Isadora n'a pas toujours été cette vielle dame qui se meurt dans un établissement pour personnes âgées. Toute sa vie s'est déroulée dans la Maison, cette de la famille, de l'enfance, de sa vie d'adulte, loin du monde loin des autres loin de la vie.
Aujourd'hui, à l'aube de sa fin de vie, elle se souvient. Essentiellement de l'enfance, Petit Père, Petite Mère, Louisa Harriet Klaus, Bertie, tante Hilde ou grand-tante Babel, tous revivent à ses côtés, les absents et les morts, les vivants et les présents.
La vie s'est chargée d'éloigner la fratrie après le décès des parents. Mais Isadora fidèle à la Maison n'a jamais quitté la chambre aux lits jumeaux, jamais quitté le bois où elle seule distingue toujours les fantômes de leurs cabanes d'enfants dans les arbres, la pièce où Petite Mère peignait inlassablement ses bouquets de fleurs.
C'est toute cette vie, ces souvenirs qu'elle égrène aujourd'hui dans sa chambre solitaire entre deux visites d'infirmière ou d'aide soignante.
Avec une écriture ciselée, précise, juste, Perrine Trippier fait revivre la Maison oubliée, désormais vidée de ses habitants et de ses souvenirs.
Il y a une application et un soucis de perfection dans cette écriture, une force de description qui rend les souvenirs plus précis que heureux. le temps qui passe prend ici toute son importance, la vie, l'enfance, le décès des parents, les frère et soeur qui quittent à leur tour la Maison, l'abandon des traditions familiales. de tout cela ressort une fatalité, un besoin pour Isadora de maintenir le fil de ce qui n'est plus envers et contre tout et tous qui m'a fait ressentir une grande tristesse pour la vie manquée de cette femme. Je n'ai pas réussi à m'y attacher. À aucun moment. Malgré les deuils qu'elle a connu, la solitude qu'elle s'est imposée, elle qui s'est astreinte à faire vivre coûte que coûte la Maison familiale.
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