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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il y a un an, la vie de Dusty a pris un tournant radical. Son père a perdu son poste d'enseignant après avoir signé une pétition en faveur des droits civiques et sa mère qu'il chérissait énormément est décédée. Et voilà Dusty contraint de mettre un terme à ses études et de travailler pour prendre en charge un père dépressif. Il a choisi d'occuper le poste de groom au sein d'un hôtel cossu d'une ville du Sud, ce qui lui permet de toucher de nombreux pourboires. Sa Direction lui donne pour consigne de ne jamais fricoter avec une cliente. Jamais, sous aucun prétexte. Dusty s'y tient jusqu'au soir où Marcia Hillis – une femme fatale qui semble surgir de la fusion de tous ses fantasmes - passe l'entrée de l'hôtel Manton. Et là, les bonnes résolutions du jeune homme s'effondrent. Sous ses apparences de fils dévoué et d'employé consciencieux, Dusty va révéler une personnalité bien plus retorse.

On retrouve des thèmes récurrents dans l'oeuvre de Jim Thompson : amour incestueux, manipulation, machination crapuleuse, mensonge et critique du maccarthysme. le personnage principal est pris dans un engrenage sur lequel il n'a plus prise et les événements qui se succèderont provoqueront une catharsis tragique. Il est à noter que Jim Thompson a lui-même exercé la fonction de groom dans un hôtel de Fort Worth dans sa jeunesse.

Il faut saluer une nouvelle fois le travail des Editions Rivages qui nous permet de (re)découvrir les oeuvres de Jim Thompson, un grand nom de la littérature américaine du XXème siècle. Cela passe par la publication de titres déjà connus en France dans leur intégralité et avec une traduction respectueuse du texte original. Mais cela passe aussi - comme c'est le cas pour « une jolie poupée » - par la publication de titres inédits.
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La première question que je me suis posée en lisant ce roman a été : « Pourquoi ne laisse-t-on jamais Dusty finir ses phrases ? » En effet, presque chacune de ses interventions, en tout cas dans la première moitié du livre, est interrompue et se termine par des points de suspension. « Eh bien, je… », « Mais je… » forment la plupart de ses répliques. Car voilà, Bill Rhodes, alias « Dusty », est un jeune homme très beau mais insignifiant. Son existence se résume à son travail, son père malade et ses factures à payer. Il n'a donc rien à dire et n'intéresse personne, par conséquence, il n'a pas voix au chapitre.

C'est en tout cas de cette façon que commence Un chouette petit lot. La première partie du roman est comme la vie de Dusty : ennuyeuse à mourir. le rythme est lent, le récit se traîne et on a beaucoup de peine pour ce jeune homme qui semble être le spectateur impuissant de sa propre vie sur laquelle il semble n'avoir aucune prise. La nuit, il est chasseur dans un grand hôtel, le jour, il s'occupe de son père, règle ce qu'il doit régler et dort avant de retourner travailler au Manton de minuit à sept heures du matin. Quel est donc l'intérêt de ce texte ? Je me suis aussi posé cette question au cours de ma lecture. Puis il y a eu cette rupture, un peu après le milieu du roman, et le texte a basculé : le rythme est devenu plus rapide, au moment même où la vie de Dusty a cessé d'être ennuyeuse à mourir. Et c'est à ce moment que je me suis dit que Jim Thompson était très fort : l'ennui que l'on peut ressentir à la lecture de la première partie du texte est le même ennui que ressent Dusty : le texte semble donc volontairement morne, un peu mélancolique. La seconde partie est bien plus trépidante et les pages se tournent sans difficulté. Et le personnage de Dusty apparaît bien plus complexe qu'on le pensait. Quant au « chouette petit lot » – ou la « jolie poupée » selon une traduction plus récente – elle est un personnage déterminant, mais ses apparitions dans le roman sont assez rares. Elle est également un personnage très complexe et j'ai été très surprise car elle n'a rien à voir – mis à part sa beauté de femme fatale – avec ce à quoi je m'attendais.

Bref, une « chouette » lecture malgré un début un peu laborieux. La faute à Dusty ! Mon premier Jim Thompson, et sûrement pas le dernier !

Challenge MULTI-DÉFIS 2020
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Lorsque j'ai vu la date de création (1957), j'ai eu peur que le roman ait mal vieilli, en réalité pas du tout. La manipulation et la veulerie sont toujours d'actualité !
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C'est toujours un plaisir de se lancer dans une aventure policière ou noire avec Jim Thompson. Une jolie poupée (Un chouette petit lot pour les plus anciens), c'est exactement ça. Et il y a même un peu plus. le roman a du mal à se lancer s'agissant de l'intrigue policière mais gagne en puissance et en fond concernant le personnage principal et la relation à son père.

Une jolie poupée, c'est un billard à 3 bandes où Jim Thompson joue à nous berner sur qui manipule qui étant certain qu'il manipule in fine ses lecteurs. Ce n'est pas un « grand roman » mais dans le genre il est très honnête et plaisant à lire. Il y a la jolie fille, intrigante, mystérieuse. Il y a le truand sympa mais peut-être cache-t-il son jeu. Puis, il y a le jeune premier, confronté à des choix.

Jim Thompson a sorti Une jolie poupée en 1954 et pourtant, il ne laisse pas l'impression d'être si vieux. Il y a certes une atmosphère, celle des bons vieux films policiers mais à la lecture ce n'est pas aussi flagrant et le style est tellement fluide qu'on peut dire que ce roman n'est pas daté.
Lien : http://livrepoche.fr/une-jol..
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Jim Thomspon qui revisite (à pas mal de choses près) l'histoire d'Oedipe. Ça rend canon si tu veux tout savoir minou.

Genre propre, efficace.

Moi j'sais pas j'ai juste lu L'assassin qui est en moi de lui donc l'idée que je m'en fais c'est que dans le genre magouilles et compagnie ça a juste l'air d'être un killer. Que jusqu'au dernier chapitre tu sais pas qui entube qui et t'en reviens à te dire qu'à côté les coups de pute dans Game of Thrones c'est du petit lait.

Dusty Rhodes s'occupe de son père mi-invalide mimolette, et bosse comme groom pour ça dans un hôtel assez chic, avec des règles strictes : hors de question de louer une chambre à une prostituée ou de s'en payer une pour passer du bon temps.

Tu sens quand même l'ambiance bien 50/60's qui règne avec les petits malfrats, violents, suant et puant l'aftershave bon marché que pouvait avoir nos grands parents avant de foutre le tas d'huile sur un peigne et se les lisser au pento.

La lutte du Bien contre le Mal avec des frontières parfois très minces avant de basculer dans le petit banditisme. Il y a quelque chose d'assez génial chez Thompson c'est que ces histoires de fric pourraient arriver à n'importe qui.

Dusty par exemple c'est le brave gars qu'essaye juste de joindre les deux bouts, qui bosse comme un taré pour essayer de s'occuper de son vieux.
Enfin jusqu'à ce qu'on voit l'envers du décor et que finalement quand tu grattes un peu, tu découvres que le chevalier blanc doit laver ses caleçons noirs le samedi soir au dessus d'un pentacle en égorgeant des bébés souris.

Une Jolie poupée est un roman simple, pas prétentieux. le genre polar de gare que t'achète avant de prendre le train mais hyper bien écrit (et traduit aussi pour le coup).

J'suis pas assez calé en psycho pour tenter d'analyser l'auteur mais je dirai que Thompson devait avoir un sérieux problème avec les meufs. Genre s'il devait réécrire l'histoire du petit chaperon rouge, ce serait forcément une histoire de loup qui se fait baiser la gueule tu vois ? Dans le genre luxure, prêtes à tout pour un peu de fric (et encore quand elles se prennent pas de branlées juste parce qu'elles osent exister).

Anyways ce deuxième roman sur la liste du jury Rivages est un petit bonbec qu'on apprécie. Et qui donne envie de se pencher un peu plus sur la bibliographie du grand Jim.

Lien : https://www.instagram.com/lo..
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