Voilà, c'est fini...
Ou plutôt, ça commence !
Je n'imaginais pas en me faisant offrir ce livre que j'y passerais autant de jours. Bien sûr le pavé est conséquent, le format plus grand que poche, les pages bien remplies et le corps du texte assez proche du 8... Mais tout de même !
Revenons quelques mois en arrière, je découvre sur Amazon Prime, “Les Anneaux du Pouvoir”, sorte d'adaptation en série TV d'un “prequel” du “Seigneur des Anneaux”, que j'avais lu il y a bientôt 15 ans et dont j'avais vu avec tant de plaisir les longs métrages de qui vous savez.
Cette adaptation TV ne manque pas de charme, belle mise en scène, décors magnifiques, costumes chatoyants, acteurs principaux convaincants et une distribution plus large et curieusement plus “colorée” que ce que je m'attendais à voir. Qu'à cela ne tienne, l'histoire se tient pour l'instant. Je me renseigne de droite et de gauche, lis des articles dans différentes sources de presse, papier, web, et le moins que l'on puisse dire, est que tout le monde s'écharpe, s'invective, crie au scandale pour les uns ou au génie pour les autres, trahison de l'oeuvre, wokisme exacerbé pour certains, respect de la diversité pour les autres.
Je m'en ouvre à une connaissance qui n'est pas contente, lui demande pourquoi, et me résous sur ses conseils à lire
le Silmarillion pour me faire ma propre opinion.
Quelle histoire !
C'est carrément la genèse de l'oeuvre et donc de la Terre du Milieu dont il est question. Les deux premières parties sont consacrées à la création des Dieux, du monde, et des premières créatures, elfes, semi-elfes, premiers-nés, nains, hommes, bons et mauvais, etc. La troisième partie, la plus importante, se résume à l'annuaire généalogique de tous ceux qui se croisent, se fâchent, s'unissent, se battent, se trahissent, s'entretuent, pour finir par se réconcilier, enfin ceux qui restent, avec pour chacun des protagonistes, son état-civil, son surnom, son nouveau nom, et ses exploits ou ses échecs, dans telle ou telle partie d'un territoire si vaste qu'il est pratiquement impossible de s'y retrouver malgré les cartes fournies.
Bref, trop étant trop, j'ai failli lâcher l'affaire. Mais comme je ne voyais toujours pas arriver de noms connus, hormis Sauron, je me suis accroché. Il m'aura donc fallu attendre les 4e et 5e parties pour en voir enfin l'oreille (pointue ou non) ; Galadriel, Elrond, Saruman et Mithrandir (Gandalf) et quelques autres.
Après que Sauron eut forgé le sien, les Anneaux de pouvoir furent créés en quelques lignes par Celebrimbor et distribués : 3 aux elfes, 7 aux nains et 9 aux hommes qui en firent piètre usage et vite soumis à Sauron. Isildur le vainquit et lui piqua l'Anneau Unique avant de le perdre bêtement au fond de l'eau avant de mourir transpercé de flèches des Orques. Tout ceci raconté en une vingtaine de pages au milieu de tout un texte particulièrement imagé, c'est un peu court comme aurait dit Cyrano ! Et j'allais oublier, il fut enfin question d'un petit peuple pêcheur, de Petites gens ou Demi-Hommes, dont l'un d'eux aurait trouvé au fond du fleuve ce que vous savez...
« Et le troisième âge s'acheva comme il avait commencé, dans un combat contre Sauron »
Or donc me voilà à la fin du livre un peu perplexe. Je n'ai pas trouvé de rapport direct avec la série pré-citée, et si mon but premier était d'avoir des réponses à mes questions, le but est manqué. Reste malgré tout un très gros livre, au texte très dense et aux ramifications généalogiques particulièrement touffues. L'écriture est très jolie, la traduction (j'imagine) fidèle et un style inimitable ; descriptif toujours, ampoulé parfois, précis à l'extrême et surtout sorti de l'imagination d'un auteur aux rêves infinis, s'étant fixé un “grand-oeuvre” dont les différents romans enchantent aujourd'hui des générations entières et pour longtemps à venir. Pour ma part je suis resté sur ma faim, peut-être m'attendais-je à un scénario plus proche de “
Bilbo le Hobbit” ou du “Seigneur des Anneaux” que des textes plus oniriques ou contemplatifs comme le “Silmarillion” ou “Les Enfants de Hürin” lus il y a quelques années.