Citations sur L'Odyssée d'Hakim, tome 2 : De la Turquie à la Grèce (34)
Je pensais au futur, au passé. Je me remémorais ce que j'avais vécu ces derniers mois, je me demandais ce qui allait nous arriver, est-ce que je prenais la bonne décision ?
- Moi j'aimerais pas devoir vous quitter pour aller dans un autre pays.
- Personne n'aimerait.
- J'espère qu'un jour tout ira mieux dans leur pays pour qu'ils puissent se retrouver.
C'est vraiment à partir de ce moment là que je me suis rendu compte du profit que tiraient certaines personnes des réfugiés. Le business de la détresse.
- Désolée, monsieur, je ne peux rien faire pour vous. Pour ce genre de choses, il faut aller à l'ambassade de votre pays.
- Quoi?? Mais enfin, vous vous doutez bien que si je vais dans l'ambassade d'un pays que j'ai fui, je vais me faire arrêter et renvoyer là-bas.
- Peut-être. Mais c'est la procédure.
J'ai été impressionné par Istanbul : la taille de la ville, l'agitation.
- Je vous assure, j'ai bien réfléchi et c'est le mieux à faire. Soit je pars maintenant, soit on est condamnés à rester ici dans la misère. De plus en plus de migrants arrivent en Turquie et la situation va se compliquer. Je ne suis pas sûr que les Turcs continuent d'être aussi accueillants. Il sera de plus en plus difficile de trouver du travail, même au noir. Et nous aurons beaucoup de difficultés à partir si les choses tournent mal ici.
- C'est qui, Hakim ?
[...]
- Je l'ai rencontré il y a presque un an par l'intermédiaire d'une amie journaliste.
Je souhaitais raconter l'histoire d'un réfugié pour connaître et faire connaître ce que la politique, les médias et nous aussi, parfois, oublions souvent...
Il s'agit d'êtres humains avec des parcours, des histoires, des destins qui ne peuvent être réduits à ce mot désincarné de "réfugié".
A ce moment-là [sur la plage], il me restait environ 2000€ que j'ai emballés dans un sac plastique avec mon téléphone et mes documents. Ensuite, j'ai fait enfiler les brassard et la bouée à Hadi avant de mettre mon gilet de sauvetage. Mon Dieu! Qu'est-ce que j'étais en train de faire!
Sans doute l’une des pires périodes de ma vie et je n’avais pourtant pas été épargné dernièrement...
J’ai essayé d’appeler ma famille pour en savoir plus, mais je n’arrivais pas à les joindre.
Et je suis resté chez moi reclus une quinzaine de jours. (pages 92 et 93)
L'accueil fait partie de notre culture même si on n'a pas toujours envie.