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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Isadora n'a pas toujours été cette vielle dame qui se meurt dans un établissement pour personnes âgées. Toute sa vie s'est déroulée dans la Maison, cette de la famille, de l'enfance, de sa vie d'adulte, loin du monde loin des autres loin de la vie.
Aujourd'hui, à l'aube de sa fin de vie, elle se souvient. Essentiellement de l'enfance, Petit Père, Petite Mère, Louisa Harriet Klaus, Bertie, tante Hilde ou grand-tante Babel, tous revivent à ses côtés, les absents et les morts, les vivants et les présents.
La vie s'est chargée d'éloigner la fratrie après le décès des parents. Mais Isadora fidèle à la Maison n'a jamais quitté la chambre aux lits jumeaux, jamais quitté le bois où elle seule distingue toujours les fantômes de leurs cabanes d'enfants dans les arbres, la pièce où Petite Mère peignait inlassablement ses bouquets de fleurs.

C'est toute cette vie, ces souvenirs qu'elle égrène aujourd'hui dans sa chambre solitaire entre deux visites d'infirmière ou d'aide soignante.

Avec une écriture ciselée, précise, juste, Perrine Trippier fait revivre la Maison oubliée, désormais vidée de ses habitants et de ses souvenirs.
Il y a une application et un soucis de perfection dans cette écriture, une force de description qui rend les souvenirs plus précis que heureux. le temps qui passe prend ici toute son importance, la vie, l'enfance, le décès des parents, les frère et soeur qui quittent à leur tour la Maison, l'abandon des traditions familiales. de tout cela ressort une fatalité, un besoin pour Isadora de maintenir le fil de ce qui n'est plus envers et contre tout et tous qui m'a fait ressentir une grande tristesse pour la vie manquée de cette femme. Je n'ai pas réussi à m'y attacher. À aucun moment. Malgré les deuils qu'elle a connu, la solitude qu'elle s'est imposée, elle qui s'est astreinte à faire vivre coûte que coûte la Maison familiale.

avis lecture complet sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2023/09/24/les-guerres-precieuses-perrine-tripier/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Il y a une poésie et une nostalgie folles dans ce 1er roman. C'est une histoire introspective racontée au passé, mettant en scène une narratrice qui au crépuscule de sa vie choisit de rappeler à elle des souvenirs - précieux mais doux-amers - associés à chaque saison passée dans la maison de son enfance, chère à son coeur.

J'ai beaucoup pensé à Shirley Jackson en lisant ce roman ; pour la vision qu'il offre de la psyché féminine, de la famille et de leurs territoires. Est-ce les lieux qui nous hantent ou nous qui hantons ces lieux ? Quand la narratrice nous confie ceci : « la Maison était à moi, et j'étais à elle », c'est beau et terrifiant à la fois. L'emprise de la maison est totale, au point de se demander si cette demeure est en réalité une bénédiction ou une malédiction. Est-ce à cause de cette maison qu'elle renonce à tout, ou est-ce grâce à elle qu'elle peut vivre comme elle l'entend ?

Ce personnage est profondément troublant. Il est traversé par des sentiments très forts, si puissants et contrastés. Bien qu'il n'ait rien d'aimable quand il se pose en incontestable gardien du temple, il parvient à nous émouvoir tel un Peter Pan au féminin dont l'envol hors du nid s'avère impossible - que ce soit au moment de l'enfance, de l'adolescence ou à l'âge adulte. Car refuser de quitter la maison, c'est refuser de grandir, de vieillir. Car devenir adulte, c'est devoir oublier indéniablement l'enfant qu'on a été ; chose à laquelle la narratrice se refuse obstinément.

Des guerres précieuses, intimes et universelles à la fois, qui m'ont autant remuée que séduite.
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Un immense coup de coeur pour ce premier roman d'une très jeune femme. Je le précise car l'auteur fait preuve d'une maturité, d'une profondeur de sentiments qui laisse le lecteur sidéré. C'est une très vieille dame qui nous raconte au travers des quatre saisons le long chemin de sa vie et surtout son amour immodéré et presque névrotique qu'elle a pour la maison où elle est née et où elle a passé sa longue vie contrairement à ses frères et soeurs qui eux sont partis pour essayer de construire l'avenir dont ils rêvaient. La description du passé est entrecoupé par quelques paragraphes où elle décrit sa vie dans un ehpad. le passé qu'en est-il ? Est-il sublimé ? Elle vit son enfance comme une période heureuse près de la nature , mais est-elle aussi idyllique qu'elle veut nous le faire croire ? En effet au fil de ce récit bouleversant on se rend compte que chacun des personnages vit sa propre vérité qui ne coïncide pas toujours avec celle de cette très vieille dame. C'est un personnage parfois ambigu qui traverse les années sans toujours se rendre compte des angoisses et difficultés des uns et des autres tant son amour pour la maison est immense. Et malgré les rencontres qu'elle pourra faire, l'amour pour sa maison restera toujours le plus grand ce qui la conduira à une solitude parfois pesante mais toujours choisie. le souvenir de sa soeur cadette qui mourra jeune l'accompagnera jusqu'à son dernier souffle. Bref c'est un très beau roman, avec des descriptions magnifiques jamais ennuyeuses, avec des personnages peints avec minutie, avec une écriture limpide et poétique, un roman qui je pense me restera en mémoire.
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Premier roman figurant dans la « short list » finale, parmi les 5 ouvrages du prix orange des lecteurs 2023.
Isadora, âgée est maintenant pensionnaire d'un maison de retraite et elle se souvient de « La Maison », personnage principal de la narration qui concentre toute l'attention du lecteur au fur et mesure des évocations d'un passé, révolu temporellement, mais encore bien vivant dans la tête d'isadora. Réminiscences d'un passé heureux broyé dans la moulinette d'une écrivaine au talent certain, avec beaucoup de couleurs, d'odeurs, de poésie qui font revivre une famille dont la vie et le destin sont intimement liés à la maison qui les as abrité.
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Lecture pour les 68 premières fois.

Quatre saisons pour une vie entière de souvenirs. de la plus tendre enfance choyée et entourée d'une famille à la difficile solitude de la vieillesse.
Quatre jolies et belles saisons où les joies et les douleurs se côtoient.
Quatre saisons pour le récit d'une vie vécut dans un même lieu.
J'ai été happé par la blancheur de la maison et sa décrépitude au fil du temps. La luxuriance du jardin, les bruits des vies de la famille et ceux d'une solitude, les jeux des enfants, les odeurs du matin des vacances d'été. L'odorante renaissance du printemps année après année. Les silences enneigés.

Un beau premier roman à découvrir. Vraiment !
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De la douceur et de la nostalgie dans ce premier roman.
Un roman qui se lit lentement, en se délectant des mots choisis par cette autrice pour nous parler de la Maison.
La Maison, ce lieu indissociable d'Isadora. Ce lieu qu'elle a tout de même dû quitter à l'aube de la fin de sa vie... Ce lieu qu'elle chérit tant... Ce lieu qu'elle nous conte au fil des saisons et des souvenirs d'Isadora...

Les guerres précieuses, c'est un merveilleux et original roman. Une ode poétique à ce lieu dans lequel Isadora a grandit, celui que ses frères et soeurs voulaient quitter rapidement... celui qu'elle n'a jamais voulu quitter... pourquoi parcourir le monde quand tout ce dont elle avait besoin se trouvait là ?

Un roman émouvant tant par l'histoire de vie d'Isadora que par la relation qu'elle entretient avec sa maison... Et puis cette notion de vérité qui n'est pas unique...cette vérité qui se modifie au gré des souvenirs et des émotions...

Une très belle lecture qui offre un moment suspendu dans le quotidien tourbillonnant. Un temps de pause et se rappeler et se questionner sur l'essentiel dans une vie...
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Ouvrage remarquable à plus d'un titre et à commencer par le fait qu'il vous happe alors qu'on pressent le thème comme faisant partie du genre 'ennuyeux'.
C'est la plume de l'auteure qui nous envoûte tout d'abord: Une reine de la figure de style, pas un substantif sans son qualificatif et pas n'importe lequel ! de préférence une association nouvelle "le malaise moite de l'étranger" et pléthores d'allégories "les feuilles mortes tourbillonnant faiblement [...] comme un couple éreinté valse à la fin de la nuit", etc. tout cela à la pelle sur 200 pages.
Mais c'est aussi une histoire d'amour... pour une maison. On n'est pas loin du syndrome de Diogène mais plus que les objets, Isadora collectionne les souvenirs et surtout ceux de l'enfance... enfin, je ne vais pas tout vous raconter. Perrine Tripier pour son premier roman, l'a fait bien mieux que moi.
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Un magnifique roman à la plume douce et poétique. Lu quasiment d'une traite, j'en ressort avec le tournis et l'ivresse de la beauté.
Un court roman, mais très riche en mots, en sensations, en sentiments. La mort et l'amour se côtoient. La poésie à chaque mot. La vie qui défilent au fil des saisons. Et cette maison gardienne des souvenirs et des tourments.
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Dès le début du livre le lecteur sait qu' Isadora , qui tient la plume, est une vieille dame désormais en Maison de Retraite.
Elle nous conte l'histoire de sa famille composée de « Petit Père », « Petite Mère » (on pense à une région d'Europe Centrale ou de Russie) de leurs quatre enfants, et des oncles, tantes et cousins, qui gravitent autour. Mais c'est surtout l histoire de la maison où ils vécurent qui prend la place de véritable héroïne.
L'amour que porte Isadora à LA maison est incommensurable. Il va dicter touts les actes de sa vie. « Elle m'appelle, elle m'attend ».
En quatre saisons l'autrice décrit les joies que procure la nature, sous le soleil ou sous la neige, dans les bois ou près de l'étang.
Elle s'attarde sur les sensations physiques « des courses dans les herbes soyeuses » ou « sur ma peau jeune le frottement du tissu qui sent la lessive ».
Elle laisse également une grande place aux souvenirs très présents des rapports entre les membres de la famille et en particulier de sa proximité avec sa petite soeur Harriet trop tôt disparue à laquelle elle laissera toute sa vie sa place dans leur chambre d'enfance commune.
Les « guerres précieuses » se sont ses efforts pour garder intacts ces souvenirs, ces sensations qui ont fait la richesse de sa vie dans LA maison.
C'est à la fois joyeux et très triste, touchant et fort bien écrit.
Le plus hallucinant est que l'autrice n'a que 24 ans !

Lien : https://poirson.marie-helene..
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La Maison. Cette Maison là.
Elle habite Isadora jusqu'au tréfonds de son âme, imprime ses gestes, dicte ses choix (arrêter ses études, éconduire un prétendant) pour ne la quitter jamais.

Isidora prend le lecteur par la main et l'immerge dans son royaume le temps d'une traversée de 4 saisons.
A chacune sa couleur, sa sonorité, son rituel, des robes de peaux d'âne qu'Isadora enfile tour à tour.
Eté, blondeur incandescente, crépitant des cavalcades d'enfants
Automne, langueur brumeuse, aux longs doigts mélancoliques
Hiver, soleil blanc de glace, tonic au parfum de chocolat chaud
Printemps, explosion verte, écoeurante fornication du monde

La Maison, pierre angulaire et sables mouvants, sève de vie et vénéneux nectar, refuge et prison.
Isadora s'est inventée une île, pour y vivre avec ses fantômes, comme une araignée engluée dans sa propre toile.

Un texte ensorcelant d'une infinie poésie.
Je suis encore sous le charme de ce long sortilège, un conte de fée qui mêle enchantement et frisson de terreur glacée
Une insolite merveille.
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