Il avait vingt-quatre ans, des yeux passionnés de Géorgien, de jolies moustaches fines et des joues pales. Il ne peignait jamais rien, mais il était peintre.
(Une vilaine histoire)
Les convalescents sont toujours joyeux, surtout lorsqu’ils sont jeunes. Ils sentent et comprennent la valeur de la santé, chose qu’un homme bien portant apprécie rarement. La santé, c’est la liberté, mais qui d’autre que le prisonnier libéré jouit pleinement de cette liberté ?
(Fleurs tardives)
[Le mari] lui tendit la main. Grokholski serra légèrement cette main molle et humide, et tressaillit de tout son corps comme s’il avait écrasé dans son poing une grenouille glacée.
(La denrée vivante)
- Je t’aime, mais si je t’épouse tu causeras ma perte. Tu ne m’apporterais ni fortune ni nom… Le mariage, mon ange, c’est la moitié d’une carrière. […]
- Tu m’as donné ta parole d’honneur que tu allais m’épouser… Tu me l’as bien donnée ?
- Oui… Mais à présent mes projets sont changés. Tu te marierais avec un pauvre, toi ? Pourquoi veux tu m’obliger à épouser une fille pauvre ? Je n’ai pas envie d’agir comme un cochon à l’égard de moi-même. J’ai un avenir dont je dois être responsable devant ma conscience.
(Lequel des trois ?)
J’ai, moi aussi, épousé un million. Et l’expérience de ces deux dernières années m’a démontré la terrible erreur que j’ai commise. Un million ne fait pas le bonheur, je l’ai appris à mes dépens… Et maintenant, je passe mon temps à chercher le moyen de fuir cette richesse !
(L’offense)
Les hommes de sciences, on arrivait à les convaincre à l’aide moins de l’argent qu’avec de jolies manières et en leur serrant bien poliment la gorge.
(Papa)
Où sont les vrais talents ? […] Tout est tombé en décrépitude, tout s’est appauvri. Les hardis pionniers d’autrefois qui sont encore en vie ont perdu leur courage et se sont mis au pas. Jadis, on recherchait la vérité ; de nos jours, on court après les mots d’esprit et l’argent.
(Le journaliste)
Les jeunes savants n’ont pas de présent, mais ils ont un avenir.
(L’offense)
Obèse et court sur pattes, Zwiebusch suait à grosses gouttes ; son visage avait pris la teinte d’une betterave cuite. Il ne cessait d’essuyer son menton humide avec les pans de sa courte veste. Il soufflait et ahanait comme une batteuse à vapeur mal graissée.
(L’offense)
La vodka rend la voix rauque, mais l’enrouement, vous ne l’ignorez pas, Kouzma Egorytch, donne plus de beauté à l’octave…Nous autres, nous ne pouvons pas nous passer de vodka…Qu’est-ce qu’un chanteur sans vodka ?
(Esculapes de village)