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Henry-Luc Planchat (Traducteur)
EAN : 9782072938276
400 pages
Gallimard (03/06/2021)
4.04/5   170 notes
Résumé :
Je m’appelle Rex. Je suis un bon chien.

Rex est un bon chien. C’est un biomorphe, un animal génétiquement modifié, armé de fusils mitrailleurs de très gros calibre et doté d’une voix synthétique créée pour instiller la peur. Avec Dragon, Miel et Abeilles, son escouade d’assaut multiforme, il intervient sur des zones de combat où les humains ne peuvent se risquer. Rex est un bon chien. Il obéit aux ordres du Maître, qui lui désigne les ennemis. Et des... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
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Passionnant.


Rex est un chien de guerre, avec ses comparses biomorphes, Miel, dragon et abeilles,  ils sont aux ordres d'une multinationale paramilitaire pour contrer un mouvement révolutionnaire en Amérique du Sud. Mais quand le contrôle, technologique et affectif, se brise ou est brisé, que vont faire ces machines biologiques de guerre livrées à elle-même. La société est-elle prête à laisser en vie ces armes de destruction massive ?


Après une première partie très "primaire" où l'action est omniprésente, dans un style très simple, puisque le conteur est Rex, on aborde ensuite de façon plus complexe, la place des intelligences artificielles et celles des biomorphes dans la société. Avec procès, opinion publique et médias à l'appui (mais sans négliger la part d'ombre de ces êtres créés pour le combat).

Beaucoup plus abordable stylistiquement que "dans la toile du temps" du même auteur, j'ai particulièrement bien aimé ma lecture. le sujet est abordé intelligemment, mais sans excès, la lecture est fluide, attractive. C'est original, sans excès, on ne verse pas dans le pathos ou le veganisme.


Après, si cela reste une lecture appréciée, elle ne laissera pas, pour moi, non plus un souvenir impérissable. Il est des livres, qu'on lit, qu'on relit et qu'on adore reprendre, des années plus tard. (Les Dune de Herbert, les Vorkosigan de Bujold, les H.H de Weber ect puisqu'on est dans la sf militaire), lui ne rentrera pas dans mon cercle restreint des bouquins portés au panthéons des oeuvres cultes en la matière.
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Décidément, Brexit ou pas, la Grande Bretagne regorge d'auteurs talentueux.

Chiens de guerre est le premier roman d'Adrian Tchaikovsky que je lis. L'auteur est déjà réputé en France pour son Dans la Toile du Temps. J'ai préféré commencer par « Chiens » pour une raison prosaïque : il est plus court. Et franchement, rien à regretter. C'était superbe de bout en bout.
Je pensais au départ avoir droit à un « simple » récit de SF militaire. Comme on dit dans Les Tontons Flingueurs : « il y en a ». Les scènes de bataille avec ces animaux augmentés et variés maitrisant la tactique aussi bien que Montgomery, vues par les yeux de Rex, sont incroyablement visuelles ; pas besoin d'effets spéciaux. Mais l'auteur nous amène sur des chemins que je n'aurais pas imaginé un animal – même augmenté – prendre. Les chapitres consacrés au « procès » ne sont pas sans rappeler des thrillers judiciaires comme le Maître du Jeu de John Grisham (je n'ai vu que la version cinématographique de Gary Fleder). Et les scènes de la Fourrière valent bien le Prophète de Jacques Audiard (bon, j'exagère un brin).

Au-delà de l'aspect guerrier, deux thèmes pointent leur nez dans ce roman : l'humanité des êtres créés par l'homme (et son corollaire législatif) et la transformation profonde de la société par la technologie.
Par « humanité » j'entends bien sûr que les êtres créés par l'homme sont susceptibles d'acquérir des émotions et des modes de pensée humains. C'est un thème ancien auquel on peut rattacher parmi de tonnes d'exemples Frankenstein de Mary Shelley, L'Homme Bicentenaire d'Isaac Asimov ou Marée Stellaire de David Brin. A ce titre, l'évolution du langage de Rex au cours du roman (Rex sert souvent de point de vue principal) est proprement remarquable. Si au départ on peut le considérer comme équivalent à une intelligence artificielle formée par une méthode proche de l'apprentissage par renforcement (dans lequel les notions de récompense et de punition tiennent une place importante), il finit par se comporter de manière tellement humaine – du bon côté de l'humain – qu'il en arracherait des larmes.
Bien sûr, la réception par l'opinion publique et les gouvernements d'une espèce aux capacités dangereuses pose problème (et là je vous renvoie vers les X-Men ou A la Poursuite des Slans de A. E. van Vogt). On peut en avoir peur, vouloir la détruire, assurément la maintenir sous contrôle. Quelles sont les stratégies qui s'offrent aux « augmentés » pour se faire accepter ? Cette question irrigue tout le récit. Il y a des gens pour les considérer comme des objets et d'autres pour vouloir leur accorder des droits équivalents à ceux des hommes. Diversité d'opinions entre lesquelles navigue la « publique » en fonction des événements.

Adrian Tchaikovsky se régale à tirer les fils de son idée d'animaux augmentés, à extrapoler dans toutes les directions technologiques : intelligence distribuée sur une multitude d'êtres vivants ou pas, extension de la notion d'esprit global au niveau écosystémique, mais aussi nouvel esclavagisme, respect de la chaine hiérarchique implantée dans les esprits des employés. On frôle en permanence la notion de singularité technologique chère à Vernor Vinge. Certaines idées sont enthousiasmantes, d'autres proprement effroyables. L'auteur excelle quand il nous présente les possibilités dans toute leur diversité, en se basant sur le fait que l'humanité est assez nombreuse pour autoriser la mise en oeuvre de ces idées de manière simultanée. du grand art.

Ce roman m'a séduit bien au-delà que ce que j'en attendais. A présent il faut vraiment que je descende Dans la Toile du Temps de son étagère.
Mais en fait il m'a surtout donné une furieuse envie de relire deux oeuvres qui n'ont pas grand-chose à voir entre elles : Marée Stellaire, que j'ai déjà mentionné, et la série BD de Cape et de Crocs 😊.
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Formidable !
Après ma lecture de “Sur la foute d'Aldebaran” d'Adrian Tchaikowsky que j'ai adoré, j'ai tout de suite enchaîné avec celui-ci. Mon enthousiasme pour cet auteur n'est pas retombé, bien au contraire. C'est un récit de SF militaire, ou plutôt un Techno-Thriller (de la SF pas très éloignée de nous dans le temps, mais avec beaucoup de technologie). Au Mexique, une guerre larvaire s'enlise depuis de nombreuses années, une armée, financée par des multinationales opère dans cette région, aidée par des animaux augmentés, un commando, composé d'un chien et de quelques autre animaux, génétiquement et cybernétiquement modifiés se charge d'y faire le ménage. Quasiment invincible, c'est un commando dirigé à distance par un officier, une machine de terreur qui ne laisse pas la moindre chance à ses adversaires.
La plupart des chapitres sont racontés à la première personne du singulier, on est dans la tête du chien Rex. L'auteur joue en nous mettant dans l'esprit de l'animal, avec un langage à son niveau, souvent parsemé de “bon chien”, comme un leitmotiv. le langage évolue au fil du livre, tel Charlie Gordon dans “Des fleurs pour Algernon”. Les explications scientifiques sont rigoureuses, l'histoire paraît très crédible et le découpage et le rythme nous tiennent en haleine. L'écriture est efficace, inventive, cohérente avec l'histoire, elle ne néglige pas les émotions dans une ambiance où elles ne devraient pas apparaître, on s'attache aux personnages, complexes et tourmentés.
Le récit est dans l'action, c'est violent, mouvementé. le thème de la guerre est agrémenté d'une flopée de thèmes tous plus passionnant les uns que les autres, la déontologie de la guerre, la soumission des militaires aux ordres supérieurs, le rôle des multinationales, l'éthique scientifique, rappelant aussi les thèmes de Frankenstein avec la création de la vie intelligente, de L'île du Docteur Moreau avec l'humanisation des animaux, des fleurs pour Algernon avec l'augmentation de l'intelligence, et aussi les questions de racisme, de reconnaissance des droits de tous les êtres vivants, de la peur de la différence, de la ghettoïsation. Adrian Tchaikowsky revisite le mythe de Prométhée, en soulevant une grande quantité de questions d'éthique, de déontologie, c'est intelligent, bien mené, le rythme et l'action s'articulent parfaitement avec les réflexions diverses, pas de temps de répit, du suspense, on ne reste pas en place, j'en ai eu le souffle coupé, je l'ai dévoré, j'ai adoré !
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Rex est un chien biomorphe créé comme guerrier. Rex veut être un bon chien. Qu'est-ce qu'un bon chien, si ce chien est créé pour tuer? Subtilement bien écrit pour aborder les thèmes de l'éthique et du choix. Une réflexion sur l'intelligence artificielle et ses dangers, mais peut-être également sous couvert de science-fiction, une réflexion sur le conditionnement que peut imposer certains maîtres à leurs animaux. Ce roman m'a fait penser à la trilogie Singularités de Robert J. Sawyer : ce singe qui réfléchit sur sa violence soit disant innée et l'intelligence artificielle que tout le monde craint : et si on choisissait tout simplement d'être bon? C'est le premier roman d'Adrian Tchaïkovsky que je découvre et je pense que ce n'est pas le dernier tant j'ai été ravie de cette découverte.
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Voilà un livre bien plus complexe qu'il n'y parait initialement. D'abord parce que l'histoire elle-même est à géométrie variable. Les cinq parties s'articulent naturellement entre elles, mais elles sont en partie indépendantes, et constituent en tout cas une facette spécifique du récit d'ensemble.

Chaque partie décrit une « époque » : dans la première, on découvre Rex et ses camarades biomorphes, dirigés par le Maître. Ils sont sous son contrôle, et, si les premières brèches apparaissent, ils sont d'abord et avant tout des armes entre ses mains.

Dans la deuxième partie, les communications sont coupées. Les quatre biomorphes, livrés à eux-mêmes, doivent faire leurs propres choix. Miel se révèle être la plus intelligente du groupe, et, si Rex a pris naturellement la tête du groupe, elle oriente clairement ses décisions. Désormais, ils sont confrontés à la question du choix :comment prend-on une décision, et, surtout, comment assume-t-on les conséquences de celle-ci ?

Dans la troisième partie, un moment essentiel pour les biomorphes se joue à l'occasion d'un procès mené sous l'influence de l'ONU. S'il s'agit de sanctionner les coupables des exactions commises en exploitant les biomorphes, l'un des enjeux est aussi de savoir si les hommes vont accepter de reconnaître les biomorphes. Sont-ils de simples outils, que l'on peut détruire lorsque l'on a fini de s'en servir ? Ont-ils une intelligence, une « âme » – on se rappelle que certains ont mené ce débat concernant les esclaves noirs ou d'autres « sauvages », dans l'histoire de l'humanité… – ?

Dans la quatrième partie, on retrouve Rex dans « la Fourrière », une réserve de biomorphes, comme les américains en ont créés pour parquer les Indiens. Tenus à part, on vient les observer ; les plus riches les emploient, de-ci de-là, pour des tâches ingrates ou, simplement, pour étaler leur pouvoir. Les hommes ont peur, mais ils tolèrent les biomorphes, tant qu'ils sont dans les « marges »… Mais certains n'ont pas renoncé à les ramener à leur usage initial, celui d'armes de combat…

Dans la dernière partie, quelques années plus tard, leur position, si elle est encore loin de s'être normalisée, a encore évolué. de nouvelles applications ont été trouvées aux compétences des biomorphes. Mais, naturellement, le développement de ces nouvelles utilisations, qui s'accompagne d'un véritable marché, excite des convoitises, et des officines secrètes n'hésitent pas à se positionner sur le marché…

On le voit, ce livre est un emboitement d'histoires, qui sont également autant de réflexions sur ce qu'est un être humain, une machine, sur ce vers quoi le transhumanisme pourrait nous emmener…

La réflexion est vraiment intéressante. Maintenant, j'avoue y avoir un petit peu moins accroché que dans un autre livre auquel celui-ci me fait obligatoirement penser, le dernier de son espèce, d'Andreas Eschbach. J'ai trouvé un peu répétitif le motif de « je suis un bon chien », sur lequel Rex tourne un peu en boucle. Alors, certes, cela illustre bien une partie de la problématique, mais si on s'était contenté de le matraquer dans les deux premières parties, il me semble que l'on aurait aussi bien compris…

Ou bien, est-ce que cela me rappelle notre chien de guerre à nous ?
Lien : https://ogrimoire.com/2020/0..
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critiques presse (1)
Syfantasy
30 juillet 2021
Chiens de guerre apporte un regard rafraîchissant sur la responsabilité humaine vis-à-vis de sa création, qu’elle soit robotique ou semi-organique. Adrian Tchaikovsky se pose comme un défenseur des droits futurs de ces êtres mi-organiques mi-robotiques, qui ne devraient pas tarder à émerger au tournant du 21ème siècle. L’action et le style de l’auteur en font en plus de cela un roman très agréable à lire, tout en nous faisant réfléchir. Je vous le conseille chaudement !
Lire la critique sur le site : Syfantasy
Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Le Maître a une nouvelle amie, mais je ne sais pas si c’est réellement une amie. Quand elle est arrivée, le Maître a plaisanté en disant que c’était une ennemie, et j’allais la tuer. Ensuite, le Maître a expliqué que c’était une blague, alors j’ai su que je ne devais pas le faire. (…)
Je ne pense pas que le Maître comprenne à quel point j’étais près de la tuer. Je ne lui ai rien dit, même si mon module de rétroaction me dit " Vilain chien". (Rex)
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De sejos ne savait pas précisément pourquoi les choses avaient dérapé. Peut être parce que ceux qui manipulaient les adversaires avaient perdu patience. ou parce que l'idéalisme des anarchistas s'étaient dégradé, situation fréquente dans les mouvements populaires, ils ne combattaient plus pour quelque chose, mais contre quelque chose. Ou simplement parce que de puissants hommes d'affaires s'étaient dit : Finalement, ce conflit peut nous rapporter de l'argent.
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L'animal pencha sa face hirsute pour la regarder de plus près, comme s'il était myope. Quand il parla... ce fut avec une voix plaisante, féminine, mais d'un volume assez faible. De Sejos se trouva désorientée par la différence entre ce qu'elle voyait et ce qu'elle entendait. Elle eut presque l'impression que, si elle scrutait le fond de cette gorge immense, elle découvrirait dans la bedaine de l'animal une femme bien habillée, arborant le sourire éclatant d'une présentatrice de télévision.
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Il sont un peu délicats, pas vrai ?

Disons simplement qu'ils souhaitent garder suffisamment de distance entre leurs bureaux et le terrain des combats pour ne pas avoir de sang sur les mains. Et ça dépend justement de la quantité de sang répandue.
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Alors écoute bien, je vais te faire un cadeau. Parce que tu es un bon chien. Je n’ai aucune idée de ce qui a coupé les communications, mais j’en sais assez pour reproduire la panne. Je vais te donner mes derniers ordres avant de te libérer. Je supprime ta hiérarchie. Il n’y a plus que toi, Rex, toi et ton équipe.

Tu es libre mon grand. Reste loin de tout ce qui arbore le logo de Redmark. Essaie de vivre un peu, avant la fin.
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Vidéo de Adrian Tchaikovsky
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