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3,3

sur 179 notes
Ce livre s'inspire d'une histoire vraie, dont je n'avais jamais entendu parler. En Bolivie, des femmes, jeunes filles et enfants d'une colonie ménnonite (mouvement sectaire qui rejette la modernité et la technologie, ont été violées nuit après nuit pendant 3 ans par des hommes de la communauté. Ils les endormaient et les violaient.

Ce qui est relaté ici, ce n'est pas le sordide, c'est le courage. le courage des femmes qui s'interrogent sur leur avenir : doivent-elles fuir ? Mais où ? Doivent-elles rester, au risque d'entretenir la haine dans leur coeur contre ces hommes et aller contre le pacifisme de leur religion ? Doivent-elles pousser les hommes en dehors de la colonie ?

Ce livre est un huis clos. Les femmes échangent, débattent, et un homme August, prends note de leurs paroles, qu'elles ne seront jamais capable de lire. Leurs pensées interrogent, touchent. Une lecture réellement dépaysante.
Merci à Buchet Chastel et Netgalley pour cette lecture.
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Lire ce livre procure un sentiment d'effarement ! J'en ai eu des sueurs froides.

Parfois, lire un livre, c'est vous emmener vers des souvenirs, vers des situations entraperçues, vers des personnes rencontrées.

J'ai découvert cette histoire en regardant son adaptation cinématographique sur un vol international de Delta Airlines.

Durant un séjour en Nouvelle-Angleterre, berceau de l'Amérique dit-on souvent, nous avons fréquemment croisé des membres de ces colonies religieuses avec leurs tenues vestimentaires d'un autre siècle, je me souviens particulièrement de cette adolescente vêtue, telle une Marie Ingalls, faisant des achats dans une petite station essence au milieu de nulle part et de ces hommes avec leur grand chapeau noir vendant leurs légumes devant un supermarché, mais là s'arrête la comparaison.

Miriam Toews s'est inspirée d'un fait divers sordide qui s'est déroulé en Bolivie entre 2005 et 2009. Des dizaines de femmes, adolescentes et petites-filles de la colonie mennonite de Molotschana sont droguées à coup d'anesthésiant vétérinaire, puis violées. Bien sûr, elles ont dû rêver leur dit-on, ou bien alors c'est la faute de satan.

L'auteure imagine dans le grenier d'une grange, un huis-clos entre ces femmes meurtries. Elles ont quarante-huit heures pour se décider.

. Rester et pardonner.

. Se battre, mais c'est s'opposer au précepte de non violence.

. Partir…mais comment et où ? Elles sont analphabètes et ne parlent qu'un patois allemand.

La révolte, pour la première fois gronde chez ces femmes isolées.

Elles se battront, mais quel sera leur avenir dans un monde qu'elles connaissent si peu ?

Un livre à lire et à faire lire.
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Ce livre m'a été conseillé par ma bibliothécaire, je n'avais jamais entendu parler de cette communauté. Avant de le commencer, j'y ai d'ailleurs fait quelques recherches, afin d'en savoir un peu plus sur le sujet.

Cette lecture me laisse plus que dubitative : je suis à la fois sidérée par les faits et un peu déçue quant au style d'écriture de l'autrice.

Il n'y a pas de chapitres, seulement quelques séparations, et il est difficile de "couper" la lecture, ce qui m'a paru un peu long par moment.

Quant aux faits (réels !!!), je suis outrée de voir ça encore de nos jours, qu'on dise à ces femmes de pardonner à leurs agresseurs, sous peine d'être jetées de leur communauté et de ne pas avoir leur place au paradis... Voilà pourquoi la religion (quelle qu'elle soit) m'horripile... de rendre la femme coupable de tout et responsable de ce qui lui arrive, juste parce que les hommes en ont décidé ainsi, parce qu'incapables de s'assumer, et de se servir de la religion et de Dieu à leur avantage, ça me rend malade... Voilà pourquoi les hommes m'horripilent également... J'aurais eu envie d'avoir ces femmes en face de moi, de les secouer une par une, et de leur crier : "Mais arrêtez de parler bon sang, arrêtez de vous demander quoi faire. Agissez !!! Révoltez-vous !!!".

J'ai pris l'habitude de lire des livres/romans de tous genres : il y en a que j'ai littéralement adorés, d'autres que j'ai bien aimés, ou un peu moins, ou encore pas du tout. Il y a ceux qui m'ont fait pleurer, rire... ou ceux, comme celui-ci, qui me mettent hors de moi...

Ce livre va rester encré en moi un moment je pense..., même si je suis incapable de dire s'il m'a plu ou non.

[Lu en novembre 2019]
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Miriam TOEWS. Ce qu'elles disent.

Un récit glaçant. Oui, les jours se suivent et j'ai l'air de me complaire dans des lectures noires. Après avoir lu, la biographie de Guilhem GALLART « Un peu plus loin », j'ai enchaîné avec Philippe BESSON « Ceci n'est pas un fait divers », et me voici confrontée avec cette narration vivement recommandée par ma fille. La dernière page refermée, je me suis précipitée sur la toile afin de faire connaissance avec cette autrice canadienne. Elle connaît parfaitement son sujet, native d'une communauté mennonite du Manitoba. Je vous conseille de lire les articles consacrés à cette culture, à faire connaissance avec ces mennonites...

« Ce qu'elles disent », se déroule dans une colonie mennonite de Molotschna, en Bolivie. Cette histoire est actuelle et se passe entre 2005 et 2009. Des femmes ont été droguées, battues, violées par des hommes de leur propre communauté. Elles avaient été anesthésiées avec un produit utilisé pour les animaux… Démasqués par une victime, ils ont été arrêtés et transférés à la prison de la ville. Ces femmes sont sidérées, elles viennent d'apprendre que les huit hommes incarcérés vont être libérés suite au paiement d'une caution. Ces femmes vont se réunir, à l'insu de leurs époux ou compagnons et vont décider, en leur âme et conscience de leur avenir…

Trois choix s'offrent à elles :
1. Ne rien faire.
2. Rester et se battre.
3. Partir.

Mais ces femmes sont toutes illettrées, ne parlant même pas l'anglais, ne s'exprimant que dans leur dialecte. Elles sont soumises entièrement aux hommes et veulent s'affranchir de ce joug. August Epp, l'instituteur va être leur scribe. Mais cette réunion qui va s'étendre sur deux jours est, une véritable cacophonie. Toutes parlent en même temps, s'injuriant, se moquant les unes des autres, s'amusant… Et cette communauté vivant en autarcie, ignore les frontières, les limites du territoire et ne sait même pas comment se diriger. Ces femmes sont incapables de s'orienter. Auguste va noter les propositions des unes et des autres. Il faut se hâter. le retour des hommes est annoncé pour très bientôt. Quelle va donc être la décision finale que choisiront ces combattantes ? Derrière ce départ, il y a toute une logistique à mettre en place : il n'y a pas de véhicule hormis des bogheis et des chevaux, en triste état. Peuvent-elles abandonner leurs enfants en pleine adolescence, en âge de devenir adulte, avant qu'ils ne sombrent dans la délinquance et deviennent des bourreaux comme ceux qu'elles envisagent de quitter ? Que faire ? Rester ? Se battre ? Fuir à tout jamais ? Cruel dilemme.Quel sera donc le choix ultime ?

Ce récit est effrayant, glaçant. Au XXI ème siècle, une vie en autarcie, sans aucun confort, sans relation avec le monde extérieur, vivre cloîtrée, isolée, enchaînée à des hommes cruels, dominateurs, tyranniques ! Se cantonner uniquement à des tâches ménagères, concocter des repas, laver, repriser le linge, s'occuper des enfants… Est-ce ainsi que les femmes peuvent s'épanouir ? Ne peuvent-elles avoir les mêmes droits que les hommes ? Loin de toute civilisation, isolée et maintenue isolée envers et contre tout, elles vont prendre la parole et après réflexion, décider de leur sort, s'affirmer et prendre un certain pouvoir. Faisant fi des belles paroles de leur prêtre, accusant que c'est l'oeuvre de Satan, elles entendront la voix de la liberté. La violence ne doit pas être à la base des relations entre les êtres. La paix, la sérénité, le calme sont bienfaiteurs de bonne entente. Un récit qui évoque des faits réels, actuels, mais barbares. Miriam narre cette histoire, basée sur des faits réels, en toute lucidité. Ce message d'amour, d'amitié, de partage ne peut nous laisser indifférents face à toute cette détresse. Mais que pouvons-nous faire ? La première solution est l'éducation de tous, garçons et filles et dans le cas de cette colonie, il faudrait commencer par éduquer les parents. Une tâche ardue, voire impossible… Nous avons le droit de rêver…. Je recommande la lecture de ce témoignage bien écrit et bien documenté. Bonne journée.
( 19/05/2023).
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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En 2009, une tragédie se déroule au sein d'une communauté sectaire mennonite quelque part en Bolivie. Un groupe d'hommes, utilisant des somnifères en spray, abusent sexuellement des femmes et des fillettes de leur communauté durant la nuit. Ils seront finalement arrêtés et incarcérés.

Le roman de Miriam Toews écrit en 2018, imagine une réunion en huis-clos des femmes victimes se posant la question de partir ou de rester. le narrateur, l'instituteur de la communauté, est celui qui prendra les notes car les femmes sont toutes analphabètes. Un long dialogue s'ensuit entrecoupé de larmes, de doutes, de prises de bec et d'humour aussi. Si elles restent, les femmes devront pardonner à leurs agresseurs. Si elles partent pour mettre à l'abri leurs enfants, leur Dieu leur pardonnera peut-être cette désobéissance.

La vie de ces femmes est terriblement frustre et pathétique : analphabètes, battues par des maris qui boivent, travaillant du matin jusqu'au soir pour faire tourner la ferme à l'ancienne, obéissant aux maris, aux chefs et à leurs fils dès qu'ils ont 15 ans. Leur foi fondamentaliste les emprisonne. C'est le viol de leurs fillettes qui les forcent à s'interroger et à prendre leurs destinées en mains.

C'est un livre très bien écrit (presque une pièce de théâtre) qui ne met pas l'accent sur les faits sordides mais sur la résilience des femmes. A travers le dialogue admirablement bien maîtrisé par l'auteur, nous découvrons la psychologie de ces femmes et ce qui les fait vivre.

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Belle histoire que celle de ces femmes qui ont une grande décision à prendre. Ce huit clos est original et l'histoire de August se mêle à l'histoire de ces femmes et également à celui d'Ona. L'écriture et l'histoire m'ont bien plu, mais j'ai eu énormément de mal à rentrer dans ce récit. J'ai trouvé les personnages de On a et de August très attachants. Ce livre est un hommage aux femmes de toute la terre.
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Un soir, huit femmes mennonites montent dans un grenier à foin pour tenir une réunion secrète. Depuis deux ans, ces huit femmes, et d'autres de leur colonie, ont été à plusieurs reprises violée dans la nuit par des démons venant les punir de leurs péchés. Maintenant que les femmes ont appris qu'elles avaient en fait été droguées et attaquées par un groupe d'hommes de leur propre communauté, elles sont déterminées à se protéger, ainsi que leurs filles, de futurs préjudices. Alors que les hommes sont partis en ville, ces femmes - toutes analphabètes, sans aucune connaissance du monde extérieur et incapables même de parler la langue de le pays dans lequel elles vivent – ont très peu de temps pour faire un choix : doivent-elles rester dans le seul monde qu'elles ont jamais connu ou doivent-elles oser s'échapper ? Pour traduire et écrire le procès-verbal de leurs réunions secrètes, c'est August, le jeune instituteur de la colonie qui est choisi.

Le roman de Miriam Toews est un roman au sujet fort, montrant la soumission des femmes dans une secte patriarcale du XXIème siècle et inspiré de faits réels. J'aurais dû être chamboulée par ce qu'ont vécu ces femmes mais la narration m'a perdue et a empêché toute émotion. En choisissant August comme porte-parole, l'autrice a sans doute essayer de ne pas tomber dans le pathos, mais ses digressions font retomber l'intérêt à chaque fois et tiennent le lecteur à distance. Impossible pour moi de m'investir, d'entrer en empathie avec les personnages que l'on peine à différencier. C'est en plus très dialogué, un peu redondant, avec une certaine monotonie dans les échanges. Indéniablement il y a une ambiance singulière dans ce livre que j'aurais vraiment voulu aimer notamment parce qu'il m'a été conseillé par une lectrice que j'apprécie particulièrement et aux goûts très sûrs. Malheureusement je suis passée à côté.

Traduit de l'anglais (Canada) par Lori Saint-Martin et Paul Gagné
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"Laisser sortir la voix. Parler. Prendre les mots, même avec la langue rugueuse d'une parole confisquée. Rompre le joug, ouvrir la gorge pour que la vie prenne verbe, qu'elle prenne corps, rétablir le mouvement, commencer à lutter.
Inspirée d'un fait réel, l'histoire se déroule en 2009 dans une colonie mennonite de Molotoschna, Canada, où des femmes sont régulièrement retrouvées au petit jour inconscientes, battues comme plâtre et violées. Pourquoi et par qui ? L'affaire est entendue, c'est l'oeuvre du malin qui, comme on le sait, rode la nuit. Alors, un jour, des femmes décident de se réunir en secret pour dire les violences que les hommes leur font subir et tenter de changer la donne. Leur langue est difficile, elles parlent à peine, elles n'ont pas l'habitude de s'exprimer. Celles qui vivent en autarcie, tout en bas de l'échelle, n'ont pas le langage du maître.
Tour de force romanesque, Ce qu'elles disent est sans complaisance mais non sans une touche d'humour. Miriam Toews, qui ne nous met jamais dans une position de voyeur, chose suffisamment rare par les temps qui courent pour qu'on le souligne, nous rappelle que l'oppression peut cesser dès lors que des personnes isolées décident de s'unir."
Pierre-Romain Valère in DM
Lien : https://doublemarge.com/ce-q..
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Le récit est, en partie, le compte rendu d'une assemblée générale des femmes de trois générations de la colonie mennonite de Molotschna. August Epp, l'instituteur, est chargé de le retranscrire, ces femmes ne sachant ni lire ni écrire. Elles s'expriment toutes en bas-allemand, plautdietsch, une langue médiévale exclusivement orale.
Entre 2005 et 2009, ces femmes ont été victimes de viols. Pendant que les hommes sont partis en ville, ces femmes se réunissent pour décider ensemble quelle alternative prendre. Les hommes leur ont laissé trois choix : partir, ne rien faire ou rester.
Les corps de ces femmes sont striés de marques de cordes, piqûres d'insectes, une a même le doigt sectionné.
La réunion commence par un débat : les femmes sont-elles des animaux ?
Leur corps ne semble être qu'un outil quelconque pour ces hommes contrôlant tout, même le temps. Elles ne savent rien du monde extérieur ni de la langue qu'on y parle. Les agressions avaient, au départ, étaient mises sur le dos de la fameuse imagination féminine débordante par Peters, le chef de la congrégation, malgré les traces de sperme, de sang et de cordes sur les corps des victimes à leurs réveils.
Peu à peu, c'est l'idée de déclaration révolutionnaire exprimant les droits des femmes au sein de la colonie qui se met en place, un manifeste qui proclame les revendications des femmes.
Mais le choix des mots est primordial : qu'écrire, pourquoi ?
Et quel choix faire ?
Il y a bien des sujets comme la communauté, la liberté, qui auraient sûrement mérité d'être plus amplement développés dans ce roman.
De plus ce livre à un petit côté socialiste et intellectuel qui m'a dérangé et que j'ai eu du mal a imaginé chez ses femmes qui n'ont reçu aucune instruction. Certaines de leurs expressions sonnent faux dans ce que l'auteur nous montre comme leur éducation. L'auteur n'est jamais loin de ses personnages.
C'est, je pense, avant tout un livre militant. le style est un peu répétitif, pas vraiment poétique, ni tragique d'ailleurs. C'est un peu flou, un peu brouillon. C'est tellement dommage, il y avait là matière à écrire de belles pages. Mais le plus important est d'avoir posé un éclairage sur ce fait divers à la fois horrible et glaçant à notre époque dite civilisée.
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Pendant quatre ans plus d'une centaine de femmes de la communauté de tous âges, 3 ans pour la plus jeune fillette, issues de différentes familles, ont été successivement droguées, violées, battues, et laissées inconscientes au petit matin. La seule explication donnée par les hommes est que le diable a pris possession de leurs corps, de leurs âmes, elles sont donc coupables. La place de la religion est tellement énorme dans cette communauté chrétienne anabaptiste et pacifiste (crée au XVIe siècle) pour tous et toutes qu'elles sont paralysées face au poids de ces évidences. Jusqu'au jour où elles démontrent que ce sont certains hommes de cette même communauté qui les endorment et abusent d'elles.

Cette lecture est à la fois un choc et une énorme surprise. Comment imaginer que des femmes vivent aujourd'hui dans de telles conditions, et surtout, comprendre ce qui leur est arrivé et comment elles ont été traitées pendant si longtemps.
lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2019/10/16/ce-quelles-disent-miriam-toews/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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