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Un écrivain britannique nous fait part de ses observations au cours de son périple de six mois à travers la Sibérie à la fin des années 1990. Il rend compte de ses visites de sites archéologiques, de musées, d'usines et de camps abandonnés. Il évoque ses rencontres variées avec une population dont la vie est bouleversée par les changements politiques récents, pour le meilleur (libertés nouvelles) et pour le pire (inflation, corruption, alcoolisme...).
Le trajet d'ouest en est de l'auteur est le fil conducteur du récit. Au gré des lieux et des rencontres, on découvre ainsi la géographie et l'Histoire du pays : assassinat de la famille impériale, Raspoutine, schisme de l'Eglise orthodoxe suite à sa réforme, goulags, expansion russe vers l'est, relations avec la Chine, guerre d'Afghanistan. Les cadres et modes de vie des populations côtoyées sont décrits par des aspects variés. le fait religieux occupe nénamoins une grande place dans le livre, sans doute parce que Thubron y a été particulièrement attentif. C'est surtout la diversité des croyances présentées qui m'a surpris : chamanisme boudhiste, Eglise melchite, vieux croyants, néo-païens Yakoutes. L'auteur semble y voir une conséquence des bouleversements politiques récents.
Ce livre passionnant, très riche, est instructif et donne envie de voyager.
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Immersion sur cette immense territoire qu' est la Sibérie. Ses paysages hallucinants, ses conditions climatiques extrêmes (-72,1 degrés relevé ) mais surtout ces témoignages qui ponctuent le voyage de l auteur. La Sibérie est un monde à lui seul. Entre le choc des cultures, la chute du communisme, les habitants survivent sans véritables espoirs d une vie nouvelle. La Vodka est un principe. Dans un village oriental, des gamins sont alcoolisés dès 12 ans et sirotent des fluides mécaniques si l alcool vient à manquer (de fait, les qq véhicules alentours sont immobilisés). Sentiment de solitude, de vie restée en l état depuis des années, d acceptation aussi. On sourit rarement durant les presque 500 pages. La mélancolie vous prend, la beauté des paysages et des âmes vivants dans cet extrême vous emporte. Difficile d imaginer des conditions de vie aussi rudes. Ce livre est un grand voyage géographique, météorologique, mais ce sont les rencontres qui laissent au lecteur que je suis une impression de beauté tragique.
Très bien documenté, je préfère cependant le style d Olivier rollin dans cet exercice de document de voyage. Enfin, je le dis, je suis prêt à payer mon livre plus cher si il le faut, mais merci de penser à insérer une carte de la région concernée (!!)
un voyage qui laisse des traces, assurément.
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Fascinante Sibérie... Son nom est la fusion du mongol siber (beau, pur) et du tatar sibir (pays endormi), seulement trente millions d'habitants (dont cinq pour cents d'autochtones) pour plus de 9400 kilomètres d'ouest en est (et inversement) et sept fuseaux horaires... le soleil peut se lever en même temps à Iekaterinenbourg et se coucher à Vladivostok...

Colin Thubron entreprend ce voyage à la fin des années 1990, seul, (il parle suffisamment russe pour passer pour un estonien, par exemple), empruntant le transsibérien bien sûr, mais aussi avion, bateau, pour s'écarter au nord et au sud de cette ligne ferroviaire mythique.

Un riche passé méconnu : on y a découvert le tapis noué le plus ancien de la planète (5ème siècle avant JC)

"Ce tapis se trouvait dans un tombeau scythe à Pazyrik, dans les montagnes de l'Altaï près de la frontière chinoise et faisait partie d'un trésor royal. de matière périssable, le tapis avait été miraculeusement conservé comme pour les mammouths de Sibérie, par congélation." Source http://www.globalarmenianheritage-adic.fr/fr/5culture/tapis/6pazyryk.htm

http://www.toutsurlestapis.fr/img/2/13375.jpg

Colin Thubron propose toute une galerie de personnages rencontrés au fil du voyage, la plupart déçus par la politique russe, vivotant dans de rudes conditions, parfois se repliant vers la religion. Les villes sont rarement belles, souvent polluées, délabrées... Une impression de décadence, d'abandon. Et surtout il évoque les terribles conditions des prisonniers. "Trois cents ans avant le Goulag de Staline, des groupes de bagnards avaient été expulsés à l'est de l'Oural.(...) le besoin de peupler la Sibérie et d'extraire son minerai du sol suscita bientôt un flot de déportés toujours croissant.(...) Pratiquer la boxe, battre sa femme, mendier sous un faux prétexte de misère, couper des arbres de manière illicite, s'adonner au vagabondage et dire la bonne aventure : tout cela pouvait faire envoyer un homme en Sibérie." de même priser le tabac ou conduire une charrette sans rênes!



Mais c'est au 20ème siècle que tout a continué à grande échelle : les morts enterrés rapidement, la route et les rails posés au dessus. Les conditions de détention des déportés de droit commun ou politiques (parfois sous des tentes!), le travail forcé dans des conditions atroces (même en zone radio active!), le peu de nourriture, la maladie (typhus, tuberculose, pneumonie), les millions de morts, là franchement jamais je n'aurais imaginé à quel point c'était horrible! Dès que j'en aurai le courage, je sortirai les récits de Soljenitsyne et Evguenia Guinzbourg des étagères où ils attendent depuis des années...



N'hésitez pas à découvrir ce récit, magnifiquement écrit qui plus est, pour un voyage que vous n'oublierez pas...
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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Dans la grande tradition anglaise et suisse des écrivains voyageurs (Rebecca West, P.L. Fermor, Nicolas Bouvier, Ella Maillart), les livres de Colin Thubron sont délicieux, attentifs, documentés, vivants. Grand spécialiste de l'Est, "En Sibérie" m'a procuré cette joie extrême du voyage sans sortir (indispensable en ces temps confinés). C.Thubron sait nous emmener avec lui à la rencontre de sibériens saisis sur le vif ou de paysages et de régions "défolklorisées". Cette Sibérie, exclue de l'Histoire par Hegel car trop froide et trop loin, Thubron la traverse juste après l'effondrement soviétique. Il maîtrise cet art exceptionnel du récit de voyage, il parle russe et l'ex Urss est aussi austère et foisonnante, déséspérée et vivante, et aussi proche du "non-sense" que son écriture : "Dieu est là-haut et le tsar est loin." disaient les vieux Croyants sibériens. " "Ses récits s'attachent donc à montrer comment l'Histoire peut façonner les peuples et les paysages. S'il est un arpenteur de mondes hors pairs, il est aussi l'explorateur des relations humaines, de la mémoire, et n'a de cesse de mesurer la distance qui sépare l'idéal du réel." Il a reçu le Prix Nicolas Bouvier en 2010.
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J'en aurai mis , du temps , pour finir ce bouquin ...

Non pas qu'il soit nul , car bien au contraire c'est une lecture à la fois dépaysante et riche d'anecdotes/informations intéressantes, mais simplement qu' au fil du temps j'ai été agacée par certaines tournures de phrases de l'auteur ...

... Notamment lorsqu'il évoque certaines femmes à propos desquelles il se croit obligé de donner quasi systématiquement son opinion quant à leur beauté ou leur absence de beauté ou leur presque-beauté-si-elles-n-étaient-pas-attiffées-ainsi bref rhhhhhhha : purée on s'en care de ton avis mon vieux Colin Thubron ( d'ailleurs je me suis demandée si c'était lui le gars dans le train sur la couverture , ou non ... faudra que j'aille vérifier sur internet histoire de donner mon avis sur la tronche qu'il a et s'il est beau ou pas ... ça n'intéressera sans doute personne tout comme ses remarques à ce sujet dans son bouquin...), sans compter que ça frôlait parfois le racisme ( à force de discourir à ce point sur la beauté ou la laideur des traits physiques de telle ou telle ethnie ... cf extrait noté plus bas * ).

... Bon je pinaille car 99% de son bouquin est vraiment super, mais il y a ce ton, parfois ... je ne sais pas si on peut dire condescendant , car ce n'est pas cela, mais ... même s'il partage le quotidien de ces différents êtres humains il semble se positionner "au dessus" (genre "lui", Colin Thubron, il a du recul, il peut analyser et juger la situation, mais eux , ces êtres, ils sont pris dans leur/s Histoire/s -les deux celle avec un petit h et celle avec un grand H- et pour la plupart n'ont pas de recul, etc...) et ça m'a parfois gênée ce regard critique et sa façon d'imaginer ce que pensent (alors que la plupart du temps il n'en sait clairement rien ) ou ne pensent pas ses interlocuteurs ou faire de la psychologie à deux balles (...genre pour lui une femme qui se teint les cheveux renie systématiquement ses origines ... ok ...détail insignifiant, certes mais quand ça revient plein de fois... pfffff) (bref bref bref...).

Pour le reste ce livre est vraiment très bien (j'ai d'ailleurs flanqué un 4 étoiles hein, alors bon ... ). Sur le plan culturel/historique c'est intéressant. Moi qui suis nulle en tout (culturellement parlant, entre autres...) j'ai découvert/appris plein de choses sur l'histoire de la Russie (et notamment de la Sibérie, BIEN SUR , ah! ) et ses (souvent dramatiques) répercussions dans le présent de ces individus croisés par l'auteur.

Petit point négatif : purée mais il manque VRAIMENT une carte (géographique) avec des petits pointillés qui suivraient le trajet de l'auteur !! Tout le monde n'a pas la carte de la Russie en tête et on ne peut pas toujours se balader avec un atlas dans la poche quand on lit un livre ... Bref il existe peut-être des éditions enrichies de cette carte mais pas la mienne (folio-poche), dommage.


(* exemple d'extrait où l'auteur m'a saoulée avec ses remarques sur la beauté-ou-non limite raciste à force : " Certaines étaient belles. Les nez aplatis et les lèvres resserrées ne dérangeaient pas la large étendue des joues et des fronts ..." etc ... )
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Colin Thubron nous fait partager un voyage fantastique dans ce pays immense que l'on connaît si peu. Avant la chute de l'URSS, cette vaste contrée était interdite aux étrangers et dans notre imaginaire, les mots que l'on accole à Sibérie sont le grand froid et le goulag mais cet écrivain voyageur va nous faire découvrir bien plus sur ce vaste territoire, pas si désert que cela.

Le voyage commence à Iekaterinbourg, là où le dernier tsar et sa famille ont été fusillés pour s'achever aux confins de la Kolyma, qui fut un vaste camp de concentration. L'auteur est le premier étranger à pouvoir se promener librement à travers la Sibérie et il est fasciné par cette vaste étendue glacée qui couvre près du tiers de l'hémisphère nord. La nature est grandiose, les paysages magnifiques.

Thubron énumère différents lieux qu'il visite et nous raconte leur histoire. Ce livre est plein de références à l'histoire russe et à son histoire littéraire qui nous font découvrir ce pays que nous connaissons peu. L'auteur rencontre aussi des personnages étonnants, comme ce chasseur de rennes qu'il accompagne dans la taïga, il nous parle de deux princesses qui choisirent de suivre leur mari exilés par le tsar. Nous rencontrerons aussi un descendant de Raspoutine, un archéologue oublié de tous, le gardien d'un musée totalement vide qui attend en vain son salaire ou encore des vieux croyants ermites dans la taïga.

L'auteur connaît bien la région et témoigne d'une vive empathie pour ses habitants qu'il interroge avec chaleur, ce qui nous permet de faire connaissance avec ces personnes à l'avenir incertain. Il n'en est pas à son premier voyage sous ces cieux et constate avec amertume que la corruption et la misère sont omniprésentes. La crise est passée par là et la mafia a hérité du pouvoir autrefois exercé par le KGB, mais surtout la pauvreté du peuple est très grande. Les Sibériens sont certes des hommes libres, mais de quelle liberté s'agit-il quand on sait qu'autrefois les prisonniers mangeaient mieux que les citoyens libres d'aujourd'hui! Les personnes rencontrées sont très marquées par le communisme. Il faut dire que si ce livre n'a été traduit qu'en 2010 dans notre langue, le voyage de Thubron s'est déroulé moins de dix ans après la chute du Mur. Il parle aussi de l'alcoolisme qui est un problème chronique en Russie. Il nous montre un pays dévasté, mais en nous disant bien que ce n'est pas la nature, mais l'Homme qui a fait de la Sibérie un enfer.

Ce livre est aussi un voyage dans le passé et dans la culture de ces régions, notamment quand il nous parle des Scythes.

C'est un très beau et très riche livre que je vous recommande chaleureusement de découvrir, vous ne serez pas déçus, ce n'est pas par hasard qu'il a reçu le prix Nicolas Bouvier en 2010.

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L'auteur écrit avant 2000 et le pouvoir de Poutine, donc il décrit une Sibérie particulièrement sordide.
Il recherche les traces du Goulag et les éventuelles résurgences religieuses mais il évite les villes industrielles, donc actives et les lieux loin de tout, où , éventuellement des peuples continuent une vie traditionnelle équilibrée. Ces choix ne laissent place qu'à une Sibérie délabrée, rongée par la vodka et le chômage.
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Assez déçu par ce voyage ... on y apprend certes pas mal de choses (je vous laisse lire des critiques qui en font cas) mais le style est assez plat, plat,plat (pas d'envolées, pas de distance, même les rencontres censées animées ce récit sont froides et pénibles). J'avoue que j'ai traversé certaines pages du livre comme un passager du transsibérien anesthésié par des paysages monotones.
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Si vous voulez apprendre des tonnes d'information pertinentes sur la Sibérie ce livre est fait pour vous. Il s'agit de la Sibérie post soviétique, le voyage est émaillé de rencontres réalistes, parfois noires mais qui décrivent l'état d'esprit des russes de Sibérie quand ils se sont retrouvés livrés à eux-même après la chute du communisme. Le style du livre est suffisamment alerte et rapide pour éviter d'ennuyer le lecteur. C'est certainement un bon livre pour ceux qui s'intéressent au sujet.
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Une plongée dans les confins orientaux de l'URSS alors que cette dernière finit d'agoniser ; une vision sans concession des ravages de la gangrène soviétique sur les paysages et sur les coeurs même si, ça et là, des ilots de liberté ont tenu bon. de très belles descriptions. Une attitude, de temps en temps, un peu " supérieure" qui agace. mais l'ensemble est superbe et plein d'humanité.
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