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Citations sur Le ciel brûle (72)

Les nuits sans celui qu’on aime — et les nuits
Avec celui qu’on n’aime pas, et les grandes étoiles
Au-dessus de la tête en feu et les mains
Qui se tendent vers Celui —
Qui n’est pas — qui ne sera jamais,
Qui ne peut être — et celui qui le doit…
Et l’enfant qui pleure le héros
Et le héros qui pleure l’enfant,
Et les grandes montagnes de pierre
Sur la poitrine de celui qui doit — en bas…

Je sais tout ce qui fut, tout ce qui sera,
Je connais ce mystère sourd-muet
Que dans la langue menteuse et noire
Des humains — on appelle la vie.
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Si vous saviez, passants, attirés
Par d'autres regards charmants
Que le mien, que de feu j'ai brûlé,
Que de vie j'ai vécu pour rien,

Que d'ardeur, que de fougue donnée
Pour une ombre soudaine ou un bruit...
Et mon cœur, vainement enflammé,
Dépeuplé, retombant en cendres.

Ô, les trains s'envolant dans la nuit
Qui emportent nos rêves de gare...
Sauriez-vous tout cela, même alors,
Je le sais, vous ne pourriez savoir

Pourquoi ma parole est si brusque
Dans l'éternelle fumée de cigarette
Et combien de tristesse noire
Gronde sous mes cheveux clairs.

Koktebel, 17 mai 1913
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Rivale, un jour je te viendrai;
La nuit plutôt, au clair de lune,
Quand dans l'étang crie le crapaud,
Et quand délire la pitié.

Et, attendrie par le battement
Jaloux de tes paupières,
Je te dirai: je ne suis pas,
Je suis un songe et tu me rêves.

Et je dirai- console-moi,
Mon coeur blessé se tord,
Et je dirai- le vent est frais,
Le ciel brûle d'étoiles


8 septembre 1916
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Un rêve, c'est moins
Qu'un pli de dix grammes.
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En moi-même, dans l'isoloir
Du cœur. Mal vivre - qu'importe où,
Où - m'avilir, moi, ours polaire
Sans sa banquise, je m'en fous !

Même ma langue maternelle
Aux sons lactés - je m'en défie.
Il m'est indifférent en quelle
Langue être incomprise et de qui !
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Légère est ma démarche,
- Ma conscience est légère -
Légère est ma démarche,
Ma chanson est sonore -

Dieu m'a mise seule,
Au milieu du monde ;
- Tu n'es point femme mais oiseau,
Alors - vole et chante.

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Avec une immense tendresse- car
Bientôt je quitterai tout ceci-
Je pense aux épaules
Qui porterons ce loup,

A celui qui prendra le plaid douillet
Et cette canne fine à tête de lévrier,
A celui qui portera mon bracelet d'argent,
Incrusté de turquoises...

Et tout ces papiers et ces fleurs
Que je n'ai pas la force de garder...
Ma dernière rime- et toi,
Ma dernière nuit !

22 septembre 1913
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Neige, neige
Plus blanche que linge,
Femme lige
Du sort : blanche neige.
Sortilège !
Que suis-je et où vais-je ?
Sortirai-je
Vif de cette terre

Neuve ? Neige,
Plus blanche que page
Neuve neige
Plus blanche que rage
Slave...

Rafale, rafale
Aux mille pétales,
Aux mille coupoles,
Rafale-la-Folle !

Toi une, toi foule,
Toi mille, toi râle,
Rafale-la-Saoule
Rafale-la-Pâle
Débride, dételle,
Désole, détale,
A grands coups de pelle,
A grands coups de balle.

Cavale de flamme,
Fatale Mongole,
Rafale-la-Femme,
Rafale : raffole.



Poème écrit en français en 1923
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La guerre, la guerre ! – ​​​​​​​Encens et icônes –
Les éperons jacassent,
Mais je n'ai rien à faire ni du tsar
Ni des querelles des peuples.

Comme sur une corde fêlée
Je danse – petit danseur.
Je suis l'ombre d'une ombre. Je suis lunaire
De deux sombres lunes.
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J'aimerais vivre avec vous
Dans une petite ville,
Aux éternels crépuscules
Aux éternels carillons.
Et dans une petite auberge de campagne-
Le tintement grêle d'une pendule ancienne-goutte à goutte de temps.
Et parfois le soir, montant de quelque mansarde_une flûte,
Et le flûtiste lui-même à la fenêtre.
Et de grandes tulipes sur les fenêtres.
Et peut-être ne m'aimeriez-vous même pas....
Au milieu de la chambre- un énorme poêle de faïence,
Sur chaque carreau - une image;
Rose, coeur et navire.
Tandis qu'à l'unique fenêtre_
Il neige, neige, neige.
Vous seriez allongé tel que je vous aime; paresseux,
Indifférent, léger.
Par instant, le geste sec
D'une allumette.
La cigarette brûle et se consume
Et longuement à son extrémité,
_Courte colonne grise_ tremble
La cendre.
Vous n'avez même pas le courage de la faire tomber_
Et toute la cigarette vole dans le feu.
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