Mooon Dieu ! Que cette lecture a été laborieuse ! Plus d'un mois pour venir à bout d'à peine 450 pages, c'est long ! Ça ne partait pas si mal que ça pourtant, j'ai littéralement dévoré le premier quart du livre. Et pourtant, suite à la chute de Valinor et au serment de Fëanor, le récit a perdu pour moi la majeure partie de son intérêt.
Mais restons dans les généralités pour le moment. On ne présente plus
J.R.R. Tolkien et son oeuvre d'une vie.
le Silmarillion en est un recueil de 5 textes compilés par
Christopher Tolkien et qui s'attache à la description du monde (Arda), de sa genèse à la fin du Troisième Âge. C'est donc un point de vue d'ensemble qui nous est proposé ici. Tellement d'ensemble qu'à certains moments, cela frise l'encyclopédie vaguement romancée. Sérieusement, il faudrait établir un ratio noms communs sur noms propres, ça pourrait être très drôle. Il y a des noms pour tout et tout le monde, c'est impressionnant ! Souvent même plusieurs noms selon les personnes et les endroits. C'est éreintant à suivre et je suis persuadé de ne pas en avoir retenu le dixième. Pour vous donner une idée, l'index des noms fait presque 60 pages... Voilà, voilà.
Structurellement, nous faisons face à cinq récits, cinq grands chapitres. le premier, « Ainulindalë », est un remake de la Genèse. Un Dieu tout-puissant nommé Eru, ou encore, Illúvatar, omnipotent, omniprésent, créateur de Tout et mélomane. le deuxième récit se nomme « Valaquenta ». Il s'agit de la partie qui, dans sa forme, se rapproche le plus d'une encyclopédie puisqu'elle apporte une description de chaque entité/déité. J'ai beaucoup apprécié ces deux parties, elles se rapprochent beaucoup d'un récit mythologique. Ici, sont présentées les bases du Panthéon de la Terre du Milieu et les protagonistes divins qui vont jouer sur sa destinée. C'est chouette. D'autant plus que ce sont des parties qui ont le bon goût de ne pas trop s'étendre en fioritures inutiles et alourdissantes.
Vient ensuite le récit qui constitue le coeur et la majorité de l'ouvrage : le Quenta Silmarillion. Autant, à ses débuts, j'ai trouvé le récit sympathique, mais à partir du moment où Fëanor prête son serment et quitte Valinor, le texte m'est devenu particulièrement pénible à lire. Untel s'est installé ici, a nommé l'endroit X (aka Y ou Z), a fondé la puissante cité de A (aka B ou C) et a enfanté la sage et noble lignée des Dupont. Et un jour, le roi Machin (ou Bidule en telle langue) rassemble des troupes parce que Truc (ou Chose en telle langue) l'a vexé ou parce qu'il se sent pousser des ailes et veut attaquer le grand méchant sur son terrain. Ajoutez à cela des considérations géographiques, politiques, sociales, généalogiques et tous leurs intermédiaires et vous aurez une mélasse dont je n'ai pas retenu grand-chose. le seul récit qui me reste précisément en tête est celui sur
Beren et Lúthien... Parce qu'il s'y passe enfin quelque chose et qu'un coup est finalement porté à Morgoth ! C'est fou ! Quand j'y pense, l'auteur de « I Hate Fairyland » avait plutôt raison sur sa caricature de la maléfique reine Gertrude. le gros tout méchant tout noir se vénère sur son trône dans sa montagne, fait des plans maléfiques, fait bouger des pions, mais reste assis. Ici, on rajoutera les pauvres moutons qui veulent juste vivre là et bêlent en voyant l'Ombre se répandre ou sont corrompus. Et finalement, les gentils Dieux qui vivent à l'autre bout du monde en boudant parce qu'on a osé les contredire et ne viennent se bouger le fion que quand c'est vraiment la merde comme les Saints Sauveurs. Wow.
Quatrième partie : Akallabêth, la chute de Númenor. En deux mots : anecdotique, à la limite de l'inintéressant. On termine tout doucement avec « Les Anneaux du Pouvoir et le Troisième Âge » qui apporte un nouvel éclairage sur les événements du Seigneur des Anneaux. Petite partie bien sympathique et savoureuse, mais j'ai tout de même une interrogation. Pourquoi ne pas avoir profité de la structure de ce recueil pour boucler la boucle et proposer un récit de la fin du monde qui aurait fait écho à la genèse en début d'ouvrage ? Avis aux fans, un tel récit a-t-il été écrit par
Tolkien ?
En conclusion,
le Silmarillion n'est pas un livre que je lirai une seconde fois. Les quelques points positifs que j'y ai trouvé ne sont malheureusement pas suffisants pour contrebalancer mon ennui face à la majeur partie de ce recueil.
PS : Juste pour pinailler, pourquoi la couverture représente-t-elle le combat de Gandalf contre le Balrog de la Moria alors qu'il s'agit d'une scène du Seigneur des Anneaux qui n'est pas évoquée dans
le Silmarillion ?
Aller ! Des bisous !