"À l'encre... " écrire des lettres et des notes de musique ✒...
"... rouge" de la couleur de l'amour, de la passion mais aussi du sang et de la révolte. 🖍
Lysiane a grandi dans les années 1980-1990 au coeur d'un petit village des Flandres, dans l'auberge tenue par ses parents Jeanne et Pierre. Accaparés par leur travail, ces derniers sont peu présents pour leur fille unique qui souffre de ce manque d'attention et d'affection.
Jusqu'au jour où un beau jeune homme, musicien de son état, pousse la porte de l'auberge et s'entiche de la belle Lysiane, pas encore majeure. Peu préparée aux choses de la vie, elle tombe enceinte alors que lui a déjà repris sa route et sa liberté.
A contrecoeur, elle décide de garder son enfant, une petite fille qu'elle a choisi de prénommer Jolene, d'après le titre d'une chanson de son idole,
Dolly Parton. En revanche, hors de question qu'elle l'élève. Une carrière de chanteuse l'attend (pense-t-elle) et donc ses parents s'en occuperont à sa place...
Dans la suite du roman, on suit l'évolution des trois femmes : Jeanne la grand-mère, Lysiane la fille et Jolene la petite-fille. Si la première et la dernière ont su tisser de forts liens d'attachement, il n'en est rien de Lysiane avec ces dernières. Elle est insupportable, imbuvable et infecte de bout en bout.
L'auteure a ainsi parfaitement su traduire en mots ce que sont les liens toxiques, l'emprise psychologique et leurs conséquences catastrophiques. Cette thématique est souvent abordée au sein des couples mais très rarement dans la relation parent/enfant. Ici, c'est chose faite et bien faite.
"À l'encre rouge", c'est aussi une histoire de musique et de son apprentissage. L'auteure nous embarque alors dans les coulisses du Conservatoire de Lille, où nous suivons le parcours de Jolene. Et autant dire que la description qui en est faite est pleine de clichés. On se croirait au bagne !
De plus, il y a quelques invraisemblances comme le fait que Jolene intègre le Conservatoire en 1ère année à l'âge de 10 ans en piano ou qu'elle ne valide son 1er cycle qu'à son entrée au lycée. L'âge et le niveau sont incompatibles pour ce genre d'établissement.
Puis il est noté en p.181 l'oeuvre de Felix Mendelssohn la "Romance sans paroles" alors que ce sont les "Romances sans paroles" au pluriel.
Mais pas d'inquiétude, cela n'enlève en rien le fond du propos. Ce ne sont que des points de détail.
De façon générale, j'ai bien aimé ce roman qui est bien construit et où les personnages font l'objet d'un traitement psychologique adéquat. de plus, la plume de
Marjorie Tixier est agréable à lire, juste, parfois poétique.
⚠ J'aurais toutefois une mise en garde à faire pour les prochains lecteurs. Attention, pendant tout le temps de votre lecture, vous aurez la chanson "Jolene" de
Dolly Parton qui va tourner en boucle dans votre tête ! 🤯😂