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Critique de Zephirine


J'aime la plume et la verve de Jean Teulé, hélas trop tôt disparu. Heureusement qu'il y a toujours ses nombreux romans à découvrir ou à relire.
Je me suis donc plongée tête la première dans la nuit de la Saint-Barthélemy. Ce drame ouvre ce roman étonnant qui nous narre avec humour le règne sanglant du jeune Charles IX en proie à ses délires. Pas facile de faire de l'humour sur une telle tragédie.
Après la nuit de la Saint Barthélémy, le sang coule à flot et la Seine n'en finit pas de charrier des cadavres. Tout cela fait froid dans le dos.
Le trop jeune roi est sous l'influence néfaste de sa mère Catherine de Médicis qui lui préfère son cadet qu'elle surnomme « mes chers yeux ». Tout le monde s'épie, complote dans une cour où cynisme et mépris font bon ménage. le roi que l'auteur appelle familièrement Charly 9, ne sait pas prendre de décisions, ce qui est plutôt gênant pour un monarque. Il préfère aux affaires du royaume la chasse à courre et, lorsqu'on insiste pour avoir son avis, il préfère faire l'autruche.
Lorsqu'il fait trop froid pour aller chasser du côté de Compiègne, le jeune roi chasse un cerf dans Le Louvre, ce qui donne une scène truculente.
« le cerf brame et détale vers le grand escalier servant de passage pour accéder aux offices de cuisine qu'il traverse faisant voler casseroles, poêles, commis et marmitons. Quand ces derniers commencent à se relever, c'est le giboyeur à cheval qui débouche et ils retombent sur le cul »
Catherine de Médicis mettra fin à la folie de son fils en faisant abattre le cerf par les archets.
On a dit beaucoup sur le règne entaché de sang de ce jeune monarque mais a-t-il vraiment gouverné ? C'est ce que Jean Teulé tente de démontrer en capant une reine mère autoritaire et retorse, et des conseillers à sa botte. Que pouvait faire un jeune homme immature au milieu de ces loups ? Avec un règne entaché de tant de meurtres, sa raison commence à se perdre. Les fantômes de tous ces protestants occis viennent le torturer.

Avec une langue haute en couleur, Jean Teulé met en scène les grands de ce monde comme Ronsard ergotant sur ses vers avec sa majesté tandis qu'en coulisse, officie Marie Touchet la « puterelle » et maitresse officieuse du roi. Elle a le bon sens populaire et, auprès d'elle, le jeune roi oublie un temps qui il est.
Jean Teulé nous offre une page d'histoire rythmée de dialogues truculents.


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