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EAN : 9782200263553
Armand Colin (09/10/2000)
3.75/5   2 notes
Résumé :
Cet ouvrage est d'abord une synthèse qui alterne les angles d'approche et multiplie les exemples précis afin de permettre aux étudiants de se familiariser avec les grandes catégories de la critique (prescriptive, esthétique et explicative), les grands problèmes (les rapports entre critique et science, critique et littérature, etc.), comme les principales orientations méthodologiques (les critiques érudites, herméneutiques et formelles). Elle privilégie les aspects d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Sérieux, joueur et lumineux, un précieux regard pédagogique et néanmoins personnel sur la nature et les possibilités de la critique littéraire.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2022/07/23/note-de-lecture-la-critique-litteraire-fabrice-thumerel/

Comme pour « La critique littéraire » de Jérôme Roger, c'est de la lecture du texte stimulant d'Arnaud Viviant, « Cantique de la critique », qu'est venue l'envie de me plonger dans cet ouvrage-ci. Mais à la différence du professeur de l'université de Bordeaux, Fabrice Thumerel n'était pas pour moi un inconnu, bien au contraire. S'il enseigne lui aussi à l'université (celle d'Artois, depuis 1999), il est bien connu pour son animation sans relâche du captivant site web de littérature contemporaine Libr-Critique, ou pour sa rare capacité à transformer de souvent (a priori) austères colloques de Cerisy en sommes profondes et drôles, telles « Christian Prigent : trou(v)er sa langue » ou « Valère Novarine : les tourbillons de l'écriture », autour de deux auteurs, Christian Prigent et Valère Novarina, dont il est dans les deux cas un spécialiste affûté.

Publié en 2000 dans la collection Cursus d'Armand Colin, son « La critique littéraire » présente ainsi toutes les caractéristiques attendues d'un manuel solide et sérieux de premier cycle universitaire (on se délectera même des encadrés, des récapitulatifs de cours, des questions de révision et des suggestions de sujet des de dissertation à la fin de chacun des quatre chapitres), mais ajoute à cela une touche personnelle particulièrement bienvenue.

Présentant d'une manière particulièrement alerte les grands courants historiques de la critique littéraire et leurs éventuels agencements réciproques, ne négligeant pas le recensement intelligent des critiques adressées par les uns aux autres, rendant à la critique universitaire, à la critique journalistique et à la critique d'écrivain leurs propres justices, rendant compte avec une parfaite honnêteté d'écoles et de méthodes dont il n'est pas lui-même friand, Fabrice Thumerel, une fois de plus, rend non seulement digeste un matériau d'abord ardu, mais y introduit subrepticement une forme d'humour et de joie joueuse face à ce que nous réserve toujours de beau et de grand la littérature, à la simple condition de consentir cet effort critique, quelle que soit la forme propre qu'il adopte in fine.

Amoureuses et amoureux de la seule lecture, praticiennes et praticiens, quels que soient les supports utilisés et les contenus agencés, de la critique littéraire, profane ou savante, d'humeur ou d'analyse, auront donc à la fois grand intérêt et délectation intense à se plonger dans ces 180 pages complétées de substantielles et précieuses annexes bibliographiques et techniques.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Toujours est-il que l’histoire littéraire traditionnelle néglige l’aspect formel des oeuvres et procède à des découpages chronologiques arbitraires. Qui plus est, pour Barthes, « elle n’a d’histoire que le nom : c’est une suite de monographies » ; à cause du cloisonnement de la recherche universitaire, la dimension purement historique n’apparaît guère, les spécialistes de la littérature se concentrant sur les écrivains. Au lieu de s’intéresser réellement à l’arrière-plan socioculturel de l’œuvre, ils se bornent à en découvrir les « clefs » : « Andromaque était-elle la Du Parc ? Oreste est-il Racine ? ». Or, l’œuvre ne saurait être la simple transposition d’une réalité biographique ou historique. C’est pourquoi, conclut Barthes, « si l’on veut faire de l’histoire littéraire, il faut renoncer à l’individu Racine, se porter délibérément au niveau des techniques, des règles, des rites et des mentalités collectives ».
Plus radical, Gracq dénonce l’aspect réducteur de toute taxinomie, la vanité de toute démarche qui prétend enfermer la création littéraire dans un carcan de catégories toutes faites : « En matière de critique littéraire, tous les mots qui commandent à des catégories sont des pièges. Il en faut, et il faut s’en servir, à condition de ne jamais prendre de simples outils-pour-saisir, outils précaires, outils de hasard, pour des subdivisions originelles de la création ; que d’énergie gaspillée à baliser les frontières du « romantisme », à répartir les œuvres d’imagination entre les fichiers du fantastique, du merveilleux, de l’étrange, etc ! » Il va de soi que les historiens de la littérature ne sont pas les seuls visés ici : les poéticiens le sont également.
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Dans De la grammatologie et L’Écriture et la Différence (1967), Derrida rejoint Blanchot lorsqu’il souligne la polysémie de tout texte : le critique ne doit pas tenter de retrouver l’intention de l’auteur, qui n’a pas créé un livre – c’est-à-dire une totalité signifiante -, dont il posséderait de surcroît le sens canonique ; obéissant à la logique du paradoxe et de l’aporie, il doit déconstruire le texte, en faire éclater la cohérence ; il doit produire non pas une étude achevée, close sur elle-même, mais un travail dans lequel les sens ne se fixent jamais, une somme de signes qui se totalisent et se détotalisent perpétuellement.
Ces écritures différentielles et asystématiques constituent le versant exactement opposé de la critique pure, qui assure le triomphe du discours unifié et rationnel.
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La critique est-elle un genre littéraire à part entière ou un simple métadiscours littéraire ? Doit-elle être intégrée à la littérature ou rejetée à sa périphérie ? Doit-elle guider la création ou être création elle-même ? La critique sert-elle la littérature ou s’en sert-elle ? Lui est-elle indispensable – parce qu’elle l’éclaire et l’informe – ou lui est-elle nuisible – parce qu’elle la rend hyperthéorique ? Où va-t-elle aujourd’hui ? Le critique est-il un écrivain raté ou un véritable créateur ? Où doit-il chercher le fondement de sa démarche : du côté de l’auteur, du texte ou du lecteur ? Voici quelques-unes des questions cruciales auxquelles de livre se propose de répondre en quatre temps complémentaires.
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Videos de Fabrice Thumerel (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Fabrice Thumerel
Avec Michèle Métail & Patrick Beurard-Valdoye
Soirée conçue et animée par Fabrice Thumerel _____________________________ « La projection du mot dans l'espace représente le stade ultime de l'écriture » – Michèle Métail
« En quoi consiste la lecture en public ? C'est un acte dans le poème écrit, et donc une action. Mais d'abord, le poème lui-même est un acte dans la phrase et la parole » – Patrick Beurard-Valdoye Publication orale de Michèle Métail, « Signe Multiplicatif » (nouvelle version d'une oeuvre ouverte commencée en 1994). _______________________________________ Performance de Patrick Beurard-Valdoye, « Ivan et Antonin, pilotes ».
Michèle Métail et Patrick Beurard-Valdoye, deux voix majeures de leur génération, représentent deux voies importantes de la poésie contemporaines : pour la première, la publication n'est parachevée que par sa mise en voix et en espace devant un auditoire (cette esthétique du hors-texte explique la longue période pendant laquelle elle ne publie aucun livre) ; le second reprend à son compte cette notion de Publication Orale en 1983, avant de lui préférer en 1990 le terme de Ghérasim Luca Récital, puis d'adopter enfin le terme Performance, que tout le monde utilise le plus souvent à mauvais escient (notamment pour parler d'une simple profération debout immobile).
C'est à l'enseigne de l'oroeil que nous aurons la chance de plonger dans l'antre/entre de ces deux extraordinaires poètes de la scène dont l'univers oscille entre poésie et musique, écriture et oralité, comme entre langues diverses.
Michèle Métail. Depuis 1973 privilégie la diffusion orale de ses oeuvres, tout d'abord à travers les « Hors-Textes », dotés un numéro d'ordre car envisagés comme construction unique. Vers 1982 les « Publications orales » prirent le relais, illustrant le refus de toute publication papier durant une vingtaine d'années.
Adolescent, Patrick Beurard-Valdoye hésitait entre poète et pilote de ligne. Est devenu poète de lignes. Cette performance, convoquant les pilotes Antonin Artaud et Ivan Illich, est conçue à partir de Lamenta des murs (à paraître, Flammarion), huitième et dernier volume du Cycle des exils.
À lire, voir et écouter – Michèle Métail, le Paysage après Wang Wei, Lanskine, 2021 – Patrick Beurard-Valdoye, Palabre avec les arbres, éd. Corti, 2021.
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