Cela faisait un petit bout de temps que je n'avais pas lu un livre de
Tezuka. Et comme à chaque fois, j'ai passé un excellent moment.
Tezuka est décidément un de mes mangakas préférés.
Certains esprits étriqués résume l'oeuvre de
Tezuka à des mangas pour jeune public. C'est vraiment méconnaître l'auteur qui a toujours eu à coeur de proposer des oeuvres profondes et intelligentes. "Kaos" ne déroge pas à la règle.
La présentation de "Kaos" évoque très justement les références à Abel et Caïn et à Robinson Crusoé (le manga est d'ailleurs sous-titré "le Robinson du futur"). C'est dire si "Kaos" n'est pas un divertissement sans fond.
Ce 1er tome commence par narrer la rivalité quasi-fratricide entre Koji et Jo Daigo. Koji se retrouvera par la suite exilé sur une planète prison désertique où il devra endurer brimades et mauvais traitement. Après l'exil et la maltraitance vient l'isolement. A la suite de divers événements, Koji se retrouve seul sur cette planète inhospitalière jusqu'à sa rencontre avec Moozal. Moozal est un extra-terrestre dont le vaisseau s'est échoué sur la planète. Celui-ci a une apparence très canine. koji va d'abord le traiter avec mépris avant de commencer peu à peu à voir en lui un être aussi (si ce n'est plus) honorable que lui-même.
A travers un récit de science-fiction divertissant, palpitant et très bien mené,
Tezuka amène des réflexions sur des thèmes importants et fait preuve une nouvelle fois de son profond humanisme. Si le récit est ponctué de notes humoristiques, la tonalité de "Kaos" est tout de même plutôt triste. Mais cette histoire sombre est éclairée par la fraternité et la générosité, des valeurs qu'on prend plaisir à voir mises en avant en ces temps d'individualisme forcené.
Encore une belle leçon d'humanité du grand
Tezuka. Et bien entendu (est-il besoin de le préciser ?) servie par son trait merveilleux.
La fin de ce 1er tome invite à se précipiter sur la suite pour vivre encore de beaux moments d'émotion.
Challenge B.D 2017