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J'avais beaucoup apprécié il y a trois ans le premier roman de Nils Trede, La vie pétrifiée, une histoire hantée par un personnage solitaire et énigmatique.
Voici un deuxième roman dont il est tout aussi difficile de parler, bien que son thème soit très différent. Cela commence dans une ville appelée North, qui pourrait être près du cercle polaire, une ville coupée du reste du monde et vivant en autarcie grâce à une pêche annuelle dans sa baie, une pêche au noeud coulant. Il y a aussi des marlins dont les ailerons affleurent dans la baie régulièrement chaque hiver.
Le narrateur semble être l'un des moins insensibles des résidants de cette ville. Dans cet univers sombre et monotone, une famille devient la cible d'une bande jeunes bornés, et l'un de ses membres en fera les frais. Mais un jour, la ville de North est reliée au monde extérieur et tout va changer. Et l'histoire pourrait s'arrêter là si un épilogue, dans un tout autre cadre, et avec d'autres personnages, ne venait s'y ajouter, changeant la perspective du roman.
Au final, le noeud coulant est un roman sombre, qui prend à la gorge (sans mauvais jeu de mots) et où le malaise domaine, mais aussi l'impression d'avoir touché du doigt quelque chose d'important, du processus de la création, ou du monde intérieur de l'auteur. A découvrir si vous aimez les fables mélancoliques et les écritures elliptiques.
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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Difficile de parler de ce roman. La description du lieu, North, fait froid dans le dos. La plume de Nils Trede nous immerge complètement dans cette ville basse, grise et à l'atmosphère lourde. On sent le brouillard, on respire l'air vicié par les relents de poissons tués en bord de mer et on imagine sans peine l'eau visqueuse de sang… Et que dire de cette population bourrue, muette et violente… Comme une noyée, je me suis raccrochée à la famille D., tellement étrangère à toute cette faune sauvage, ouverte sur le monde et consciente des limites que leur offre cette environnement. Jusqu'au drame…

L'écriture fluide et les chapitres courts rendent la lecture très rapide mais je me suis posé beaucoup de questions, ne comprenant pas toujours où l'auteur voulait en venir. Il passe d'un environnement à l'autre de façon brusque et déconcertante, ce qui demande un moment d'adaptation et un réajustement de la part du lecteur.

Un roman singulier qui nous narre une histoire de jalousie, de meurtre, de légendes et de folie aussi…

Et si l'histoire de North ne m'a pas vraiment touchée, j'ai par contre été séduite par la plume de l'auteur. Réaliste sans être trop descriptif, capable d'alterner des moments de pure poésie avec des scènes atroces, Nils Trede nous plonge complètement dans cette ville étrange.

Rendez-vous sur le blog pour lire le premier chapitre ...
Lien : http://carnetdelecture.skyne..
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"North est une ville dans le nord, située à un bout du monde. Personne ne va à North. Car North est coupée du reste du monde. Chez nous il n'y a que la mer, notre ville et un peu de pays alentour. Tout ce qui existe à North vient de North et jamais rien n'en sort. Si jamais une chose quitte North, elle est amenée à y retourner aussitôt. Les bateaux qui entent au port le soir sont les mêmes qui l'ont quitté le matin. Les routes de North conduisent aux quatre fermes des alentours. Là, elles se terminent brusquement et reconduisent à North. Notre nourriture est fabriquée sur place : les produits de la pêche et des produits des quatre fermes."

Voilà les premières lignes de ce roman qui instaurent d'emblée une atmosphère pesante où l'énigmatique a sa place. A North, les habitants vivent reclus sur eux-mêmes, coupés du reste du monde. Ce schéma se reproduit de génération en génération comme la pêche au noeud coulant. Cette pêche annuelle et sanguinaire est une tradition à North. Un événement jamais remis en cause et qui est le point d'orgue de la vie dans cette étrange ville. Seule Miss D. n'adhère pas à ce principe.
Par petites touches, l'auteur nous immerge dans un univers à part. North une ville coupée de tout où ses habitants ne remettent jamais rien en cause. Ils reproduisent ce qui s'effectue depuis toujours et la vie de North est bâtie autour de la pêche au noeud coulant. Dans cette ambiance très particulière, un jeune garçon le fils de Miss D. devient une innocente victime et un jour, North est reliée au reste du monde. Si l'auteur nous confine à North, cette ville quasi irréelle laissant planer au-dessus du lecteur une forme d'oppression, brusquement, il nous projette dans un univers bien ancré dans la réalité avec un autre texte.

Avec une écriture elliptique non dénue de poésie, Nils Trede a réussi à me tenir en haleine et à me surprendre. Il s'agit d'un livre à part, un de ces livres où une forme de beauté côtoie un aspect sombre. Une lecture troublante !
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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North, c'est une contrée isolée, une ville entourée d'eaux glaciales, habitée par des hommes et des femmes reclues, ignorants du monde extérieurs. Là-bas, il est un garçon qui observe ses semblables, qui décrit les moeurs inquiétantes et les occupations lugubres des habitants difformes de North, qui accusent souvent des penchants criminels. Chaque année à la même époque, tous sont courbés dans les eaux troubles et tuent férocement les milliers de marlins qui s'y trouvent. Un à un, jusqu'au dernier. Un bain de sang renouvelé, sans besoin, sans but, sans justification rationnelle. A North, il y a peut-être une famille différente qui remet en question ses coutumes barbares et absurdes, cet obscurantisme.Il y a Miss D. et ses enfants, Miss D. qui a osé parlé au journaliste - ou écrivain - et qui a vu son fils sacrifié par la cruauté gratuite.

Dès les premières pages, les premières lignes, l'atmosphère de North nous enveloppe d'une inquiétante et glaçante vapeur. Un silence morbide et cette quasi extinction annoncée : extinction des thons sauvagement exterminés, extinction du milieu naturel voué à sa perte, extinction de l'Homme aussi, se reproduisant en vase clos, s'entretuant, se taisant.

L'écriture est poétique et se savoure, sa mélodie nous berce et l'histoire prend le relais avec un rythme précis. On suit notre narrateur et son quotidien sombre et on lève peu à peu le voile sur ses mystères. On tremble, on est glacé d'effroi, on craint le pire, il arrive et on plaint ce personnage condamné à l'autarcie comme ses congénères dégénérés. Et puis le roman bascule... Et puis c'est déjà l'épilogue, et l'auteur nous prend à contre courant, nous transporte contre toute attente des terres arctiques (supposément) à la Provence du mont Ventoux et des dentelles de Montmirail, aux côtés d'un homme en vacances avec sa compagne, à qui vient soudainement l'envie de ce roman....
Après La vie pétrifiée, c'est par le noeud coulant que Nils Trede confirme son talent pour des romans courts et singuliers, empreints d'une étrange et attachante poésie.
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Peut-être aurais-je dû tirer une leçon de mon dernier échec de lecture avec un roman nordique, Les chaussures italiennes d'Henning Mankell : encore une fois, je referme le livre beaucoup moins enthousiaste que je ne l'aurais voulu et dubitative. Je savais pourtant mieux à quoi m'attendre et ai apprécié l'ambiance particulière de ce roman, celle d'une ville tout à fait coupée du reste du monde, isolée et refermée sur elle-même. Cette autarcie, tant rêvée par certains, n'est pas du tout présentée comme utopique ; au contraire, les habitants sont taciturnes, superstitieux et sauvages (dans le sens non-cultivés et avec une vision très limitée du bien/mal) Selon l'un des personnages, ce qui les rend ainsi, c'est la coutume dite du noeud coulant : tous les ans, tous les thons de la baie sont capturés dans un immense filet et tués, pendant deux semaines, puis conservés pendant le reste de l'année. Cette tuerie annuelle, considérée comme rituelle et éternelle, sert surtout à maintenir ces hommes dans l'ignorance et l'isolement par la sauvagerie.

Comme je le disais, j'ai apprécié cet univers, bien construit et mis en place par l'auteur, dès les premières pages. le style d'écriture même témoigne de la personnalité des personnages : il est simple, presque monotone, composé de phrases courtes de structure semblable et descriptives. C'est donc au niveau de l'intrigue que j'ai été déçue dans mes attentes* : les éléments annoncés par la quatrième de couverture sont bien présents, mais la transition entre eux est mal amorcée selon moi. On passe de façon trop brusque d'un évènement à un autre, surtout après l'arrivée du bateau par exemple. D'un chapitre au suivant, la situation est totalement transformée, sans explications (celles-ci viennent par la suite) : cela crée une attente et une curiosité chez le lecteur, mais déstabilise également et m'a personnellement donné l'impression de lire deux récits différents. Je pense avoir trouvé dans l'épilogue une explication à ce phénomène, mais elle ne me satisfait pas tout à fait, et je reste sur ma faim, avec l'impression d'avoir goûté divers éléments séparément et jamais dans leur ensemble.

La conséquence de cette dissociation est que les réflexions qui auraient pu être développées – sur l'isolement, l'intrusion d'étrangers dans un monde clos et autonome, le tourisme, etc. – ne sont qu'ébauchés et laissent un goût de trop peu. En conclusion, ce roman est pour moi comme une belle promesse non tenue. Je vous le conseille malgré tout pour son ambiance si vous aimez ce genre de roman.
Lien : http://minoualu.blogspot.com..
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J'ai adoré ce livre ! le style est sobre et d'une grande force ; j'ai lu d'une traite ce texte concis, mystérieux, angoissant et émouvant ! Son atmosphère étrange et très poétique continue à m'habiter...
J'ai trouvé la structure très originale : trois parties relativement différentes et en même temps reliées par le fait que le narrateur est le même et qu'il poursuit son histoire.
Ce livre aborde aussi la question du processus de création littéraire.

Pour ceux qui hésitent encore, on peut lire les 20 premières pages sur le site de l'éditeur :

http://www.lesimpressionsnouvelles.com/catalogue/le-noeud-coulant/

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Sans libfly et sa magnifique voie des indès je ne me serais certainement jamais approché de ce roman et c'est vraiment cela que j'apprécie dans la voie dès indès : l'ouverture à des lectures riches et diverses.

Le noeud coulant Humm que dire à part que je referme ce roman avec un drôle de sentiment. Je reste perplexe: peut on apprécier ce roman ? Oui mais il est à mon goût assez dérangeant.
L'auteur nous emmène dans sur une île nordique, perdue, avec sa population qui ne laisse rien à désirer.
A l'écart du monde ils veulent vivent d'une seule pêche, ils arrivent pour quelques uns à garder espoir grâce à la venue d'étranges Marlins qui viennent leur rendent visite.
L'histoire ce tourne ensuite vers l'arrivée d'une famille étrangère à l'île, une famille "normale" qui se rend compte de la particularité de ses habitants.
Ensuite on le voit venir : le drame...
L'auteur a une écriture vraiment agréable, il nous comte l'horreur mais on le lis avec une facilité déconcertante. Les chapitres très courts donnent un très bon rythme au roman.
Voilà une lecture qu'on n'oublie pas qui m'a laissé un petit goût amer.

marine lectrice passionnée et surtout complètement accro!!
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