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Attention : pervers manipulateur ! L'amour possessif qu'il porte à ses soeurs lui fait tisser une toile qui risque bien d'engluer tout son entourage pourtant apte à se défendre...
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Le style et l'écriture de ce roman sont très accessibles, j'ai été agréablement surprise ! J'ai été immédiatement embarquée dans l'histoire de Gérard Fonsèque, homme malade, tyrannique avec sa mère et ses soeurs, mais aussi très manipulateur. Il adore faire souffrir sa mère, notamment, avec ses mots, pour ne plus être le seul à souffrir... Il veut garder ses soeurs auprès de lui, mais peu à peu chacune veut se marier et il fait alors tout pour déjouer leurs desseins. Il est machiavélique et il ne veut lui-même pas goûter à l'amour.
J'ai particulièrement aimé la fin qui montre jusqu'où un homme malade peut aller dans sa folie destructrice. C'est un livre que je recommande absolument et dont je vais me souvenir longtemps.
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C'est un livre qui a sans doute mal vieilli mais il est difficile de savoir comment il a été perçu en 1938, à sa sortie !
J'ai eu peu d'intérêt pour ce huis-clos familial empli de souffrance, qui se transforme en égoïsme et méchanceté, avec un personnage principal antipathique.
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Roman terrifiant, d'une certaine façon. Gérard a besoin d'être choyé par sa mère et ses trois soeurs. La première meurt. Luce l'abandonne pour se marier ; puis vient le tour d'Elisabeth. Il ne reste que Marie-Claude, qui s'éprend d'un ancien camarade d'école de Gérard. Celui-ci croit à chaque fois tisser sa toile, mais il échoue lamentablement : la vie est plus forte que ses plans chimériques. Voué à une solitude désolante, il croit pouvoir s'en arracher par un ultime stratagème, mais "l'araigne" est prise dans sa propre toile...
Du grand, du très grand Troyat, influencé, ce me semble, à la fois par Zola, Bourget et Mauriac.
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L'araigne
d'Henri Troyat

La difficulté à vivre quand on ne sait pas aimer.

Epoque, lieu, catégorie sociale. Ils n'ont pas une importance pour la compréhension de ce roman. Date non précisée, peut-être début du XXème siècle. L'histoire se déroule surtout dans l'appartement familial bourgeois du personnage principal, place des Vosges à Paris. Quoiqu'il en soit, cette histoire n'a pas de lien direct avec des événements historiques, sociaux, locaux etc. Il aborde un sujet qui n'a son ancrage que dans la profondeur du personnage qui l'incarne, dans ses émotions, ses pensées, ses luttes intérieures.

Style rédactionnel : Belle écriture. Facilement à comprendre. L'auteur joue avec le rythme, celui-ci retranscrit le tempo des emportements du personnage principal.

Le personnage principal : Gérard Fonsèque. Personnage à la santé chétive, vivant principalement enfermé dans son appartement, lieu où il a toujours vécu avec sa mère et ses 3 soeurs. Travaille –à domicile- à l'écrit d'un essai, fait aussi une traduction de roman. Lire ce livre, c'est découvrir, vivre avec lui, tous les tourments dont il souffre tant dans sa tête que dans son corps.
Personnages secondaires : Ses 3 soeurs, sa mère. Elles sont toutes très attentives à sa santé, leur inquiétude pour lui fait qu'elles ont très souvent tendance à vouloir aller dans son sens. Ne surtout pas lui faire de mal !
Personnages tertiaires : les hommes que ses soeurs vont rencontrer et avec qui elles vont partir pour former un couple. Ils sont pour Gérard de véritables menaces qui écartent ses soeurs de lui, chose qui lui est insupportable.

Il y a aussi d'autres personnages, qui apparaissent rarement ou furtivement, ces sont des femmes ou des amoureux inconnus pour qui Gérard éprouve un dégoût.

Cadrage chronologique de l'histoire
La vie de Gérard bascule dans un désarroi profond lié aux départs successifs de ses soeurs. On note que le roman s'ouvre donc sur le mal-être que ressent Gérard au mariage d'une de ses soeurs, puis il s'amplifie avec le mariage de sa deuxième soeur, enfin le roman se clos de façon funeste sur le mariage de sa troisième soeur. Comme si c'était les mariages successifs de ses soeurs, leur éloignement de lui, qui l'avaient tué.

La difficulté à aimer.
Gérard éprouve une grande répugnance à l'idée du rapprochement des corps, de la chair. Il reproche à ses congénères de se livrer à des actes qui lui paraissent bestiaux, rabaissant. Une sensualité qui lui parait crue.
Cette distance qu'il met avec les autres, fait qu'il ne peut pas s'ouvrir au monde, qu'il a beaucoup de mal à aimer, l'amour lui parait inaccessible. Etant incapable de se créer un entourage affectif par lui-même, il comprend que la perte de ses soeurs le privera d'affection.
Toute l'attention qu'il semble manifester envers ses soeurs n'est pas un amour sincère et désintéressé. Ce n'est pas tant ses soeurs qu'il aime, la preuve est qu'il leur fait du mal en entravant leurs relations amoureuses, il les manipule et peut aller jusqu'à la tyrannie. Il a juste besoin d'elles pour lui, il les veut pour lui, elles meublent son existence. A travers elles, c'est son égoïsme qu'il cherche à calmer, sa peur du vide.

Quand la peur du vide tourne à l'obsession maladive. Gérard éprouve une haine maladive contre tout ce qui pourrait s'interposer entre lui et ses soeurs, et le priver de son droit exclusif qu'elles lui appartiennent. Cette peur de perdre ses proches le rend possessif, égocentrique, cynique, puis manipulateur, maniganceur.

Il trouve plaisir et intérêt à travers le malheur qui peut toucher les autres, surtout les hommes qui s'approchent de ses soeurs. Son mépris pour autrui et son sentiment de supériorité, lui font entretenir un perpétuel combat intérieur.

Il peut être facilement submergé par ses affects. Et sa peur de perdre la face lui donne des accès de mal-être profonds et terriblement chaotiques, à la fois physiques et mentaux (faiblesse, sueurs abondantes etc.).

L'araigne : le piège. J'ai cherché la définition de ce mot : Filet utilisé pour attraper de petits oiseaux. Ce filet c'est aussi tout ce que Gérard manigance pour déjouer les amours de ses soeurs. C'est aussi le filet qui se resserre sur lui au fur et à mesure que sa mère meurt, que ses soeurs se marient. Il se prend lui-même au piège de ce filet à cause de son égoïsme maladif qui le mène à une solitude insupportable.

L'atmosphère ressentie. le lecteur la ressent surtout à travers Gérard. Sa chambre sentant le malade, son enfermement, sa solitude, ses manigances construisent une atmosphère plutôt malsaine tant physique que mentale. le dégoût du lecteur est plus grand à la description de l'état de Gérard, surtout pendant ses crises (sueurs gluantes) et de son physique malingre. Sachant l'aversion qu'il ressent pour le corps de l'autre, et toutes les critiques qu'il nourrit à leur encontre, cela peut paraître paradoxal.

Un message philosophique. Un de ses amis l'incite à ne pas s'accrocher aux exigences qu'il a envers les autres, qu'il a envers la vie. Il lui dit « La vie ne s'obtient pas, elle s'accepte ».
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Évidemment c'est très bien écrit: on sent les personnages, on vit les situations. Le choix du sujet peut-être ? Un seul regret: ce n'est pas un bouquin qu'on dévore!
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