La première impression qui se dégage de ce roman, c'est la difficulté de l'auteur à soutenir une narration continue. Ce texte est en effet un assemblage de textes courts, comme autant de petites nouvelles se succédant avec sans cesse de nouveaux personnages. On a donc plutôt le sentiment d'une écrivaine au talent de nouvelliste qui tenterait de se faire romancière, sans y parvenir : les personnages ne consistent jamais vraiment, si ce n'est par des traits appuyés voire caricaturaux.
La deuxième impression est plutôt positive en revanche et tient au style, une prose poétique à l'atmosphère à mi-chemin entre le conte et le réalisme magique. C'est la seule qualité du livre, ce style étant bien rendu par la traduction.
La troisième impression, la plus forte, est celle d'une satisfaction manifeste de l'écrivaine à mettre ses personnages dans des situations atroces, de préférence s'ils sont plus jeunes ou plus fragiles. Ces mises en situation étant d'ailleurs totalement gratuites et ne servant aucun propos original -si ce n'est dénoncer, comme si c'était nécessaire, la cruauté humaine et les horreurs de la guerre. Ce sadisme de l'auteur aboutit à une forme de prise en otage perverse du lecteur qui n'est pas sans rappeler des procédés chers par exemple, à
Michael Haneke au cinéma (Funny games, le Ruban blanc etc.)
C'est là le premier et dernier livre que je lirai d'
Olga Tokarczuk, dont le prix Nobel laisse perplexe, au regard de son incapacité à camper une véritable structure romanesque et à proposer un regard neuf et original sur l'histoire et l'humanité.
(Pour avoir une idée du niveau de violence gratuite et de la façon dont l'auteur prend le lecteur en otage, voir l'extrait révoltant que j'ai posté dans la rubrique "citations")
Lien :
http://www.williamjoshbeck.c..