Ce volume Epic Collection du titan vert (non, pas celui du maïs, l'autre) regroupe des épisodes publiés entre 1969 et 1971. Roy Thomas est au scénario et
Herb Trimpe au dessin (belle longévité en comparaison des comics d'aujourd'hui où les dessinateurs valsent tous les trois épisodes).
J'ai bien aimé le côté diversifié des aventures proposées. Les auteurs envoient notre héros sur des plateaux très variés : les villes américaines évidemment, mais aussi l'Europe orientale, l'Amérique centrale, les marécages de Floride, et même l'espace, et même des dimensions parallèles. On a très souvent droit à des confrontations avec des Guest stars de qualité comme les Avengers, les Inhumains, les Fantastic Four ou Dr Strange. C'est vif et assez naïf, le seul problème de société évoqué étant celui du racisme contre les Noirs (qui fait ici écho à celui que subit Hulk lui-même). Bref, ça détend.
On retrouve certains automatismes impérialistes comme cette capacité de l'armée américaine de rentrer dans les pays alliés sans demander la permission pour effectuer sa chasse à l'homme. Cette chasse perpétuelle, couplée au personnage potiche de Betty Ross, est l'un des rares éléments ennuyeux et agaçant de la série. J'ai en revanche été surpris de découvrir une certaine humanité chez le général Ross, qui cherche à protéger Banner s'il le peut, qui éprouve de l'affection pour ce jeune Noir qui se retrouve entre Hulk et lui. Une humanité que le film n'a pas reprise.
Une chose désormais difficilement supportable : ce sont les couleurs flashy de l'époque. J'avoue que je regrette les versions noir et blanc des BD petit format de mon adolescence, comme Eclipso ou Étranges Aventures.