Ce don perfide

J'ai adoré ce livre. Il me réconcilie avec la littérature young adult, que je croyais ne plus être capable d'apprécier. Ce n'est pas le cas, me voilà rassurer.
Qu'ai-je aimé dans ce livre ? Il tord les règles, littéralement. Oui, en lisant le quatrième de couverture, je craignais l'ennui, eh bien pas du tout.
Dans quelle situation se retrouve Alessia, réfléchissons un peu. Depuis presque cinq ans, Dea, la divinité locale, l'a choisi comme finestra. Elle devra se trouver un Fonte, et, main dans la main avec lui, au propre comme au figuré, elle devra lutter contre Crollo et le fléau qu'il enverra très prochainement. Oui, l'on pourrait se dire de prime abord que ce roman met une jeune femme forte et puissante en avant, si ce n'est que ce n'est pas si simple : Alessia a perdu son identité. Elle n'est plus Alessia, plus personne ne l'appelle par son prénom, elle est quasiment coupée du monde, parce que cela est nécessaire pour sa préparation. Elle n'a plus le droit de voir ses parents, son frère jumeau, qui ne lui sont plus rien, pas tant qu'elle n'aura pas repousser l'invasion démoniaque qui aura lieu… on ne sait pas vraiment quand, mais les signes avant-coureur sont bien connus. Problèmes : Alessia s'est déjà unie à trois Fontes. Tous les trois sont morts, ne parvenant pas, ne pouvant pas unir leur don à celui de la Finestra, tant celui-ci était fort. Au moment où débute ce récit, Alessia est donc seule, se sent très seule, même si son frère triche et trouve des prétextes pour la visiter de temps en temps. Il faut qu'elle trouve un nouveau Fonte, mais les candidats ne sont pas très motivés, pour ne pas dire pas du tout. C'est alors qu'elle croise un paria, un réprouvé, et qu'elle l'invite dans ce que je nommerai sa tour d'ivoire. Cette confrontation avec quelqu'un qui ne devrait pas être là, qui n'a pas le droit d'être là permettront peu à peu à Alessia de prendre conscience… de pleins de choses.
Non, je ne vous dirai pas : « je ne vous en dirai pas plus, je vous laisse découvrir ce livre. » Je vous dirai qu'il parle d'intégrisme religieux, du fait que le respect totale de règles anciennes peut avoir comme conséquences concrètes : qui peut tenir, dans une solitude absolue, avec seulement deux mentors pour la guider ? A croire que ceux qui écrivent les histoires de super héros ne se sont jamais posés la question ! L'on pourra arguer que cela n'existe plus : j'envie l'optimiste de certains, l'on ne peut constater, tous les jours, à quel point l'obéissance à la lettre de règles sans réfléchir à ce que sont ces règles, à leur utilité, leur humanité même, peut être catastrophique et deshumanisante. Autre point sur lequel Alessia se battra de plus en plus, gagnant en puissance au fur et à mesure du récit, c'est que l'on reconnaisse la valeur d'une personne pour ce qu'elle fait, pour tout ce qu'elle a accompli, non pour les préjugés qui entourent sa naissance. Qu'on ne me dise pas que cela est dépassé, c'est malheureusement toujours possible – voire ce que l'on pensait, il n'y a pas si longtemps que cela, des enfants nés hors mariages, forcément « mauvais ». le combat le plus important que mènera Alessia ne sera pas contre les fameuses créatures démoniaques – même si le roman contient une superbe scène de bataille, il n'aurait plus manqué que cela qu'elle n'ait pas lieu.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..

"A gran salita, gran discesa. Plus haute est l'ascension, plus violente est la chute."

Note finale : 3,5⭐️ 1🌶️

✨ à lire si tu aimes :
* romantasy
* avec de la magie
* une relation "frenemies" to lovers
* proximité forcée
* garde du corps
* répliques sarcastiques
* des complots
* récit à la troisième personne

J'ai lu Ce Don Perfide, un premier tome d'une duologie de romantasy pour jeunes adultes, publié chez @rageotediteur ✨

Alessa, en tant que Finestra, doit trouver un compagnon, un Fonte, pour canaliser et amplifier sa magie. Ensemble, ils doivent affronter une armée de scarabées géants afin de protéger leur île.
Malheureusement, aucun des prétendants qu'elle a choisis n'a survécu à son toucher mortel, compromettant ainsi la sécurité de son île.
Avec le doute planant parmi son peuple et même parmi ses propres gardes quant à sa capacité à les protéger, Alessa risque de voir leur loyauté se retourner contre elle.
C'est ainsi qu'elle décide d'engager Dante, un garde du corps mystérieux, pour assurer sa protection. Ensemble, ils devront percer les vérités cachées derrière les récits qui leur ont été contés, dans l'espoir de trouver un moyen de sauver leur île.


L'HISTOIRE
Le début de l'histoire démarre lentement, avec une introduction progressive. Cependant, une fois les premiers chapitres passés, l'intrigue principale prend rapidement place et j'ai été facilement embarquée dans le récit.
Dans l'ensemble, j'ai apprécié ma lecture, bien que l'histoire et les intrigues manquent d'originalité.
Le récit se focalise principalement sur la relation amoureuse à partir du moment où le love interest est introduit, ce que j'ai trouvé dommage au vu du potentiel des premiers chapitres.
L'autrice décide de mettre de côté son univers et les intrigues de magie/fantasy au profit de la romance.
Certaines intrigues étaient résolues rapidement et plutôt facilement.
J'ai trouvé que certains plots twists étaient assez prévisibles, bien que d'autres m'aient surprise.

L'UNIVERS
L'univers avait un fort potentiel, mais malheureusement, il n'a pas été exploré en profondeur. Les éléments sont traités de manière plutôt simpliste et certains aspects ne sont qu'effleurés, sans être véritablement approfondis. Cependant, l'atmosphère italienne était très bien rendue et j'ai apprécié l'environnement dans lequel se déroule l'histoire.

LES PERSONNAGES
Alessa est une héroïne assez prévisible mais émouvante en raison de sa marginalisation et de la crainte qu'elle inspire à son entourage. Son isolement et les défis auxquels elle est confrontée tout au long de l'histoire m'ont permis de m'attacher à elle.
Mon personnage préféré reste Dante, le garde du corps d'Alessa. J'ai aimé le découvrir notamment en raison de son caractère grumpy et arrogant.
Les personnages secondaires, quant à eux, sont brièvement abordés et décrits, ce qui ne m'a pas permis de m'y attacher. J'aurais apprécié qu'ils soient plus travaillés ou plus réalistes.

LA ROMANCE
“Luce mia,
Ma mère m'appelait sa lumière parce que j'illuminais son monde.
Comme tu illumines le mien.”
La romance est vraiment au coeur de l'histoire, et j'ai bien aimé la relation amoureuse et les échanges sarcastiques entre Dante et Alessa. J'ai apprécié leur alchimie et leur dynamique !
J'ai eu un crush sur Dante qui était mignon avec elle.
En revanche certaines allusions sexuelles étaient un peu gênantes par moment.

LE STYLE
Le rythme est addictif.
L'écriture est plutôt simple et fluide dans l'ensemble.

EN BREF
Le premier tome d'une duologie qui est idéal pour les personnes souhaitant commencer la fantasy. Si vous aimez la romance, foncez pour cette romantasy !

Imaginez un monde où le pire est advenu : deux divinités se font la guerre, Dea et Crollo. Quand la première est bienfaisante et lumineuse, le second tente de manière cyclique, de détruire ce qu'il reste de l'humanité réfugiée dans les dernières iles encore sures. La Finestra, une jeune femme élue de Dea et son Fonte, une personne dotées de talents magiques doivent repousser le moment venu des hordes de créatures démoniaques et voraces, bien décidées à tout annihiler sur leur passage.

Et cette fois, c'est au tour d'Alessa de s'y coller. Voilà plus de 5 ans qu'elle cherche en vain à se lier à celui ou celle dont elle pourra canaliser et amplifier le pouvoir afin de défendre son île et son peuple le jour où il ne restera plus que ce duo d'élus comme rempart. Mais rien ne fonctionne comme prévu pour Alessa ; malgré sa persévérance, les trois Fontes qu'elle a choisis meurent tour à tour à son contact. La rumeur ne tarde pas à gronder, faisant passer la jeune femme de source d'espoir à menace ultime. Tout est sur le point de changer lorsqu'Alessa, rencontre Dante, jeune homme paria qui l'aidera à trouver sa propre voie.

Ce livre n'est pas seulement l'histoire d'une romance naissante et d'une élue venue pour sauver le monde. Il interroge aussi énormément sur la notion de bien et de mal, de sacrifice, de pression de la société, de peur, de place de la famille et de la communauté. Il fait la critique des règles et de la rigidité pour remettre les émotions, l'instinct, l'amitié, l'amour et le bon sens au coeur de la prise de décision et de l'engagement.

J'ai aimé qu'Alessa, petit à petit, se révèle, apprenne à se connaître et à se faire confiance. J'ai aimé l'évolution des personnages de la plupart des Fontes aspirant et ce qui se noue entre eux. Honnêtement, on est passé tout près du coup de coeur ! Mais ce don perfide n'est pas exempt de quelques longueurs qui ne me permettent pas de mettre plus de 4 étoiles. J'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire avant qu'elle ne prenne de l'épaisseur. Par contre, le final est grandiose ! Ma seule frustration dans les derniers chapitre était de ne pas savoir lire plus vite pour accéder plus rapidement à l'issue de ce premier tome. Il est certain que je lirai la suite. Les choses deviennent vraiment intéressantes et si le second tome est à l'image de la fin du premier, il va me falloir prévoir la dose de mouchoirs.

Et qu'ils sont beaux ces citrons peints sur la tranche !

La magie du livre a incontestablement opéré ! Je me suis retrouvée investie à 300% dans le combat d'Alessa et sa romance avec le paria Dante. Elle incarne une protagoniste coupée du monde, étouffée par le poids de ses fonctions, luttant pour la survie des fidèles vouant un culte à la divinité Dea, celle qui la pourvu de cette mission en lui transmettant ce don bénit (ou maudit). Alessa a été dépouillée de son identité, devenant un fantôme de son ancienne vie. Son prénom est devenu une relique du passé, éclipsé par le fardeau de son devoir.

Ce garde du corps, à la fois mystérieux et sarcastique, se révèle être bien plus pour elle qu'un simple protecteur : il devient son confident, son ami, puis son amant dévoué, lui insufflant une nouvelle force et une audace grandissante. À son contact, elle se renforce dans son rôle auprès de son peuple, de ses proches, de l'église, tandis que l'inquiétante menace démoniaque se profile.
Le combat le plus significatif d'Alessa ne se déroulera pas nécessairement sur le champ de bataille, Il ne se limitera pas à une simple lutte contre des scarabées volants maléfiques. Il s'agit également d'une lutte contre les carcans, contre cet intégrisme religieux, pour confronter les esprits engoncés dans leurs préjugés, qui l'ont déshumanisée, ainsi que tant d'autres, à cause de légendes d'un autre temps.

Au coeur d'un wb inspiré de la culture italienne, chaque détail, des citations/mots aux décors en passant par les mets évoqués, ajoute une touche de charme et d'originalité à cette fantasy. Bien que les fondations de cet univers soient relativement simples, l'intrigue se met rapidement en place, toutes les informations essentielles sont exposées dès le début du récit, ce qui facilite l'immersion et donne envie d'en savoir plus !

En ce qui concerne le rythme, c'est contradictoire, il m'a semblé fluide (tentative d'assassinat/intrigues politiques) mais tout de même traversé de lenteurs lorsque la romance s'avère omniprésente, éclipsant la fantasy (heureusement le compte à rebours et les entraînements sont là pour nous rappeler l'éminence du fléau) néanmoins l'ennui ne s'est pas réellement fait sentir. La transition du duo improbable chien et chat > amis > Amants était si exquise, un slow burn dont on se délecte, la combustion est lente dans son écriture, si lente que je tournais les pages avec avidité et empressement, j'étais pendue à leurs lèvres, attendant chaque moment où ils pouvaient se retrouver en toute intimité dans la chambre à coucher.

Malgré quelques rebondissements prévisibles, mon affection profonde pour les personnages principaux et secondaires compense largement, j'ai cette envie insatiable de découvrir la suite.

Mot de la fin : Au-delà de l'histoire d'amour, le postulat du roman véhicule un message puissant sur l'importance de la solidarité, de l'entraide et de la tolérance, des valeurs essentielles pour surmonter les épreuves qui se dressent sur notre chemin.

Emily Thiede nous propose un roman de fantasy pour grands ado et la promesse est tenue... L'univers présenté est intéressant, bien construit, on s'y projette facilement et le concept de départ est intéressant.
Nous sommes à Saviora, petite île rescapée où les dieux se livrent une bataille assez codifiée depuis des années.
Dea, déesse et protectrice des hommes, a pourvu certains humains de dons leur permettant de contrôler les éléments (air, froid, eclairs, matière ou feux). Ils et elles sont des "fontes": source d'un pouvoir. Afin de symboliser que le travail d'équipe et l'entraide sont la clef de la survie, leur pouvoir peut être amplifier par une "Finestra". Soutenus par une armée ils doivent affronter une horde démoniaque.
Nous suivons l'histoire de Alessa, devenue Finestra quelques années auparavant. La tradition veut qu'elle se coupe de toute attache et parte se préparer à sa mission divine auprès des ses prédécesseurs puis qu'elle sélectionne l'un des fontes avec lequel elle s'unira par une sorte de mariage avant de faire équipe sur le champ de bataille. Alessa, comme les Finestras avant elle, a été investie par Dea du pouvoir de magnifier le don des personnes qu'elle touche comme une sorte de loupe ou de catalyseur. Cependant elle n'arrive pas à canaliser son pouvoir et, malgré elle, les trois fontes qui se sont liés à elle n'ont pas survécus.
Peut-être que sa rencontre avec Dante, pariat énigmatique qui est le seul à oser s'adresser à elle comme à une personne l'aidera à dompter et canaliser son don.
Entre les doutes de la population, de ses proches, des fontes et les règles qui lui sont imposées ce roman nous propose de suivre la jeune femme pleine de questionnements, rongée par la culpabilité et plus seule que jamais. C'est pourtant sur elle que reposent tous les espoirs de survie de l'île entière avant que le fleau démoniaque ne s'abatte sur l'île.

Une bonne intrigue, du suspense, une douce critique de l'institution religieuse et de l'interprétation des textes religieux, des dérives, des préjugés et de la conspiration.
J'ai aimé la complexité et les différentes facettes de Alessa avec ses insécurités, son rapport aux autres impacté par son don qui est plus un fardeau qu'autre chose
Un moment de lecture agréable pour un premier tome efficace qui donne envie d'aller plus loin dans l'univers et qui pique notre curiosité.

Merci à Rageot et NetGalleyFrance pour avoir pu decouvrir ce roman un peu en avance.
#Cedonperfide #NetGalleyFrance