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EAN : 9782226436726
336 pages
Albin Michel (27/02/2019)
3.46/5   217 notes
Résumé :
1884, aux confins des Cévennes. Une maison d'éducation surveillée ferme ses portes et des adolescents décharnés quittent le lieu sous le regard des paysans qui furent leurs geôliers.

Quand, dix-sept ans plus tard, sur cette terre reculée et oubliée de tous, une succession d'événements étranges se produit, chacun se met d'abord à soupçonner son voisin. On s'accuse mutuellement du troupeau de chèvres décimé par la maladie, des meules de foin en feu, des... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (89) Voir plus Ajouter une critique
3,46

sur 217 notes
Les critiques sur Babelio pour ce roman en instance de sortie sont unanimes, louant la qualité de l'ouvrage. Et bien… je ne vais pas rajouter des superlatifs à cet ouvrage.

Voilà un livre auquel je n'ai pas adhéré. Point.

Ce rejet pourrait être lié au sujet, grave et pesant. Les bagnes d'enfants au dix-neuvième siècle ce n'est particulièrement joisse, surtout dans un environnement rural, rude et difficile.

Pourtant, ce qui m'a plus rebuté, c'est la forme.
Le défilé des enfants quittant le bagne sous le regard lourd des habitants du voisinage ouvre le bal. Mais, les pages suivantes ne viennent pas vraiment relancer le sujet. Pour ré-entendre parler du bagne d'enfants, patientez… patientez beaucoup… ne quittez pas, une opératrice va prendre votre appel… le sujet ne reviendra que vers la page 170, et pas avant…
Les courtes fiches historiques qui ouvrent chaque chapitre, et qui présentent avec la sécheresse abrupte des formulations administratives des destins terribles de ses mineurs « délinquants », paraissent du coup hors sujet pendant bien longtemps.

La présentation des personnages, de leur pauvre vie et de leurs espoirs secrets, s'étale de chapitre en chapitre sur prés d'un tiers de l'ouvrage, sans grand lien, en laissant toujours des non-dits. Long, long, long...

Et, plus que tout, l'omni-présence de paragraphes sans fin, s'étalant sur des dizaines de lignes, sans saut de paragraphe, sans construction apparente des idées. Avec une belle langue, je ne le nie pas, mais en croyant que les cheminements intérieurs, les pensées des acteurs, s'expriment mieux dans ces suites de phrases pas très ordonnées, qui remplissent le vide de la page blanche. En tant que simple lecteur (ou lecteur simplet, je ne sais trop), je suis oppressé par ces tirades qui commencent à un endroit, et ne finissent qu'une ou deux pages plus loin, sans respiration, et sans que l'action n'ait vraiment avancé. Entretemps, on aura rencontré moult fioritures, quelques belles formules. Oui, le style est là. Oh que c'est beau. Oh, que c'est lourd aussi, cette avalanche de signes pour torturer les cheminements intérieurs. J'étais parti pour détailler cette façon de faire dans une logorrhée aussi pesante que celle que je dénonce. Finalement, je renonce, j'ai pitié de vous pauvres lecteurs.

Pourtant, il y avait de largement de quoi intéresser le chaland dans l'intrigue de Jean-Christophe Tixier. D'ailleurs les cent dernières pages ont (enfin) un peu de rythme. Une progression bienvenue qui sauve l'ouvrage. Parce qu'enfin on parle du fond. de ce lien entre les pauvres paysans du pays et ces enfants lourdement condamnés pour des vétilles, maltraités, exploités, poussés à bout ou jetés en pâture à des pauvres agriculteurs croyant avoir trouvé là des esclaves à peu de frais.
Dommage tout cela.
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France, début 1900, un petit village rural.
Des habitants, perdus, perclus d souvenirs coupables, qui ne vivent que dans lattende d'un retour de bâton, humain ou divin.
Pourquoi tant d'inquiétude ?

Il y a plus de 20 ans, tous ont pris part, ont eu un rôle plus ou moins important dans l'organisation, la gestion, la surveillance d'un bagne pour mineurs. Tous ont abusé de differentes manières de ces enfants.
Une prison pour enfants. Un mouroir, soyons réalistes.
Depuis la fermeture des portes de cet enfer, il y a 20 ans, nos campagnards ne vivent que dans l'attente du retour des quelques survivants, de leurs vengeances.
Ce village est triste, invisible. Seuls les plus jeunes vivent sans ces souvenirs mais en subissant l'aigreur et la violence de leurs aînés.
Au fil des pages, nous comprenons qui, pourquoi et comment.
Je n'ai pas adhéré à ce livre ni à sa finalité.
Son style a été, pour moi, très difficile. Beauxoup trop de descriptions sales, dégoûtantes, trop de glaires, de pus, de saletés. Tout pour nous faire comprendre que ces humains ne sont que des déchets.

Le résumé m'avait pourtant tapé dans l'oeil.
Seuls les extraits des registres d'écrou d'une maison d'éducation surveillée (comprendre bagne) situés à chaque début de chapitre m'ont émue et peinée.

Je ne vais pas me mentir, j'ai fini cette lecture sans être d'humeur à lire, ceci explique cela.
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Sur ce plateau perdu des Cévennes, ils sont une poignée, en ce tout début de 20e siècle, à s'échiner jour après jour, jusqu'à l'usure, contre la terre et le climat, pour une maigre et bien incertaine subsistance. Cela fait dix-sept ans que le bagne pour enfants qui domine le bourg a fermé, après une enquête sanitaire. Autant de revenus perdus, car bon nombre des paysans, hommes ou femmes, y prêtaient main forte, comme lingère, cantinière ou gardiens. L'austère bâtiment abandonné n'en finit plus de projeter l'ombre du passé sur le village : lorsque le malheur commence à frapper et que se mettent à s'enchaîner les catastrophes, la peur ne tarde pas à échauffer les esprits et à faire resurgir les mauvaises consciences et les souvenirs.


Chaque chapitre s'ouvre sur un extrait des registres d'écrou de la maison d'éducation surveillée de Vailhauquès, dans l'Hérault : sinistre égrenage des entrées et des sorties, ces dernières toutes en direction du cimetière qui hante tant les villageois. C'est quasiment le seul mais lancinant élément descriptif de cette prison : le reste nous parvient au travers de la mémoire des hommes qui y travaillèrent et se firent complices des atrocités commises.


A vrai dire, ce n'est pas tant le remords qui semble torturer cette communauté où chacun a contribué à sa manière au sort des petits détenus : y compris l'instituteur qui fit office de pourvoyeur ; le curé, convaincu de l'irrécupérable perversion de ces enfants, pour la plupart illégitimes ou abandonnés ; et même le médecin de passage, diligenté pour enquête sur dénonciation, et qui n'a rien signalé dans son rapport. Ce sont plutôt les superstitions et la crainte du châtiment divin, plus précisément l'effroi de devoir rendre compte au Diable, qui, pour sûr, a maintenant jeté son dévolu sur ce bout de terre, preuves en sont les mauvaises récoltes, la maladie des bêtes et les accidents mortels. le spectre de la sorcellerie n'est guère loin. Et les hantises de ce genre ne font qu'engendrer de nouvelles violences.


Finalement, les conditions du bagne, aussi choquantes soient-elles, n'étaient, en quelque sorte, que le reflet de celles de l'extérieur : était-elle vraiment plus enviable la vie de ces petits commis de ferme, exploités et battus, à peine nourris, moins bien traités que les animaux dont ils s'occupaient ? C'est tout un ordre social qui a engendré le bagne, comme le résument les propos et les attitudes du curé de ce récit.


La force de ce roman noir et éprouvant est de faire toucher du doigt les conditions sociales et les mécanismes humains qui permirent l'existence des bagnes : tout en sortant de l'oubli le sort dramatique de tous ces enfants rejetés au ban de la société, il plonge le lecteur au fond du désespoir et de la misère, dans les méandres de l'âme humaine dont il explore avec justesse les dilemmes et les lâchetés.


Petit billet sur l'histoire des bagnes pour enfants en France sur mon blog, dans la rubrique le coin des curieux, en bas de ma chronique sur Les Mal-aimés :
https://leslecturesdecannetille.blogspot.com/2019/05/tixier-jean-christophe-les-mal-aimes.html
Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Garder leur inavouable secret et continuer leur petite vie. C'est ce que pensent faire les habitants de ce petit village au fin fond des Cevennes quand en fait, ils ne font que creuser leurs tombes. Plus ils enfouissent et protègent leur secret, plus ils enterrent profondément leurs âmes jusqu'à atteindre l'enfer sur terre. Ils ne sont plus que des ombres qui ont poussé sur un terreau d'amertume et de culpabilité, laissant éclore la peur et la haine. Une terre qui a modelé des hommes taiseux au coeur sec et des femmes infertiles. Peu à peu l'humanité s'efface, dissoute dans une noirceur absolue au profit d'automatismes qui maintiennent une impression de normalité. Des mécanismes de survie dont les engrenages broient tout sur leur passage.

JC TIXIER fait prendre tout son sens au terme « maudit » et dénonce dans cette fiction basée sur des faits historiques les conditions de vie des enfants dans les maisons d'éducation surveillées. Un joli nom pour ce qui n'était en fait que des lieux de souffrance où étaient perpétrés des tortures physiques et psychologiques.

Il en ressort un roman à l'ambiance incroyablement sombre et malsaine. Tout est moite, dense, puant. La part sombre des personnages a depuis longtemps envahit tout leur être. Aucune honte, aucun remord, tout juste des regrets que les choses ne se soient pas passées comme prévues. Les traitements inhumains leur importent moins que le fait de devoir assumer les conséquences de leurs actes. Ils craignent une vengeance divine ou une quelconque malédiction là où ils devraient être hantés par leurs consciences. Il n'y a rien à sauver chez ces hommes et ces femmes.

Un récit glaçant qui amène le lecteur au bord de la nausée. Une noirceur impitoyable qui ne laisse jamais filtrer le moindre espoir . Étonnant quand on sait que l'auteur écrit principalement des albums jeunesse. Ce livre est un vrai tour de force dont le principal atout est sans doute cette plume poétique d'un douceur et d'une violence incroyables. Une lecture dont chaque court chapitre débute par un extrait des registres d'écrou de la maison d'éducation surveillée de Vailhauquès dans l'Hérault. de quoi immerger le lecteur dans une atmosphère de désespoir sur fond d'injustice. Seul bémol, j'ai regretté le manque de rythme. S'il renforce l'atmosphère pesante, il peut aussi lasser et amener le lecteur à décrocher.

Un livre qui secoue. A déconseiller aux petits coeurs trop sensibles.
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« Les Mal-aimés » , lecture intense et éprouvante dont on s'extirpe difficilement tant l'atmosphère noire et prégnante du roman nous habite longtemps.

Hiver 1884, un village perdu dans Les Cévennes. Une cohorte de frêles silhouettes grises, poussée par une bise glaciale, s'achemine sous le regard triste et apeuré des villageois. Crânes rasés, rachitiques, les enfants enjoués quittent le bagne. Leurs sourires et leur allégresse dénotent avec les mines sombres des spectateurs qui forment une haie d'honneur sinistre. Les enfants sont heureux. Ils quittent l'enfer, ils quittent leurs bourreaux.

1901, un été sec et caniculaire. Les Cévennes, plombées par un soleil implacable, offrent un visage hostile au voyageur de passage. La terre est sèche, ingrate et rude, à l'image des corps et des âmes qui l'habitent. L'ombre du bagne abandonné plane sur le village et les fermes alentours, ancrant dans les mémoires le poids d'un passé que certains souhaiteraient oublier. Car si le bâtiment ne représente plus de menace, ceux qui y ont vécu ne sont pas tous partis, en témoigne le petit cimetière où se dressent de fragiles croix de bois sec, des tombes à moitié effondrées ou le reste de simples monticules de terre. Alors, lorsque des meules de foin prennent feu, lorsque les animaux et les hommes commencent à mourir, les âmes tourmentées par la culpabilité commencent à être gagnées par une peur superstitieuse. Est-ce le Diable ? Les enfants sont-ils revenus d'outre-tombe pour se venger ? Ou bien cette terre, qui les brise et les épuise depuis leur naissance, est-elle maudite ?

« Les Mal-aimés », ce sont les enfants du bagne. Gilbert, Pierre, Antoine, Victor, Auguste… Une dizaine d'années au moment de leur condamnation à la « correction » pour vagabondage, mendicité, vol… Au bagne, ils survivent en moyenne deux ans. Patronyme, âge, numéro d'écrou, filiation et moralité de la famille… C'est de manière presque incantatoire que Jean-Christophe Tixier présente ces petites âmes à chaque ouverture de chapitre, pour bien rappeler que derrière son récit se trouvent des enfants qui ont bien existé.
Mais cette histoire – que l'on connaît désormais - n'est pas directement la leur, elle n'est pas celle du bagne.
C'est tout d'abord un tableau, celui d'un village cévenol typique du début du XXe siècle, avec son curé, son instituteur, son médecin de campagne, son « fou », ses paysans rustres et pauvres usés avant l'âge par la terre qu'ils travaillent en toute saison.
C'est le récit de tout un village qui a vu dans le bagne et ses enfants le moyen de s'enrichir et qui un jour, voit ses espoirs s'envoler.
C'est le récit de ceux-là encore qui ont participé à des meurtres organisés quand on affame, quand on maltraite et quand on bat. Quand on se tait aussi.
C'est le récit des innocents, de ceux qui naissent sur cette terre de malheur, porteurs d'une beauté inattendue, et qui en deviennent très vite les victimes.
C'est l'histoire de ceux qui tentent de les sauver pour expier les fautes passées.
Reste alors une immense culpabilité autour d'un sombre secret qui peu à peu va venir à bout de la raison de chacun.
C'est enfin le récit d'un monde révolu et d'une région âpre, dure pour le corps et pour l'âme, où le Mal ne vient pas du Diable mais bien des hommes. Des hommes et des femmes destinés à porter le malheur en eux.

La langue poétique et ultra réaliste de Jean-Christophe Tixier se délie pour décrire la terre, les bêtes et les hommes. Remugles, poussière, crasse et souillure… les corps et les âmes ne font plus qu'un pour donner à voir et à sentir au lecteur les tréfonds de l'âme humaine dans ce qu'elle a de plus sordide. On ne peut sortir indemne d'une telle histoire, remarquable en tous points.

Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour cette masse critique privilégiée.
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critiques presse (2)
LeJournaldeQuebec
09 juillet 2019
Déstabilisant à souhait, ce livre nous parle d’une petite communauté rongée par les remords et qui, pour expier ses fautes, ne fera pas toujours les bons choix.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeFigaro
07 juin 2019
Dans un village hanté par ses crimes passés, Jean-Christophe Tixier dresse le portrait glaçant d’une communauté rongée par la faute. Et excelle à rendre prégnante son atmosphère pesante.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (70) Voir plus Ajouter une citation
Sur cette terre, ce n'est jamais l'argent qui circule, mais la force des bras seule capable de maintenir la cohésion nécessaire pour affronter la rudesse des éléments. 75
...
- Rien n'arrêtera le feu vengeur. Il prendra tout ce qu'il y a à prendre. Et chacun espère qu'il brûlera chez le voisin plutôt que chez lui. Par ici, les gens sont comme ça. Ils se serrent les coudes pour braver l'hiver et les catastrophes, car ils ont peur d'avoir faim s'ils perdent leurs récoltes ou si leurs troupeaux crèvent. Mais quand vient une malédiction, c'est chacun pour soi! Le malheur des uns n'attire que la méfiance et fait fuir les autres. Ils croient tous que la colère du ciel ou des entrailles de la terre est toujours méritée. 76 -
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Ça veut dire qu’ils étaient là pour qu’on leur mette un peu de plomb dans la tête. Ce n’était pas une mauvaise chose. On était censé leur apprendre un métier. L’État les plaçait, versait une somme pour leur entretien. Le propriétaire a vu là une main-d’œuvre corvéable à merci, qu’il suffisait de battre pour qu’elle travaille et se taise. Et comme cela ne suffisait pas, il a commencé à faire des économies sur la nourriture. Il lui raconte la soupe claire comme de l’eau. Le pain sec les bons jours. La terre que certains mangeaient pour se remplir le ventre.
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– Je m’accuse de pas avoir parlé alors que je savais que les enfants étaient battus, et aussi affamés et… abusés. Je m’accuse d’avoir laissé les hommes de ce village se rendre complices d’évasions pour ensuite récupérer ces gosses et en faire des esclaves. Je m’accuse de pas avoir assez prié Dieu pour qu’Il les aide à redevenir de bons chrétiens. Je m’accuse de pas avoir parlé quand les inspecteurs de l’État ils ont posé des questions sur qu’est-ce qui se passait dans le bagne. Je m’accuse de…
Le prêtre fait claquer sa langue à plusieurs reprises pour faire cesser son emballement.
– Tout émoi excessif est mauvais conseiller, tempère-t-il d’une voix trop douce. (…)
Ces jeunes venaient des rues où ils vagabondaient sans retenue, sans pudeur, et plus profondément pervertis encore qu’ils ne le paraissaient extérieurement. Croyez-moi. Ils ne savaient que folâtrer, tenir de mauvais discours et se corrompre les uns les autres. Aussi, il fallait agir. Ce « bagne », comme vous l’appelez, n’était qu’un lieu de rééducation où le travail, l’effort et la discipline formaient un socle précieux pour les remettre dans le droit chemin.
– Mais… tous ces abus ? proteste timidement Jeanne.
– Pour bon nombre d’entre eux, il s’agissait d’orphelins ou d’enfants illégitimes de filles-mères, abandonnés dès leur naissance. Qui d’autre pouvait accomplir cette œuvre que les religieux et l’État ? S’ils étaient sous la garde de personnes qui avaient soin de les diriger dans les chemins du ciel, je n’ai rien à redire. Quand un jeune laisse entrevoir une ardeur martiale, montre un caractère dur ou cruel, est porté aux querelles et au carnage, ou que ses mœurs sont déplorables, il faut lui mettre un frein énergique. C’est saint Léonard qui nous l’enseigne. Notre rôle était de les rendre vertueux. De tout le reste, advienne que pourra, pourvu que leurs âmes soient sauvées.
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À l'intérieur ,Blanche s'installe à la table.Pour la première fois. Elle ne s'est pas vue s'asseoir, ne se rappelle pas avoir été une fois assise là. Aussi,quand elle réalise ce qu'elle vient de faire,elle serre les lèvres pour bloquer un gémissement de stupeur et se relève pour attraper un morceau de pain et un bout de lard,avant de reprendre sa place sur le banc.Il n'y a plus d'homme ici.Et il n'y en aura jamais plus.Personne pour lui contester le droit de s'installer où elle le souhaite.
Bientôt, elle triera et brûlera tout ce qui doit l'être. Qui voudrait des affaires d'un pendu ?
Quand elle se lève les yeux vers la fenêtre, son regard est happé par le ciel bleu.À la hauteur où elle se trouve, le bagne semble avoir disparu.Le monde peuplé de fantômes qui jouxtait le sien n'est plus.
Elle n'entendra plus ses geignements.( Page 323/324).
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Le chagrin des autres ne le touche pas. Il le trouve mesquin. Et même vulgaire. A quoi bon s'épancher dans des larmes , laisser le désespoir mordre son coeur puisque le disparu ne fait que devancer ce qui les attend tous ? Morluc ne voit dans le chagrin que la marque infamante de l'égoïsme et de l'orgueil, à moins qu'il ne stigmatise la petitesse et la fragilité des êtres face à l'immensité du vide dans lequel ils finiront par plonger.
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Vidéo de Jean-Christophe Tixier
À l'occasion de la 19ème édition des quais du polar à Lyon, Jean-Christophe Tixier vous présente son ouvrage "La ligne" aux éditions Albin Michel.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2683949/jean-christophe-tixier-la-ligne
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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