Jeanne

Merci à Babelio, via sa Masse Critique, et aux éditions Plaisir de lire de m'avoir fait découvrir cette auteur et ce livre.

Quelle belle histoire, à deux voix, que ce livre!

D'une part, la mère qui raconte son histoire depuis son adolescence jusqu'à l'âge adulte menant à la naissance de Catherine et, d'autre part, la fille qui tente de se construire un passé face à une mère qui refuse de parler de son défunt mari / du père de sa fille.

Je ne veux pas trop en dire afin de laisser au lecteur la joie de découvrir le récit, les mailles se mêlant et se démêlant au fil des pages.

C'est une magnifique histoire de famille: ses secrets, ses non-dits, le temps qui passe, la vieillesse, la maladie, la communication malheureuse, etc. C'est également une magnifique histoire d'amour entre une mère et sa fille: la mère protégeant sa fille par ses non-dits, la fille cherchant tout en tendresse à obtenir des informations sur le passé de ses parents afin de se construire. C'est aussi une double histoire d'amour: le couple des parents au passé, celui de la fille au présent.

La plume est jolie, juste et fine. L'écriture, tout en délicatesse, incite le lecteur à tourner les pages. Ce livre est un écrin contenant une perle, une jolie histoire dont je me souviendrai bien longtemps!

Merci à Babelio et à l'éditeur "Plaisir de lire" de m'avoir fait découvrir cette très belle histoire.
Durant notre lecture on suit en parallèle l'histoire familiale et amoureuse de Jeanne dans la Belgique d'après guerre et celle plus contemporaine de sa fille Catherine.
L'histoire racontée est prenante, belle, le livre est comme un cocon douillet que l'on ne souhaite pas quitter.

Cependant, comme tous les livres proposant des histoires familiales sur deux époques différentes avec secret de famille à la clé, je trouve que le point faible du roman réside dans le récit plus contemporain, celui de Catherine. En effet, il n'y a pas beaucoup d'enjeux, de suspens pour le lecteur car il découvre toute l'histoire de Jeanne avant Catherine et je trouve que cela nous fait un peu perdre de l'intérêt pour cette partie du livre qui ne repose plus que sur la découverte des sentiments éprouvés par Catherine vis-à-vis de sa mère et de ses trouvailles. Je pense que, pour que l'intérêt demeure, il aurait fallu que la lecture du récit de Jeanne coïncide avec la découverte du carnet par Catherine.

Un bémol qui ne m'a cependant pas empêché de vraiment apprécier cette lecture, surtout le récit de la vie de Jeanne.

Au départ, j'étais pas très rassurée par cette lecture, je pensais tomber dans un roman rempli de psychologie/psychanalyse, plein de choses que je ne supporte pas vraiment. Au contraire, on suit l'histoire de deux personnes : une mère et sa fille à deux périodes distinctes, dans deux villes distinctes jusqu'à ce qu'un événement arrive et que la fille commence à se poser des questions sur la vie de sa maman, de son père.

Quand on en parle comme ça, cela ne paie pas vraiment de mine, comme je l'ai dit, j'ai eu peur. Dans cette histoire, il y a une alternance entre le "je" de Jeanne et un style plus impersonnel pour Catherine, ce qui n'est pas pour me déplaire, tout comme le changement de style d'écriture qui passe de l'italique au normal pour différencier les deux personnages.

Bizarrement, en lisant cette histoire, je n'avais pas cette impression que c'était une histoire imaginée, mais une histoire de famille racontée par l'auteure et c'est ce que j'ai aimé. Cette histoire m'a tenu en haleine, je n'arrivais pas à la finir, et pourtant, j'ai eu du mal à vouloir la commencer. Une peur irrationnelle pour une très belle histoire.
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