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Bien qu'il soit un piètre pianiste, l'inspecteur Hermann Preiss, de la police de Düsseldorf, est un mélomane averti qui n'aime rien tant que les petites soirées musicales dans les salons de la bourgeoisie de la ville. Aussi quand il reçoit en pleine nuit une lettre de Clara Schumann l'implorant de venir toutes affaires cessantes à son domicile de la Bilkerstrasse, le policier s'y précipite, tout à sa joie de rencontrer le grand Robert Schumann. Sur place, c'est le drame. Alors que sa femme le croit fou, le maestro prétend être victime d'une conspiration. Un ''la'' bourdonne sans cesse dans sa tête, l'empêchant de penser, de composer, de jouer. Contre l'avis de Clara, Preiss commence une enquête officieuse. Complot ou folie, le policier doit se faire son idée et quand un habitué des soirées du couple se fait assassiner, il tend à creuser la première hypothèse.

Petite flânerie musicale à Düsseldorf en compagnie de musiciens, de compositeurs, de critiques, d'accordeurs de piano et bien sûr du couple Schumann. Clara, belle, magnétique, maîtresse-femme qui s'occupe d'un mari extravagant, de ses six enfants et trouve le temps de donner des concerts, même si sa carrière est mise à mal par la jalousie De Robert. Lui est LE maestro, capricieux, fantasque, cyclothymique, un génie pour certains, un homme fini pour d'autres. L'intrigue policière n'est ici qu'un prétexte pour nous faire entrer dans leur intimité, nous raconter leurs déboires, leurs petits secrets, leurs rapports houleux. Bien documenté, le roman bénéficie aussi du style irréprochable de Morley Torgov, de sa fine analyse psychologique des personnages et de l'humour de son héros, le policier Hermann Preiss qui gagne à être connu.
Une immersion dans l'Allemagne mélomane de la fin du XIXè siècle parfaitement réussie. Un roman au charme indéniable, raffiné et instructif. A découvrir !
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Un très bon livre qui évoque la vie de Clara et Robert Schumann, de Johannes Brahms ou encore de Franz Liszt. Ce roman policier tourné vers la musique, donne le ''la'' comme fil conducteur d'une enquête menée par Hermann Preiss, inspecteur de police à Düsseldorf. Je me suis régalée et ai appris beaucoup, l'intrigue est plus un prétexte pour aborder les vies des compositeurs, des musiciens, leurs relations interpersonnelles ou encore la technique musicale (des vibrations d'une note, aux pianos et leur accordage). Mais il n'empêche que l'ensemble se tient et est un réel plaisir de lecture, d'autant que Morley Torgov utilise l'humour avec talent et dispense ses connaissances musicales de manière agréable. Son enquêteur est un personnage réellement intéressant, l'auteur a vraiment travaillé les personnalités de chacun des protagonistes et j'ai grandement apprécié cette plongée en Allemagne dans le 19ème siècle des musiciens. Schumann reste cependant « un mystère que nul n'était censé résoudre. »
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Düsseldorf, XIXème siècle. L'inspecteur Preiss, mélomane et apprenti pianiste à ses heures, est appelé d'urgence en pleine nuit auprès de Robert Schumann lui-même. Motif : un la, audible de lui seul, lui brise les tympans. Bien que l'enquête dépasse le champ de ses compétences, Preiss décide d'en apprendre plus, par amour de la musique mais aussi pour le charme de Clara, la talentueuse épouse de Schumann…

Meurtre en la majeur

Voilà un auteur dont je n'avais jamais entendu parler mais que j'ai bien envie de fréquenter maintenant ! Il est aussi l'auteur du Maître chanteur de Minsk consacré cette fois à Wagner.

Meurtre en la majeur est un roman bien documenté qui s'appuie sur une bibliographie solide. On côtoie des personnages historiques, on découvre leurs talents comme leurs défauts. J'ai vu il y a quelque temps un film consacré au couple Schumann et j'ai apprécié de le retrouver dans ce récit. Clara, musicienne bridée par la jalousie de son mari et néanmoins femme de tête, en charge de six jeunes enfants. Robert, probablement bipolaire, à une époque où on ne comprenait pas bien ce trouble. Et bien sûr, le génie musical qui plane sur eux. On rencontre également Liszt, qui paraît bien peu sympathique et Brahms, l'ami – et plus si affinités – des Schumann.

Quoique le suspense ne soit pas intense – le fameux crime apparaît bien tardivement -, j'ai dévoré ce livre en quelques jours : pour le plaisir de flâner dans le milieu musical, de découvrir des bribes de la vie privée des musiciens et de glaner au passage quelques informations sur l'art d'accorder les instruments ou sur les grands noms de la facture de pianos. Preiss lui-même résume parfaitement la situation : « Pas de pistolets fumants, pas de poignards sanglants, pas de lettres anonymes. Il n'y a rien qu'un possible dément qui affirme entendre une certaine note de musique dans des lieux étranges et à des moments étranges. Et, malgré tout, je suis incapable de m'en désintéresser ! » (p. 120)

L'inspecteur Preiss est doté d'une certaine épaisseur et d'une histoire familiale qui le rendent attachant, sans parler de sa passion pour la musique qu'il analyse avec finesse. le duo qu'il forme avec la violoncelliste Helena Becker, indépendante et volontaire, est amusant.

Bref, un polar dépaysant et intelligent qui donne envie d'écouter Schumann !
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La musique et la mort, c'est ainsi que je pourrais titrer ce billet. Si comme moi vous aimez la musique mais n'êtes pas grand connaisseur de la vie des musiciens, vous allez découvrir au fil des pages un monde bien attachant mais aussi dur, cruel et angoissant.
je sens que vous trépignez donc allons y : Nous sommes à Düsseldorf vers 1850 et n'ayons peur de rien entrons tout de suite chez Robert Schumann et sa très belle femme Clara. le maestro est persuadé que quelqu'un cherche à le rendre fou et il fait appel au talent de l'inspecteur Hermann Preiss pour découvrir la vérité. Bien sûr Preiss n'ignore pas que Robert Schumann glisse doucement vers la folie, mais est-ce une raison suffisante pour ne pas croire à ses dires ?
Preiss est lui-même mélomane et régulièrement pendue à son bras il y a une belle violoncelliste. Son enquête va lui faire rencontrer toute une gamme de personnages, de l'accordeur de piano au journaliste en mal de scoop ( eh oui déjà). Mais au détour de ses recherches il lui faut vivre un peu avec les Schumann et c'est l'occasion pour lui, et pour nous, de côtoyer Frantz Listz qui se révèle plein de morgue et d'audace et le jeune Johannes Brahms dans le rôle de l'amoureux transi.
Fan des thrillers sanglants, des polars procéduraux, des tueurs en série, passez votre chemin, ici rien de tout ça, l'énigme n'est que le prétexte à une intrusion dans le monde de la musique. Un monde plein de bizarrerie, de musiciens névrosés, de dangereux accordeurs de piano, de père un peu trop autoritaire, de compositeurs jaloux, ce qui prouve que les dictons sont parfois très faux, la musique n'adoucit pas les moeurs.
Une façon originale et très agréable de vivre pendant quelques heures à proximité des génies avec bien sûr en musique d'ambiance votre oeuvre préférée.
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Un polar historique qui nous fait entrer dans l'intimité des musiciens romantiques allemands de la seconde moitié du dix-neuvième siècle, au cours d'une enquête policière menée à Düsseldorf par l'inspecteur Hermann Preiss. Robert Schumann, affligé d'un "la" qui ne cesse de lui résonner à l'oreille, se demande bien qui lui en veut et réussit à grand mal à persuader notre pauvre inspecteur de se mettre en chasse du fautif imaginaire. Clara, sa femme, célèbre interprète des oeuvres de son mari, mais qui aimerait bien qu'on s'intéresse aussi à ses propres compositions, se laisse courtiser par le jeune et beau Johannes Brahms, le tout sous le regard envieux d'un Franz Liszt confit dans son orgueil. Les choses vont devenir sérieuses lorsqu'on découvre un premier cadavre qui va mettre en branle toute une série de "témoignages" tous aussi farfelus les uns que les autres. Notre enquêteur va avoir bien du mal à dénouer cet écheveau et son tact et son sens de la psychologie vont être mis à l'épreuve pour ne pas trop secouer ces êtres fragiles mais… géniaux. de l'humour, du suspense, une bonne dose de culture musicale mais astucieusement distillée. Un bon moment de détente, qui ravira les mélomanes, et les autres…
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Lire un classique permet de se replonger dans un univers éloigné des situations et évènements vus aujourd'hui. Puis finalement, on se rend compte que l'histoire se répète. La mise en scène des personnages est bien construite. On retrouve des descriptions à 'la Maupassant'.
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Schumann est-il fou ? Pourquoi Liszt est-il si hautain ? Et que cache le sourire séducteur de Brahms ? le meurtre se dessine derrière le raffinement de ces grands musicients. J'ai adoré, vous allez dévorer !
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Voici un roman policier qui commence de manière originale. le lecteur est très perplexe, et ne sait pas trop comment Preiss va pouvoir mener son enquête. C'est justement cela qui fait qu'il n'y a pas de longueurs. le mystère du début est trop insolite pour que le lecteur ait le temps de s'ennuyer.

Par la suite, l'auteur plante un décor, nous entraîne dans la vie de ses personnages, partageant avec son lecteur des épisodes et des façons de faire assez loufoques. L'auteur rend parfaitement une certaine ambiance un peu survoltée, un peu artificielle, mais sympathique. Les ragots sur les Schumann, le petit scandale qui arrive au banquet donné en l'honneur de Frantz Liszt, le caractère des protagonistes, certaines répliques décapantes, tout cela donnera de la matière au lecteur.
Parmi les scènes loufoques, j'évoquerai celle où Preiss pose quelques questions qui se veulent discrètes sur les Schumann au journaliste, et que celui-ci raconte les pires horreurs tout en s'empiffrant allègrement.
[...]
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Le début de ce roman me semble prometteur. Des musiciens connus, un enquêteur atypique, et une ambiance stimulante. Peu à peu, l'histoire se dilue, l'enquête piétine, et je m'ennuie... J'ai été assez déçue par la fin, mais je suis allée vérifier la vie des personnages, et l'aspect historique a été en grande partie bien respecté.
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Robert Schumann a, toute sa vie, été hanté par une bien étrange prophétie qui lui est apparu en songe alors qu'il avait vingt ans : il mourrait fou ! C'est, en tout cas, ce qu'il a noté dans son journal intime.
Prophétie funèbre, ironique et cynique, puisque quasiment tous les biographes spécialistes de Schumann se sont accordé pour dire, en tout cas fut un temps, qu'il est mort effectivement fou, interné dans l'asile d'Endenich, aujourd'hui situé dans la banlieue de Bonn.
Pour les romantiques, il y a deux façons de bien mourir : soit jeune, soit malade. Schumann souffrait des deux, paraît-il, car son esprit était embué par un imperturbable la. La fin de la vie de Schumann est bien étrange, perclue d'incohérences que même le pire des scénaristes actuels ne saurait faire preuve. Il n'en fallait pas plus pour Morley Torgov pour s'en saisir et s'en amuser, faisant des zones d'ombre de la vie de Schumann des éléments d'un polar à la Cluedo - comprenez : une parodie, un pastiche qui n'attend pas vraiment de coupable ni de résolution. Quid du célèbre triangle amoureux Robert-Clara (née Wieck)-Johannes (Brahms) ? Quid de l'étrange relation Clara/Johannes, quasiment 14 ans d'écart (Clara est née en 1819, Johannes en 1833) ? Quid de la relation qu'ils avaient avec Liszt, tête de file de l'école de Weimar (avant-garde musicale qui n'avait pas réussi à séduire le couple Schumann donc, pas plus que Brahms et Chopin) ? Et si la supposée folie de Robert Schumann n'était que la dénonciation à peine voilée d'une tentative de meurtre qu'on aimerait savoir déguisée en tentative de suicide ?
Sous couvert de polar, Torgov raconte un peu ce milieu bourgeois, très avancé intellectuellement et artistiquement, violent dans tous les sens du terme et reprend l'une des vies les plus célèbres de l'histoire de la musique du XIXème siècle, le tout avec humour et érudition. Un très bon moment à passer qui, je l'espère, incite à (re)découvrir cette musique romantique allemande.
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