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Citations sur Effacer les hommes (23)

Elle inspira profondément pour se ressaisir, se dit que se servir de l’ingénieur pour décamper d’ici était la meilleure idée qu’elle ait jamais eue, et que cette pensée-là n’était pas molle. Elle refit le tour de l’auberge, rumina inlassablement ce qu’elle ressassait depuis le jour où elle avait compris que sa tante mourrait bientôt : trouver le bon moment pour partir, afin de ne pas devenir celle qui sacrifierait sa vie pour s’occuper d’Ange. Non, sa vie ne pouvait pas se résumer à ça.
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Elle se dit que le monde était passionnant et faillit lui avouer qu'elle voulait partir, mais elle eut peur qu'il se moque d'elle. Jamais elle ne pourrait trouver les mots pour lui faire comprendre que seuls ceux qui n'avaient jamais bougé de chez eux pouvaient saisir la puissance du verbe "partir", comme seuls les prisonniers pouvaient mesurer le poids du mot "liberté.
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Alors elle se focalisa sur l'idée qu'elle était peut-être née trop tôt. Que le monde allait forcément changer. Qu'il ne pouvait que changer. Que les femmes, un jour, parviendraient à prendre leur vie en main, et pourraient décider ce qui était bon pour elles sans avoir besoin que leurs maris le leur disent. Que chacune aurait la liberté de choisir la voie qui était la sienne. Qu'elles seraient toutes autorisées à agir comme les hommes. Qu'elles auraient le droit de renoncer à être mères, à porter des jupes ou des robes au profit de pantalons si ça leur chantait, de devenir militaires ou bien de piloter des fusées spatiales, d'avoir un mari qui ferait la cuisine alors qu'elles visiteraient et mèneraient le monde ou bien de ne pas se marier du tout Avoir enfin une vie qui leur appartienne.
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Elle regarda l'auberge, eut un frisson. Il ne s'agissait pas d'un monde où les femmes agissaient comme des hommes, mais d'un monde où les femmes effaçaient les hommes.
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Eve trouva la langue française trop pauvre, se dit que ceux qui l'avaient inventée devaient être des hommes, à qui on ne pouvait dire que oui ou non, et qui étaient incapables de comprendre les moitiés de oui, les quarts de non, le mélange des deux.
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- Notre vie n’est que le reflet de nos choix. (Victoire)
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- Avec leur terre, les hommes agissent comme des gamins qui ne parviendront jamais à se défaire de l’emprise de leur mère. (Victoire)
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Elle se dit que oui et non ne suffisaient pas, qu’il faudrait inventer d’autres mots. Des moitiés de oui, voire seulement des quarts. Des bouts de oui qu’on pourrait mélanger avec des bouts de non. Et inversement. (Eve)
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- Tout est compliqué pour celui qui n’ose pas se lancer.
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Elle se sentait soudain légère, avec l'impression d'exister enfin, même si sa vie lui paraissait, à cet instant, en suspens au-dessus du vide. Elle se remémora ce mélange de puissance brute et de tendresse. Ces soupirs retenus. L'absence de mots. Joseph n'était pas le genre d'homme dont elle avait rêvé jusque-là. Mais il avait été doux et l'avait vraiment désirée.
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