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Maxime Gorki (Autre)Madeleine Durand (Traducteur)Génia Cannac (Traducteur)
EAN : 9782251453644
508 pages
Les Belles Lettres (04/11/2022)
4.5/5   3 notes
Résumé :
En 1880, Anton Tchekhov n’a que vingt ans ; ses études de médecine ne suffisant pas à le nourrir, il s’engage dans l’écriture de nouvelles qui seront aussitôt publiées par d’importantes revues humoristiques. Au fil de leur lecture, on assiste à la naissance d’un écrivain dont la précocité a quelque chose de stupéfiant : autant dans les dialogues que les paysages leur servant de rapide arrière-fond, c’est le génie d’un maître de la nouvelle qui éclate.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce recueil regroupe les premiers écrits de Tchekhov, trente-six nouvelles tragi-comiques écrites entre 1880 et 1882. Tchekhov avait alors une petite vingtaine d'années. Et déjà, il avait un regard affuté sur ses contemporains ; déjà, il pointait du doigt les relations entre les individus et catégories sociales avec beaucoup de justesse ; déjà, nous sentons poindre certains des thèmes qu'il développera par la suite (je pense notamment à l'ennui, l'oisiveté).

Ce qui m'a sans doute le plus manqué par rapport aux textes ultérieurs que j'ai pu lire, nouvelles comme pièces de théâtre, c'est cet art de l'épurement, cette capacité à suggérer qu'il maniera avec tant de brio, et que, personnellement, j'apprécie tant.

Mais ces nouvelles restent très plaisante à lire. Elles sont assez simples, plus orientées vers l'action que sur les personnages et dégagent une fraicheur tout à fait inattendue.

On y croise principalement des personnes éduquées de la noblesse (ruinée ou non) et de la petite bourgeoisie, quelques transfuges de classes aussi, des étudiants, des gens du spectacle, des chasseurs dans des situations variées de la vie quotidienne.

Mais le thème dominant est sans doute celui des relations amoureuses. Elles sont déclinées sous de multiples aspects et approches : amour (ou non-amour) arrangé, désiré, partagé, adultère, routinier, convenu, parental, etc. Il y a même une nouvelle qui traite du harcèlement sexuel (La dame) A vingt ans, Tchekhov n'avait déjà plus une vision idéalisée de l'amour…

L'offense, qui est apparemment la toute première longue nouvelle que Tchekhov ait écrite (la quatrième de couverture la présente comme un roman mais il s'agit, selon moi, plutôt d'une longue nouvelle), est en revanche axée sur la vengeance, l'injustice et les blessures de l'orgueil. Si l'amour n'est pas très loin, elle évoque surtout ce type de combats dont la victoire n'engendre que des perdants. le titre d'origine, Une victoire inutile, est d'ailleurs très révélateur.

A noter que ce recueil est également agrémenté d'une préface passionnante de Gorki, extraite de Trois Russes : Tolstoï, Andreev, Tchekhov, sur la personnalité de Tchekhov dans des épisodes de sa vie.

Grand merci à Babelio et aux éditions Les Belles Lettres de m'avoir donné l'opportunité de découvrir les oeuvres de jeunesse de Tchekhov avec lesquelles j'ai passé un agréable moment de lecture.
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D'Anton Tchekhov je n'avais pas lu grand chose, mais les admirateurs de ses nouvelles sont nombreux et je n'ai pas hésité à sélectionner ce recueil lors de la dernière masse critique. Merci à Babelio et aux éditions Les Belles Lettres de m'avoir donné l'occasion de le lire !

Si le livre est imposant (dans les 500 pages tout de même), il se lit aisément. Car l'auteur, excellent observateur de la nature humaine, épingle avec humour les travers des hommes. La précision des observations est d'ailleurs assez étonnante au vu de l'âge auquel les nouvelles ont été écrites.
On ne rit pas aux éclats, mais cet humour pince sans rire m'a séduite.

Quant à "L'Offense", le court roman qui conclut ce recueil, il porte bien son titre. Il y est question d'honneur à venger, de passe droit des nobles et de justice à deux vitesses.
Tchekhov interroge aussi la pertinence des choix qui guident nos vies. Si ce qui m'anime est d'obtenir réparation et que j'y parviens, ai-je pour autant réussi ma vie ?

Un livre appelé à "traîner" tant il est facile d'y piocher selon les envies du moment sans crainte d'être déçu.
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Merci à Masse Critique pour ces premières nouvelles de Tchekhov, de longueurs inégales, d'intérêts
divers mais au charme fou.
Dans toutes ces histoires , se détachent les ombres grimaçantes de la bourgeoisie ou l'aristocratie russe.
Elles apparaissent ignobles avec leurs serviteurs, cupides , avides et ivrognes.
les histoires d' amour finissent en quenouille, les parties de chasse, en vrac, les réunions de famille , tragiquement.
Et pourtant, d'un trait de plume et de quelques phrases concises et sublimes, le décor est campé, la scène s'anime.Tout le génie de l'écrivain apparaît dans ces récits de jeunesse.
Se plonger dans ce livre est un vrai plaisir.
Le portrait de Tchekhov que dessine Maxime Gorki, dans la préface , est magnifique et touchant.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
- Je t’aime, mais si je t’épouse tu causeras ma perte. Tu ne m’apporterais ni fortune ni nom… Le mariage, mon ange, c’est la moitié d’une carrière. […]
- Tu m’as donné ta parole d’honneur que tu allais m’épouser… Tu me l’as bien donnée ?
- Oui… Mais à présent mes projets sont changés. Tu te marierais avec un pauvre, toi ? Pourquoi veux tu m’obliger à épouser une fille pauvre ? Je n’ai pas envie d’agir comme un cochon à l’égard de moi-même. J’ai un avenir dont je dois être responsable devant ma conscience.


(Lequel des trois ?)
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Les convalescents sont toujours joyeux, surtout lorsqu’ils sont jeunes. Ils sentent et comprennent la valeur de la santé, chose qu’un homme bien portant apprécie rarement. La santé, c’est la liberté, mais qui d’autre que le prisonnier libéré jouit pleinement de cette liberté ?

(Fleurs tardives)
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J’ai, moi aussi, épousé un million. Et l’expérience de ces deux dernières années m’a démontré la terrible erreur que j’ai commise. Un million ne fait pas le bonheur, je l’ai appris à mes dépens… Et maintenant, je passe mon temps à chercher le moyen de fuir cette richesse !

(L’offense)
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Où sont les vrais talents ? […] Tout est tombé en décrépitude, tout s’est appauvri. Les hardis pionniers d’autrefois qui sont encore en vie ont perdu leur courage et se sont mis au pas. Jadis, on recherchait la vérité ; de nos jours, on court après les mots d’esprit et l’argent.

(Le journaliste)
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Il avait vingt-quatre ans, des yeux passionnés de Géorgien, de jolies moustaches fines et des joues pales. Il ne peignait jamais rien, mais il était peintre.

(Une vilaine histoire)
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Videos de Anton Tchekhov (48) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Anton Tchekhov
Benoît Jacquot avait réuni Isabelle Huppert et Fabrice Luchini pour un long métrage de fiction, Pas de scandale, en 1998. le cinéaste les a retrouvés au Festival d'Avignon, en juillet 2021, mais séparément cette fois, pour les besoins de son nouveau film, Par coeurs. Un documentaire passionnant sur le travail d'une comédienne et d'un comédien tous deux hors normes, suivis la veille et le jour de la première représentation de leur spectacle respectif : La Cerisaie, de Tchekhov, monté par Tiago Rodrigues dans la vaste cour d'honneur du palais des Papes, pour elle ; un seul-en-scène autour de Nietzsche dans le cadre plus intimiste de l'Hôtel Calvet, pour lui . Avec un scoop : Isabelle Huppert, la perfection faite actrice, est capable de « bugs » comme tout le monde - à savoir, buter inexorablement sur une longue réplique de sa pièce il est vrai assez complexe à mémoriser !
Par coeurs sortira en salles le 28 décembre 2022. En attendant, découvrez sa bande-annonce en exclusivité sur Telerama.fr. le film sera par ailleurs présenté en avant-première à Paris au cinéma L'Arlequin lors d'une séance spéciale le lundi 12 décembre à 20h15. La projection sera suivie d'une rencontre avec Isabelle Huppert, Fabrice Luchini et Benoît Jacquot animée par Fabienne Pascaud, directrice de la rédaction de Télérama - les places sont en vente ici : http://dulaccinemas.com/cinema/2625/l-arlequin/article/138713/avant-premiere-par-coeurs-en-presence-de-benoit-jacquot-isabelle-huppert-et-fabrice-luchini
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Le clafoutis de Tchekhov

Je m'appelle .............?..........." je suis un jeune homme de dix-sept ans, laid, maladif et timide", je passe mes étés dans la "maison de campagne des Choumikhine", et je m'y ennuie.

Nikita
Volôdia
Fiodor
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