Suzette ou le grand amour

Suzette vient de perdre son mari. Mais, étonnamment, comme elle le confie à sa petite-fille, Noémie, elle n'arrive pas à être triste. Si elle est désormais seule, elle peut compter sur cette dernière avec qui elle a une relation bien particulière, surtout depuis que Noémie a perdu sa maman. Les deux femmes se voient très souvent, discutent beaucoup, de tout et de rien mais aussi de sujets plus profonds. C'est ainsi que Suzette lui confie qu'elle n'a pas toujours été heureuse avec Bernard. Si ce dernier était un père et un grand-père formidable, il n'a malheureusement pas toujours été un mari exemplaire. Malgré les 60 ans passés avec son mari, elle n'en a pas oublié son premier amour, rencontré lorsqu'elle avait 23 ans. Un bel Italien, Francesco, qu'elle n'a jamais revu. Noémie, quant à elle, vient tout juste d'emménager avec Hugo, avec qui elle est depuis 5 ans. Mais le jeune homme, encore étudiant, semble visiblement accorder beaucoup d'importance à son indépendance et tient à ce que chacun fasse des choses de son côté. Pour se changer les idées, la jeune fleuriste décide alors de partir à la recherche du premier amour de sa grand-mère...

Au coeur de cet album, Fabien Toulmé nous parle d'amour, quel que soit l'âge que l'on ait, mais aussi de sexualité et de vie de couple. Pour cela, il nous emmène dans un road-trip, organisé par la jeune Noémie, dans le but de retrouver le premier amour de sa grand-mère, Suzette. Si le thème se révèle intéressant, l'amour vu par deux femmes d'une grande différence d'âge, il n'est cependant pas assez approfondi. le scénario manque parfois de rythme, l'auteur s'attardant sur des scènes du quotidien qui, au final, n'apportent pas grand-chose. On s'ennuie un peu et tout semble convenu. Graphiquement, le trait est clair, la palette de couleurs peu nuancée.
Un album gentil et sans surprise...

Suzette vient de perdre son mari et débute un road-trip avec sa petite-fille, Noémie.

Suzette recherche son amour de jeunesse et Noémie s'éloigne de son compagnon.

Une histoire estivale agréable, mais, malgré tout, source de déception.

Fabien Toulmé est un très bon auteur de romans graphiques en raison des émotions qui se dégagent de ses livres. Lisez « Les deux vies de Baudouin » (mon album préféré de l'auteur) sur la maladie et la réalisation de soi, « Ce n'est pas toi que j'attendais » sur la trisomie et l'acceptation du handicap, « L'odyssée d'Hakim » (3 tomes) sur l'histoire vraie d'un réfugié syrien : vous serez chamboulés et vous vous sentirez proches des personnages…

Mais rien de tel ne s'est produit, me concernant, à la lecture de « Suzette ou le grand amour ». Est-ce parce que les sujets sont moins lourds ? Les personnages moins emblématiques ?

De plus, le thème de la complicité entre une grand-mère et sa petite-fille jeune adulte, au cours d'un road-trip, a déjà été exploré en 2021 dans l'excellente BD « Ne m'oublie pas » d'Alix Garin sur la maladie d'Alzheimer, lequel a reçu le prix Babelio BD 2021.

La comparaison dessert le dernier livre de Fabien Toulmé.

Elle s'appelle Suzette, elle a les cheveux blancs, des lunettes carrées, un tailleur un peu mal taillé.
Elle s'appelle Suzette et vient de perdre son mari.
Elle s'appelle Suzette et on aurait pu penser qu'elle soit triste.
Pas vraiment. Pas tout à fait. Pas totalement.
Elle s'appelle Suzette et son mariage n'a pas été forcément très heureux avec un mari volage.
A l'époque tu sais, l'amour c'est un peu surfait. Tes parents choisissent un peu pour toi qui tu épouseras. Tu dis oui du bout des lèvres et tu subis souvent pendant cinquante ans.
Elle s'appelle Suzette et s'envolera vers l'Italie. Pour retrouver celui qui a fait frissonner son coeur il y a fort longtemps. Ballottée entre la possible déception et l'envie irrémédiable des impossibles retrouvailles il lui fallait un déclencheur. Ce déclencheur s'appelle Noémie, sa petite-fille qui vit sa première histoire de couple en parallèle.

Cet album de Fabien Toulmé est simple, vous savez la simplicité qui n'a besoin d'aucun effets spéciaux pour marcher. Des dialogues fluides qui offrent une douce lecture où le couple est parfaitement cerné et vu d'un oeil lucide. Qu'il s'agisse d'entrevoir l'amour des retraités mais également le corps d'une femme âgée, chaque sujet est à parfaite distance. Cette simplicité est touchante, émouvante même dans le regard de cette femme qui commence à y croire. Qui vit à nouveau. Est-elle passée à côté de son existence, enfermée dans une relation plate et adultérine ? Possible. Mais cette quête sous forme de road trip n'aurait pas eu la même saveur. Parfois, il suffit de peu pour conquérir un lecteur et l'émotion est le chemin le plus court pour y parvenir.

Le dessin est rond, les couleurs pastels et chaudes, et deviennent même indifférentes au sujet traité, le noir et blanc sublimé. le personnages ne sont jamais caricaturaux et évoluent parfois au fil du récit, voici un album qui démontre que se compliquer la vie est à proscrire. Bravo Fabien Toulmé.

Suzette est une vieille dame qui vient de perdre son mari. Noémie et elle sont très proches et parlent facilement. Suzette va alors révéler à sa petite fille que la vie avec son époux n'était pas toujours rose, surprise pour Noémie, qui les voyait comme le « coupe idéal ». Confidence, Suzette avoue qu'elle a été une fois amoureuse, avant de se marier, d'un bel italien… Voici nos deux héroïnes parties à la recherche de ce premier amour pour voir si les wagons du train peuvent être raccrochés plus de 40 ans après…

Cette BD est une bel ouvrage, conséquent en taille et volume. Fabien Toulmé prend le temps d'installer son histoire et de la dérouler doucement. C'est très agréable.

Mais cette histoire certes jolie, est tout de même bien gentillette. le bon côté à garder est le partage, les dialogues, entre cette grand-mère et sa petite fille.

Fabien Toulmé m'a tellement bouleversée avec son « odyssée d'Hakim » et le livre si intime « ce n'est pas toi que j'attendais », que là forcément je suis un peu déçue et reste sur ma faim… Dommage.

Il n'y a pas d'âge pour vivre l'amour. Fabien Toulmé grâce à la complicité de Noémie et de sa grand-mère Suzette livre une belle histoire pleine de bons sentiments. C'est une bande-dessinée idéale à partager entre filles dans la maison de vacances familiale. de Bordeaux en Italie, on suit avec plaisir ce duo lancé sur la route pour retrouver l'amour de jeunesse de Suzette. Ce voyage est rafraîchissant, une manière de vivre autrement la bella vita qui sent bon le parmesan et le basilic ! le dessin est clair et le fil de l'histoire est ponctué de planches pleine page. Vous n'y trouverez pas de rebondissements, juste une tranche de vie où l'épicurisme et le goût des autres s'expriment. Qu'est-ce ce que le couple des années 50 à aujourd'hui ? Mariage arrangé, trentenaires partagés entre potes et vie à deux «engagée », être amoureux après 60 ans ces thèmes sont abordés par Fabien Toulmé un rien moqueur avec la psychologie universitaire.

Cette bande dessinée est toute mignonne, comme je m'y attendais. Elle nous prouve que l'amour n'a pas d'âge mais nous questionne aussi sur un certain nombre de sujets, principalement autour du couple. C'était intéressant d'avoir le point de vue de deux générations différentes sur certaines questions. Les dialogues amènent des messages forts. Les notions de féminisme et de vie à deux sont bien amenées, même si parfois cela manque de subtilité. J'ai trouvé très intéressante et très vraie la réflexion de Noémie sur la pénétration et la vision très patriarcale et hétérocentrée de la sexualité.

En revanche, je ne peux pas dire que je me sois attachée aux différents personnages. Noémie m'a parfois agacée. Même si je peux comprendre certaines de ses réactions, elles restaient par moment un peu excessives.

Le graphisme est doux, coloré et plein de douceur. le fond et la forme se rejoignent pour former une oeuvre douce et légère, comme un petit bonbon plein de bonheur.
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Un road-trip intergénérationnel pour aller à la quête d'un amour perdu ! Cette BD avait de quoi me donner l'eau à la bouche. Sauf qu'au final, je suis vraiment partagée... voire un peu déçue.
D'abord le positif : j'adore les dessins, qui sont faciles à décoder, on y trouve très vite les sentiments des personnages qui s'affichent. Les petits "fouille fouille", ça m'a fait rire aussi... Les textes sont plutôt réalistes, et c'est ce qui fait la force de Fabien Toulmé.
En revanche, le thème de la recherche de l'amour de jeunesse perdu me donnait très envie, mais au final, on avance dans l'histoire sans réelles surprises, et je suis un peu perplexe sur la façon dont se déroulent les événements.
Et là où le bât blesse le plus, je suis désolée de le formuler ainsi, mais c'est que j'ai eu l'impression que l'auteur a passé un pacte avec le lobby du vin, ou de l'alcool en tout genre... A un moment donné, on parle de déboucher une bouteille à environ toutes les deux pages... A vrai dire, cela m'a énormément gênée dans ma lecture et ça m'a gâché le plaisir de l'histoire.
Les conversations entre la grand-mère et sa petite fille sont, selon moi, trop "ciblées" sur la sexualité, et pas assez sur les échanges sur l'amour, que ce soit celle des jeunes ou des vieux, et les conversations sur l'amour tournent vite à des conversations sur les pratiques sexuelles.
Dommage car même si l'on sent qu'il y a une envie d'échange entre générations, il y a un petit quelque chose (je n'arrive pas à cerner si c'est un trop plein ou un manque) qui ne m'a pas fait complètement vibrer.

J'ai trouvé ce livre plutôt pas mal, sans que ce soit le coup de foudre.

En gros on suit les aventures d'une vieille dame propre sur elle (Suzette) et de sa petite-fille (je sais plus son nom mais son personnage ne m'a pas intéressé d'ailleurs). Elle partent en camionnette en Italie sur les traces de l'amour de jeunesse de Suzette.

J'aime bien le style de dessin tout en arrondis de Fabien Toulmé. C'est assez joli, les personnages sont assez simplement dessinés mais très expressifs. L'histoire est assez originale aussi : ça traite de la recherche de l'amour quand on est vieux. Dans nos sociétés occidentales qui vieillissent et qui divorcent puis se remarient, c'est un vrai sujet, et on parle somme toute relativement peu.

Dans cette bédé, les dialogues et l'état d'esprit des personnages sont sympas, ça sonne assez juste. Bon c'est pas de la grande littérature, parfois c'est un peu simpliste du style :"Tu veux un café?" "Oui s'il te plaît" "Très bien je te l'apporte". On retrouve ça dans plusieurs ouvrages de Toulmé, ça a un côté très lieu commun, mais c'est aussi ça qui donne du charme à son style.
Ce que j'ai trouvé le plus intéressant, c'est le personnage de la mamie, cette Suzette qui donne son nom au livre. Très réussie dans le style gentille vieille dame qui s'offusque quand sa petite fille lui parle de trucs un peu olé olé "Oh tu sais à mon époque on ne parlait pas de ces choses-là comme ça".

Il y a surtout deux choses qui m'ont un peu dérangé à la lecture :
- le livre est un peu long. Finalement il ne se passe pas grand-chose, parfois on a envie que ça avance. Certaines intrigues ne m'ont pas intéressé du tout. J'ai trouvé que toute l'embrouille d'amoureuse entre la jeune fille et son copain sonnait assez faux et était surtout là pour servir de contrepoids à l'histoire d'amour de Suzette.
- le vieux que Suzette elle pécho il m'a bien agacé aussi. C'est monsieur parfait ce type ou quoi? Il est gentil, il est beau, jamais un mot plus haut que l'autre, il fait à bouffer, il pêche des oursins....Quand Suzette elle arrive : coup de chance il est célibataire, "open" et il se rappelle bien de Suzette. Bref j'ai trouvé ce personnage pas trop crédible et l'histoire d'amour avec Suzette trop facile. Je voulais du rebondissement que diable ! Là ça m'a paru un peu trop mou et bienveillant, mais peut-être était-ce l'effet recherché ?

En résumé : un assez bon roman graphique. Un peu long et chiant par moment, quelques personnages / situations un peu trop caricaturaux. Mais on suit une mamie vraiment très attachante et bien dépeinte, on a envie d'aller au bout quand on lit.

Je ne suis pas grande amatrice de Bd, aussi je me sens peu à ma place pour “critiquer”. Les quelques mots qui vont suivre seront donc le résultat de mon impression toute personnelle suite à cette lecture.
Je vais commencer par ce que j'ai le plus apprécié : le dessin !
J'ai trouvé le trait naïf de l'auteur rafraichissant et très agréable. La chromie utilisée est un parti-pris gagnant à mes yeux. le tout a représenté un petit bonbon pour mes yeux ! J'ai adoré les grandes planches de paysages qui me faisaient voyager par procuration, sans oublier les quelques phrases écrites en italien non-traduites en français : c'était exotique !

J'ai apprécié également l'histoire : ce road-trip intergénérationnel entre ces deux héroïnes, et cette idée de l'urgence de vivre, de ne pas perdre une minute pour profité de chaque instant. C'est toujours sympathique de se faire rappeler cette leçon de vie.

Finalement, les seuls moments où pour moi, le bât a blessé... C'est lors des prises de position de l'auteur. Je m'explique : je partage totalement ces idées féministes et actuelles, et je trouve même ça bien de lire ce genre d'idées de plus en plus... Mais... C'est la façon dont elles étaient amenées dans le récit qui m'a plus gênée... Je me doute que l'on ne peut pas glisser ce genre d'éléments dans 300 pages dessinées comme dans un roman plus conséquent en nombre de caractères... Ceci dit, j'ai plus eu la sensation de lire des informations (qui devraient être) gouvernementales : La pénétration n'est pas une étape obligatoire à tout coït, ceci est un message de l'INPES et du Ministère de la Santé.

Bref, j'ai passé un très bon moment de lecture, et je garde Suzette, Francesco, Noémie et allez... même un peu Hugo, dans un coin de ma tête, comme s'ils faisaient désormais partis de ma famille !

Merci :)