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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce magnifique album, introduit par Simone Veil, illustre d'une certaine façon le récit émouvant de Catherine Lewertowski "Les enfants de Moissac" que j'ai lu et commenté sur Babelio le 10 août dernier.

Comme le titre l'indique, il s'agit ici de 8 récits d'enfants juifs qui ont réussi à échapper à la mort sous les nazis, à savoir :

- Alik Peretz du ghetto de Kaunas (Kowno) en Lituanie ;
- Mireille Marachin-Gluckman, d'origine polonaise, cachée à Jurançon dans les Pyrénées-Atlantiques ;
- Abraham Ashkenazi, qui a vécu caché dans les caves en Macédoine ;
- Alisa Tennenbaum, née à Vienne, qui a fait plusieurs camps nazis ;
- Fredzia Rothbard, une môme polonaise qui a été cachée dans un couvent catholique ;
- Sylvain Lévy, né à Paris en 1936 et qui y a mené une vie cachée ;
- Tsofia Langer, la fille du rabin de Groningue aux Pays-Bas et
- Rachel Jédinak-Psankiewicz, qui s'est sauvée lors d'une rafle à Paris en juillet 1942.

Huit destins authentiques et 8 scénarios adaptés par les bons soins de Philippe Thirault et dessinés par 8 artistes différents, parmi lesquels Jean-François Solmon, Gabriel Ippóliti, Nathalie Ferlut, Jeanne Puchol, etc.

J'ai trouvé la préface de Jean-Thomas dit Tomi Ungerer (1931-2019) singulièrement éloquent. Elle commence par la phrase terrible : "Si je hais la haine qui pourrit la condition humaine, c'est parce que je l'ai vécue."
Ce grand dessinateur, né à Strasbourg, n'avait que 9 ans lorsque les Boches ont envahi son Alsace natale et il a pu se rendre compte ce que la "civilisation nazie" signifiait dans la pratique : dans la poche de Colmar pendant l'hiver 1944-1945 et au fameux camp de Struthof.
Ungerer estime qu'il faut sensibiliser les enfants dès le plus jeune âge pour la juste cause, basée "sur le respect et la compassion".

En fin de volume, cet album comprend un dossier hautement intéressant d'une dizaine de pages qui offre un exposé sur les enfants de la Shoah, ce que sont devenus ces petits héros juifs dans l'après-guerre, le sauvetage des enfants en France et les organisations qui s'en sont occupés, tel "Le Renouveau" à Montmorency et l'association "Yad Layeled" qui organise conférences et séminaires au 46, rue Raffet, Paris XVI.

Dans son avant-propos, Simone Veil rend hommage à Yad Layeled et plus précisément à une dame qui l'a aidé au camp d'Auschwitz.
Bien qu'au début méfiante d'un projet de BD à propos d'un "thème aussi douloureux et difficile à exprimer", Madame Veil ait été "pleinement convaincue" de cette initiative grâce à la "qualité de ces bandes dessinées, tant sur le fond que sur le plan visuel".
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Ils s'appellent Alik, Mireille, Abraham, Alisa, Fredzia, Sylvain, Tsofia et Rachel. Ils sont originaires de pays différents et ne parlent pas la même langue : Pologne, France, Lituanie, Autriche, Pays-Bas. Ce sont des enfants et des adolescents d'âges divers et de conditions sociales différentes. Ils ne se connaissent pas mais portent tous le même signe distinctif en cette période de guerre : l'étoile jaune. Parce qu'ils sont Juifs, ils vont devoir se cacher pour survivre à la barbarie nazie. Parfois seuls, parfois accompagnés de leur famille, ils vont fuir, se terrer, voyager, compter sur la chance ou tomber sur la malchance. Ils vont survivre, retrouver leurs parents et aussi les pleurer. Et ils vont témoigner.

"Les enfants sauvés : huit histoires de survie", préfacée par le dessinateur Tomi Ungerer et avec un avant-propos de Simone Veil, retrace sous forme de bande dessinée le récit véridique de ces enfants à la destinée dramatique. Chacune de leur histoire est émouvante, douloureuse, violente, surprenante aussi. Leur mise en perspective sous forme de bande dessinée est très réussie. Si le scénario a été dirigé par la même personne, ce sont huit dessinateurs différents qui ont apporté leur touche personnelle et leur talent à chaque récit. Les histoires sont précédées d'une présentation de l'enfant, photo de l'époque à l'appui, qui apporte encore plus de poids aux témoignages que nous lisons. Comme pour nous rappeler que tout cela n'est pas de la fiction.

Et puis, au-delà de l'histoire de chaque enfant, cet ouvrage rend également hommage - et c'est important - aux personnes qui les ont sauvés. Dans cette époque de délation, il ne faut pas oublier que des Justes se sont élevés contre la barbarie nazie. J'ai été particulièrement touchée par les histoires de Fredzia et du petit Sylvain.

Enfin, le dossier qui termine l'ouvrage est très instructif sur la question des enfants dans la Shoah et permettra aux jeunes lecteurs d'aborder cette période de l'histoire de manière éclairée.

Une bande dessinée pour ne jamais oublier, très réussie et indispensable dans nos CDI et bibliothèques.
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Bel ouvrage-hommage que cette bande dessinée! Différents scénaristes et illustrateurs se sont associés pour adapter le récit de huit personnes sauvées pendant la seconde guerre mondiale. Il s'agissait de présenter le parcours chaotique des enfants juifs, de saluer le courage de tous ces "Justes", anonymes ou reconnus, qui ont risqué leur vie pour en sauver d'autres.

L'ouvrage commence par un avant-propos de Simone Veil et s'achève par un dossier d'accompagnement. Je le trouve plutôt riche : compléments d'informations historiques chiffrées, photographies, présentation des organisations qui se sont occupés des enfants, présentation de l'association Yad Layeled France, un lexique reprenant certains termes présents dans la bande dessinée complété d'autres termes liés au contexte.

Chaque récit est précédé d'une photographie de l'enfant en question à l'époque de la guerre accompagnée de quelques informations biographiques. Les récits étant réalisés par des dessinateurs différents, cela permet de distinguer les histoires et de bien passer d'un enfant à un autre.

Le point de vue adopté est intéressant et change des lectures habituelles. L'ouvrage permet de montrer le vécu des enfants, la perte des repères, la séparation d'avec les parents… Hormis un récit plus difficile que les autres, la bande dessinée peut être lue par des enfants.
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Une BD qui présente huit témoignages d'enfants qui ont vécu la Shoah en France, en Pologne, en Lituanie… Un ouvrage qui montre que, quelque soit le pays, les juifs ont subit l'acharnement des Nazis à les faire disparaître. Hommes, enfants, femmes et vieillards… Tous étaient concernés par les différentes rafles qui ont perduré tout au long de la Seconde Guerre mondiale.
Les témoignages sont tous intéressants même s'ils sont trop courts pour vraiment s'immiscer dans la vie de ces enfants.
L'idée de changer de dessinateur pour chaque récit permet de bien différencier les histoires les unes des autres ; cela donne un peu de rythme aux récits, mais pour ma part, je n'ai pas accroché au style graphique de la plupart des récits.
J'aurai aimé que la BD soit plus longue, ou soit que les auteurs gardent seulement quatre témoignages pour mieux suivre ces destins tragiques.
Le dossier final est plutôt complet et intéressant en se consacrant notamment au sort des juifs de différents pays et au sauvetage des enfants et leur destin après la guerre.
Bref, c'est une BD qui offre une vue différente de la Shoah par le regard d'enfants de pays différents sans toutefois aller loin dans l'horreur ; une BD qui participe ainsi au devoir de mémoire pour ne pas oublier que plus d'un million et demi d'enfants sont morts aussi dans les camps Nazis.
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Le sujet est grave puisqu'il s'agit du témoignage de 8 enfants juifs qui ont frôlé la mort durant la Seconde Guerre Mondiale en échappant à la politique d'extermination des nazis. Personnellement, je trouve qu'il n'existe pas de choses plus viles en ce monde que de s'en prendre à des enfants innocents. C'est la pire des circonstances aggravantes que je connaisse quand les lois choisissent plutôt de défendre les dépositaires de l'ordre public. Ici, nous parlons d'enfants juifs arrachés à leurs parents, déportés comme du bétail pour agoniser dans les camps de la mort !

Simone Veil a réalisé un petit avant-propos en indiquant qu'elle était, au départ, assez méfiante par rapport au support bd pour un ouvrage concernant un thème aussi difficile à exprimer. Cependant, elle a été convaincue du résultat. Tomi Ungerer poursuit d'ailleurs dans la préface que le débat était de savoir s'il fallait sensibiliser les plus jeunes enfants à cette cause basée sur le respect et la compassion. Il a été également le témoin de l'instauration de ce régime aveugle et sans pitié ayant commis les pires persécutions de l'Histoire. Il est vrai que des pédagogues se sont élevés en indiquant qu'il ne fallait pas traumatiser nos enfants pour des actes passés. Or, ce traumatisme est considéré comme nécessaire car on ne tire pas un trait sur le passé comme cela sans le devoir de mémoire. L'Histoire est toujours l'engrais du futur.

Ces huit parcours sont bien entendu assez émouvants. On observera que les destins de ces enfants répartis à travers toute l'Europe sont assez différents. Il faut dire que les pourcentages de populations déportées ont été très différents d'un pays à l'autre (exemple : 79% aux Pays-Bas contre 25% en France). Ceci est principalement lié au relai de la police locale et de l'indifférence plus ou moins grande des populations environnantes.

Bref, il faut se rappeler que 1.5 millions d'enfants de moins de 15 ans ont péri dans la Shoah. C'est la première fois qu'une oeuvre s'intéresse particulièrement à leur sort. Je trouve que cet ouvrage a atteint son objectif et qu'on n'en fera jamais trop pour expliquer à notre génération ce qui s'est passé. Pourquoi ? Car nous vivons dans une société matérialiste de consommation qui développe l'égoïsme et la rapacité tout simplement.

Le monde a été immonde et l'humanité inhumaine dans le contexte de cette guerre. Je me garderais de faire un parallèle douteux sur la situation de ces populations qu'on stigmatise actuellement comme les Roms. Pour autant, je ne peux m'empêcher d'avoir un dégoût viscéral pour le spectacle de ces victimes innocentes que sont leurs enfants.

Est-ce que finalement tout ne part pas d'un sentiment hautement négatif qui porte les germes d'une infection? Rassurons-nous, nous sommes le pays des droits de l'homme. Cela n'a pas empêché en France l'instauration d'une loi qui obligeait les enfants juifs à porter une étoile jaune dès l'âge de 6 ans. Néanmoins, comme le montre la bd, il y avait également des fonctionnaires de police qui faisaient semblant de ne pas voir les enfants s'échapper quand ils étaient là pour arrêter leur famille. Oui, rien n'est totalement simple et il faut toujours introduire des nuances.

On retrouvera à la fin de cet ouvrage un intéressant dossier pédagogique sur le sort des enfants juifs pendant et après la Shoah. Ils ont été sauvés, certes, mais à quel prix ! Des témoignages qu'il est indispensable de connaître.
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Je souhaitais partager avec vous cet album et celui qui suit car plus qu'une énième BD ayant pour thème la seconde guerre mondiale il s'agit là de témoignages, d'histoires vraies. Les enfants sauvés raconte huit histoires d'enfants juifs sauvés de l'idéologie nazie, certains ont été cachés par des Justes d'autres ont fui avec de la famille. Chacun de ces récits est différent de part le ou les rescapés, le ou les héros mais aussi le dessinateur car chaque histoire a son graphisme ce qui apporte une vraie variété à cette BD. Toutefois l'album n'étant pas développé sur un millier de pages il est donc difficile pour le scénariste de résumer une vie, un sauvetage en seulement une dizaine de pages, l'essentiel y est tout de même et surtout l'émotion que dégage certains récits, les méthodes employées pour les sauvetages dans différents pays sont diverses. Un petit plus concernant les photos des enfants au début de chaque histoire ainsi qu'une petite biographie et le dossier de fin d'ouvrage qui apportent de précieuses informations sur le sort des juifs d'Europe et les organisations d'aide.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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C'est la première fois que je lis un collectif en BD et j'ai trouvé très agréable de passer d'un artiste à l'autre et de découvrir ceux, nombreux, dont je n'avais pas encore croisé le chemin. Mon bémol concerne le système de nouvelles, qui est toujours mon problème, chaque histoire est trop courte pour s'attacher et pourtant, on aurait bien envie de rester un peu plus longtemps avec certains acteurs de ces histoires de survie.


Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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