Citations sur L'Odyssée d'Hakim, tome 2 : De la Turquie à la Grèce (34)
Comment pouvait-on passer si vite d’une vie confortable et sans histoire à un tel enfer ? Par quel concours de circonstances, me retrouvais-je dans la peau du miséreux fuyant son pays au péril de sa vie ?
(Â Istanbul, un syrien)
-Tu veux vivre comme nous, comme des rats, toute ta vie ?
(Hakim)
- Mais si on coule, on meurt.
(Le syrien)
- Mais ici, on ne vit pas. On est comme morts !
Comment pouvait-on passer si vite d'une vie confortable et sans histoire à un tel enfer ? Par quel concours de circonstances me retrouvais-je dans la peau du miséreux fuyant son pays au péril de sa vie ?
Quand on doit faire vivre sa famille, on est plus facilement tenté de contourner les règles...
-Tu va partir avec ta femme?
-Pour le moment juste avec ma fille. Ma femme nous rejoindra après.
-Tu n'as pas peur pour ta petite?
-Si. Mais on n'a pas le choix. Il n'y a aucune issue pour nous ici. C'est même de pire en pire. Si on reste, on finira dans la rue. C'est comme mourir mais en plus lent, en plus douloureux. Et je ne veux pas ça pour ma famille. On est entre les mains de Dieu.
Comme partout, quand on est pauvre et que ça va mal, on se dit que c'est la faute des étrangers.
La liberté n'est jamais donnée, elle se gagne.
(Louise, fille de Fabien Toulmé) :
Je pensais pas que les réfugiés étaient aussi gentils. Ils sont bien habillés. Ils sont polis.
(son père) : - Ha ha ! Mais oui, ce sont juste des personnes qui ont fui leur pays ! Des gens comme nous. Mais leur vie est compliquée, même s'ils ont des aides, ils vivent loin des leurs et ne savent pas quand ils pourront les revoir.
- Moi j'aimerais pas devoir vous quitter pour aller dans un autre pays.
- Personne n'aimerait.
- J'espère qu'un jour tout ira mieux dans leur pays pour qu'il puissent se retrouver.
(Hakim)
- Et quand ma pépinière a commencé à bien marcher, je participais régulièrement à une émission de radio pour parler des plantes.
(Fabien)
- Tu étais un peu le Nicolas le jardinier syrien !
(Hakim)
- Je connais pas.
(Fabien)
- C'est pas grave, reprenons.
C'est vraiment à partir de ce moment-là que je me suis rendu compte du profit que tiraient certaines personnes des réfugiés.
Le business de la détresse.
Le business était bien visible là où m'avait déposé le chauffeur de taxi : le quartier de Basmane, une espèce de marché à ciel ouvert de l'immigration.
Partout des Syriens, mais aussi des Irakiens, des Afghans, qui attendaient leur départ vers l'Europe.
Des passeurs qui discutaient avec leurs clients (...)
Des commerces qui vendaient le kit de survie du "parfait" réfugié (...)
Des hôtels qui garantissaient une bonne connexion internet (gratuite !) pour permettre d'être averti rapidement de la date d'un embarquement.