ses décisions. Désormais, ils sont confrontés à la question du choix :comment prend-on une décision, et, surtout, comment assume-t-on les conséquences de celle-ci ?

Dans la troisième partie, un moment essentiel pour les biomorphes se joue à l'occasion d'un procès mené sous l'influence de l'ONU. S'il s'agit de sanctionner les coupables des exactions commises en exploitant les biomorphes, l'un des enjeux est aussi de savoir si les hommes vont accepter de reconnaître les biomorphes. Sont-ils de simples outils, que l'on peut détruire lorsque l'on a fini de s'en servir ? Ont-ils une intelligence, une « âme » – on se rappelle que certains ont mené ce débat concernant les esclaves noirs ou d'autres « sauvages », dans l'histoire de l'humanité… – ?

Dans la quatrième partie, on retrouve Rex dans « la Fourrière », une réserve de biomorphes, comme les américains en ont créés pour parquer les Indiens. Tenus à part, on vient les observer ; les plus riches les emploient, de-ci de-là, pour des tâches ingrates ou, simplement, pour étaler leur pouvoir. Les hommes ont peur, mais ils tolèrent les biomorphes, tant qu'ils sont dans les « marges »… Mais certains n'ont pas renoncé à les ramener à leur usage initial, celui d'armes de combat…

Dans la dernière partie, quelques années plus tard, leur position, si elle est encore loin de s'être normalisée, a encore évolué. de nouvelles applications ont été trouvées aux compétences des biomorphes. Mais, naturellement, le développement de ces nouvelles utilisations, qui s'accompagne d'un véritable marché, excite des convoitises, et des officines secrètes n'hésitent pas à se positionner sur le marché…

On le voit, ce livre est un emboitement d'histoires, qui sont également autant de réflexions sur ce qu'est un être humain, une machine, sur ce vers quoi le transhumanisme pourrait nous emmener…

La réflexion est vraiment intéressante. Maintenant, j'avoue y avoir un petit peu moins accroché que dans un autre livre auquel celui-ci me fait obligatoirement penser, le dernier de son espèce, d'Andreas Eschbach. J'ai trouvé un peu répétitif le motif de « je suis un bon chien », sur lequel Rex tourne un peu en boucle. Alors, certes, cela illustre bien une partie de la problématique, mais si on s'était contenté de le matraquer dans les deux premières parties, il me semble que l'on aurait aussi bien compris…

Ou bien, est-ce que cela me rappelle notre chien de guerre à nous ?
Lien : https://ogrimoire.com/2020/0..
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Chiens de Guerre d'Adrian TCHAKOVSKY peut aider n'importe qui à comprendre les enjeux posés par l'intelligence artificielle et l'ingénierie génétique. L'auteur nous plonge dans la vie de REX, robot de guerre créé par une entreprise privée à des fins militaires. Il s'agit d'un biomorphe concocté à partir du patrimoine génétique d'un chien amélioré, dont le corps a été augmenté (résistance, puissance, agilité, etc.) et dont le cerveau a été transformé en unité électronique. Il peut donc communiquer électroniquement avec son unité, son commandement, mais aussi n'importe quelle source connectée.


Au début du livre, ce chien de guerre agit conformément à sa conception. Il n'est qu'une arme terriblement efficace. Il attend les ordres de son Maître, les suit à la lettre, et n'attend qu'une chose, qu'à la fin il le félicite pour son travail. Bon Chien !


Son unité est composée d'une ourse géante équipée d'un fusil à éléphants, d'un essaim d'abeilles tueuses, et d'un dragon sniper. Tout ça parait farfelu mais on comprend très facilement comment ces biomorphes fonctionnent, se coordonnent et agissent. Ils deviennent même attachants au fur et à mesure qu'évolue l'histoire et que l'auteur les conduit dans des situations dans lesquelles le lien avec le Maître est progressivement supprimé.


Et c'est à ce stade que le livre devient vraiment captivant. Il nous permet de suivre le processus de création d'un état d'âme chez les biomorphes. Leur origine biologique et leurs relations à l'humanité les conduisent à créer leur propre libre arbitre. C'est long et douloureux. S'ils s'inspirent des pensées humaines, leur connexion numérique les enrichit d'une relation au monde totalement différente et extrêmement large. Ce qui rend les relations avec leurs « propriétaires » et les autres humains de plus en plus tendues et compliquées.


A partir de l'histoire de REX, nous arrivons à réfléchir sur ce qui va advenir lorsque nos recherches scientifiques seront encore plus avancées dans les domaines de la génétique et de l'intelligence artificielle. Ce ne sont pas seulement des gadgets pour nous faciliter la vie, comme un aspirateur autonome ou l'accès à des millions de Narcisse nous offrant leurs trombines en vidéo, mais bel et bien une autre forme d'humanité. Une vie intelligente non-humaine, qui viendra s'ajouter à la nôtre, et avec laquelle il faudra cohabiter.


Au lieu d'un colloque pontifiant sur le sujet, lisez Chiens de Guerre !

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Au point de départ : "Je m'appelle Rex. Je suis un Bon Chien" ; sauf que le bon chien fait deux mètres, trimballe des fusils d'assaut et est capable de réflexion et de paroles. Bon Chien, il ne le restera pas longtemps quand il commence à se poser des questions éthiques et cacher ses réflexions à son Maître. Car bien sûr, le chien a besoin d'un maître : c'est sur cette accroche que Tchaikovsky construit le roman.

Le thème de la reconnaissance de l'existence et de l'indépendance d'autres entités que l'être humain n'est pas neuf. Ça a été fait souvent avec des androïdes ou des clones, voire des IA. Tchaikovsky le reprend en rajoutant les conséquences de l'évolution biologique avec les chiens et élargit le sujet à l'ensemble des intelligences qui émergent à peu près au même moment et qui luttent toutes pour avoir leur place aux côtés des humains.

Au total, un roman prenant.
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Dans la toile du temps” fut un vrai coup de coeur.
Je troque donc les araignées du précédent roman pour les chiens (et pas que).

Premier constat :

C'est palpitant ! Et il y en a pour tous les goûts avec un bon découpage en plusieurs phases.
Une phase d'immersion et d'action. Dans la peau de Rex, chien guerrier, vous découvrez son monde fait de combats, d'infiltration.
Il obéit à son Maître dans une quête de reconnaissance : “Bon chien” / “Mauvais chien”.
La relation ambivalente de Rex avec son maitre est une grande réussite du roman. Il est très attachant.
Ensuite viennent des phases plus prospectives sur la place des animaux modifiés.
La place des créatures ou créations humaines est un enjeux majeur du récit.
Sont-ils des outils ? Ont-ils des droits ? le droit de vivre ?
Une place dans la société humaine ? Une place de second rang ?
Quoi de mieux que la Science-fiction pour nous parler d'ici et de maintenant.

Deuxième constat :

Il n'y a pas que des chiens. Les humains ont augmenté des chiens mais pas que. Il y des ours et d'autres animaux bien plus exotiques et improbables.
Improbables mais crédibles. C'est un très bon point pour le roman.

Troisième constat : les bémols

Il y a , en effet, quelques facilités dans le roman.
Un peu (trop) de “Deus ex machina”. Dans quelques situations désespérées, un ou deux intervenants extérieurs sortent du chapeau au bon moment avec de grand pouvoirs.
Vivons cachés certes mais aussi bien, depuis si longtemps avec autant de moyens et d'avancées.

Certains personnages qui dépassent ce qui avait été prévu pour eux d'un peu trop (parfois même dans les grandes largeurs).
La conscience, l'intelligence semblent émerger un peu trop facilement.
Des personnages intéressants (Miel par exemple) sortent du cadre de l'histoire et y reviennent sans raison.

En conclusion ?

Bon chien !
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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Salut les Babelionautes
Il y a un moment que je voulais découvrir ce roman d'Adrian Tchaikovsky, c'est chose faite.
J'avais découvert cet Auteur avec Dans la toile du temps que j'ai lu et apprécié en 2018, mais je n'avais pas enchainé sur ses autres livres.
Chien de Guerre nous raconte avec la voix de Rex, la transformation d'un biomorphe, un animal génétiquement modifié, en quelque chose qui se rapproche d'un individu pourvu du libre arbitre.
C'est bien écrit, avec un souci des détails qui permettent de visualiser correctement ces êtres créés par l'homme et qui vont échapper a leur servitudes.
le regard de l'Humanité envers ces biomorphes est caractéristique du rejet en vers ce qui ne rentre pas dans le moule de la normalité, ce qui occasionne une levée de bouclier, pour ou contre, ces différences.
S'ensuit un procès pour déterminer si oui ou non les Biomorphes on des droits, prouvant par la leur Humanité.
La deuxième parti du roman s'attache a nous montrer leur intégration au sein de beaucoup de services, que se soit dans les forces de l'ordre ou dans l'aide aux malades grâce a des biomorphes spécialisé.
Merci a Jean Luc Planchat qui a si bien traduit ce roman.
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"Chien de guerre" rassemble plusieurs thèmes chers à la SF, notamment le "libre arbitre" d'entités augmentées mais possédants une conscience, également la vision que peut avoir une population sur une minorité, le parcage dans des" ghettos", la peur de l'inconnu, mais aussi la peur humaine de ne plus être les seuls êtres forts et intelligents, l'espèce dominante.

Les personnages sont extrêmement travaillés psychologiquement parlant, autant humains qu'animaux augmentés.

La trame narrative est sympathique, malgré un certain classicisme pour de la SF, les animaux augmentés remplacent les humains en tant qu'armes imparables dans les groupes de mercenaires s'impliquants dans des guerres aux quatre coins de la planète.

C'est un roman que je conseille aux amateurs de SF, de robotique et de manipulations génétiques, mais aussi de guerre et d'action (mais il n'y a pas que ça).
Lien : https://unbouquinsinonrien.b..
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Rex est un chien génétiquement modifié et cybernétiquement amélioré. Mais Rex n'est pas seul car il est accompagné de Dragon, Miel, et Abeille.
Nous sommes dans un futur relativement proche dans lequel les manipulation génétiques et cybernétiques ont donné aux militaires la possibilité d'utiliser des animaux améliorés, appelés biomorphes, lors de missions à risque. Rex est l'un deux. Capable de se dresser et marcher sur deux pattes, il est alors un colosse de deux mètres avec une musculature upgradée, une peau plus résistance et la capacité de courir très vite. de plus, il est muni d'armes qui font de lui un adversaire redoutable. Vous croyez que c'est tout ?... Non ! Car Rex pense ! Il est doté de fonction d'analyse et de communications elles aussi améliorées. Même son instinct est augmenté, ce qui multiplie son désire de plaire à son maître.
L'escouade que dirige Rex est composée d'un lézard, augmenté cela va de soi, Dragon, d'un ours, Miel de d'abeilles dont les piqûres sont redoutables.
Je ne vais pas aller plus loin dans la description de ce roman de science-fiction, mais sachez que la fin du récit pose les pierres d'une évolution qui risque d'échapper à l'homme s'il n'y prend garde. Ce roman n'est pas pur divertissement, il y a une prospective qui nous met en garde contre le tout technologique qui risque bien un jour d'échapper à notre contrôle.
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Ce roman d'anticipation a pour protagoniste principal Rex un être biomorphe, créé en laboratoire, pour être une arme de guerre, il n'a pas à penser seulement à obéir.

Ce récit, que l'on découvre en grande majorité par le biais de Rex, est de prime abord très étrange et presque simpliste. Car Rex ne souhaite qu'une chose, être un bon chien en obéissant aux ordres de son maître sans réfléchir à ses actes. Pourtant très rapidement, le récit s'étoffe, Rex et son équipe vont devoir faire des choix, comprendre ce qu'ils sont, ce qu'ils représentent et trouver leur place auprès d'une humanité qui les voit de plus en plus comme une menace.

Tout au long du récit l'auteur nous place donc du côté de l'intelligence artificielle. On voit à travers les yeux de Rex, l'évolution de son statut auprès des humains, du point de vue du droit, mais aussi de l'affect. L'auteur nous propose ainsi une vraie réflexion éthique sur les droits des êtres sensibles et en même temps nous fait froids dans le dos en nous montrant le potentiel de création et/ou de destruction dont nous sommes capables.

Un récit de science-fiction qui situe son action dans un avenir proche et qui reste de bout en bout très réaliste.
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Les unités combattantes ont changé d'aspect. La chair à canons est à présent constituée de biomorphes, ces êtres mi-robot, mi-animaux, améliorés et lourdement armés, propres à expédier vite et bien leurs missions. Equipés d'un programme d'autorité, leurs actions sont conditionnées aux ordres qu'ils reçoivent de leur Maître.
Rex est un bon chien, efficace et dévoué à son Maître, à qui il obéit fidèlement. Sauf que le Maître n'est pas à proprement parler un chic type et que Rex et son escouade développent une drôle de capacité, celle de réfléchir et de poser des questions...
Adrian Tchaikovsky reprend le thèmes de l'intelligence dans la machine, de la singularité et de la naissance de la conscience. Pas très original ? Non. Mais l'auteur donne à ses personnages une telle humanité, une telle profondeur, qu'il est bien difficile d'être insensible à leurs cas de conscience.
Un superbe roman, qui rappelle par certains aspects Des Fleurs pour Algernon.
A ne pas manquer.
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